Six fosses septiques toutes eaux Eparco de 5 m3 ont été installées et mises en service en mars 2001 sur la plateforme Eparco située à Mèze (34) et suivies pendant 10 ans en conditions de fonctionnement en surcharge importante. Les effluents traités par ces fosses proviennent d'un lotissement de villas se situant à proximité de la plateforme. Ces effluents ont des concentrations moyennes de 281 mg/l en MES et 720 mg/L en DCO, valeurs caractéristiques d'un effluent domestique. Les charges moyennes hydrauliques et organiques appliquées pendant les dix ans étaient respectivement de 1,92 m3/j et 1 304 g DCO/j, soit de l'ordre de 11 EH par fosse. Le suivi des effluents traités montre que chaque fosse élimine en moyenne 74 % des matières en suspension et 52 % de la DCO. Les valeurs moyennes en sortie sont de 70 mg/l en MES, et de 281 mg/l en DCO. Ces rendements ne sont pas dépendants des variations de débit ou de hauteur de boues dans les limites normales de fonctionnement, le dimensionnement des fosses en tant que décanteur étant très sécuritaire. L?accumulation des boues conduit à des taux d'accumulation inférieurs à 0,1 l/j.EH après 3 ans de fonctionnement. Ces valeurs sont permises grâce à la digestion anaérobie (50 ml de CH4 produits par litre de boue et par jour) qui peut compenser les apports de matières solides biodégradables. De ce fait, les intervalles de vidange régulés par un détecteur de niveau de boues peuvent avoisiner les 25 ans pour trois personnes.
Tableau 3 : Comparaison des concentrations et des charges lors des études Eparco et Veolia
| Plateforme EPARCO | Plateforme CSTB/Veolia | |||
|---|---|---|---|---|
| Moyenne (mg/l) | Écart type | Moyenne (mg/l) | Écart type | |
| DCO | 720 | 219 | 615 | 314 |
| MES | 281 | 118 | 302 | 213 |
| Charge organique moyenne (g DCO/j) | 1304 | – | – | – |
| Charge hydraulique moyenne (m³/j) | 1,924 | 0,884 | – | – |
Remarque : 90 % du temps à 175 % du nominal 70 % du temps à environ 100 % du nominal
Ces charges sont nettement supérieures au dimensionnement d’application des fosses, qui est de 1,35 m³/j en hydraulique (soit 9 EH à raison de 0,15 m³/EH).
On peut noter qu’au cours de ces dix ans d’études, les charges moyennes organiques et hydrauliques ont été plus de deux fois plus élevées que celles adoptées sur la plateforme du CSTB de Nantes (voir tableau 3) lors de l’étude en conditions sollicitantes Veolia/CSTB publiée en 2009 [ref]. On peut donc parler ici de « conditions très sollicitantes ».
Lors des dix années d’étude sur la plateforme de Mèze, l’effluent domestique brut a pour ratio C/N/P de 100/7/0,5, caractérisant ainsi un effluent non carencé en azote et phosphore.
Performances de prétraitement
Les performances des fosses sont basées ici sur l’abattement des MES et de la DCO. Les concentrations en sortie de fosse sont données dans le tableau 4, avec les écarts-types et les rendements moyens.
En moyenne, l’effluent prétraité a une concentration en MES de 70 mg/l et en DCO de 281 mg/l. Les abattements calculés sur ces paramètres en moyenne des six fosses sont respectivement de 74 % et 52 %. Pour ces six fosses, le 40 % d’abattement théorique en pollution organique classiquement admis est dépassé, et va même jusqu’à 57 % pour la fosse 4. Ces performances d’abattement sont très importantes, car elles permettent au filtre situé en aval de recevoir moins de charge organique et procurent ainsi un facteur de sécurité complémentaire.
Tableau 4 : Caractéristiques des effluents domestiques en sortie de fosse et abattements en MES et DCO
| MES | DCO | |||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Moyenne sortie (mg/l) | Écart type | Moyenne abattement (%) | Moyenne sortie (mg/l) | Écart type | Moyenne abattement (%) | |
| Fosse 1 | 73 | 47 | 74,4 % | 305 | 155 | 54 % |
| Fosse 2 | 72 | 57 | 74,2 % | 330 | 140 | 46 % |
| Fosse 3 | 69 | 41 | 74,2 % | 251 | 65 | 65 % |
| Fosse 4 | 63 | 34 | 75,2 % | 198 | 53 | 57 % |
| Fosse 5 | 75 | 39 | 73,0 % | 320 | 141 | 52 % |
| Fosse 6 | 67 | 41 | 74,7 % | 145 | 126 | 52 % |
| Moyenne | 70 | 43 | 74,2 % | 281 | 148 | 52 % |
Les courbes percentiles de la figure 6 donnent les valeurs des MES et de la DCO en sortie des six fosses sur la figure 5 ci-dessous. En prenant comme valeur de référence à ne pas dépasser 120 mg/l en MES et 480 mg/l en DCO en sortie de fosse, plus de 95 % des valeurs mesurées de MES, et plus de 81 % des valeurs mesurées de DCO satisfont ces seuils.
D’après ces courbes, très peu de « pointes » en sortie sont notées. Pour les MES, seulement deux valeurs sur 10 ans et sur 6 fosses, supérieures à 400 mg/l, sont observées lors de pointes de débit exceptionnelles. Il n’y a donc eu aucun relargage en continu de la fosse.
Influence des débits sur les performances de prétraitement
La question qui se pose est celle de l’influence du débit reçu par les fosses sur le taux de MES en sortie. Pour y répondre, la régression linéaire entre ce taux de MES et les débits entrants a été calculée à partir des 3553 couples de valeurs : le coefficient de détermination R² est égal à 0,1. Il n’y a donc aucune relation entre le taux de MES et le débit dans les limites pourtant larges explorées. Ce résultat est normal si on se réfère à la théorie des décanteurs vue plus haut : avec une surface utile pour la décantation de 2,75 m² et en prenant une vitesse de Hazen de 1 m/h (chiffre classique en décantation primaire), on voit que chaque fosse peut admettre 66 m³/j en débit continu, or les débits reçus ne dépassent pas 10 m³/j, ce qui laisse une grande marge pour accepter les pointes journalières.
Conclusion sur les performances des fosses Eparco
Les fosses Eparco ont d’excellentes perfor-
performances épuratoires d'un point de vue élimination des MES et de la DCO. Le dimensionnement de la fonction de décantation selon les règles du génie des procédés et la conception particulière associée permettent un abattement des MES de 74 %, ce qui correspond aux meilleures performances pouvant être obtenues en décantation des eaux usées domestiques brutes. Cette performance n'est pas sous la dépendance du débit dans le cadre de l'ANC, la capacité de décantation étant largement surdimensionnée. De plus, l’abattement de la DCO (en moyenne 439 mg/l) est bien plus élevé que ce que laisse attendre le simple abattement des MES (211 mg/l). Cela signifie que la fosse Eparco se comporte comme un véritable réacteur d’épuration, et pas seulement comme un simple décanteur.
Accumulation des boues dans les fosses
Les hauteurs de boues ont été mesurées tout au long du suivi des rendements épuratoires.
La figure 6 montre l’évolution des hauteurs de boues dans les fosses n° 4, 5, 6, la droite orange symbolisant la date de vidange partielle des trois fosses. Les autres fosses ont été vidangées plus précocement en fonction d’expérimentations parallèles et leurs valeurs n’ont pas d’utilité ici.
Ces fosses 4, 5 et 6 ont été « poussées » au-delà des limites classiquement admises de hauteur de boues (soit au-delà de 50 % de la hauteur utile) pour mesurer l’impact d’une très forte hauteur de boues sur les performances des fosses (là encore, on se situe en « conditions très sollicitantes »).
Les hauteurs de boues de ces trois fosses ont atteint plus de 70 cm, ce qui représente environ 62 % du remplissage total. Il faut noter que ces hauteurs sont des moyennes entre la zone d’entrée et la zone de sortie et que les boues s’accumulent sur plus d’épaisseur en tête de fosse qu’à l’opposé. Ainsi, malgré ces hauteurs élevées le système de sortie peut rester hors des boues.
Influence de la hauteur des boues sur les performances de prétraitement
Comme pour les débits, il faut analyser l’influence de la hauteur des boues sur le taux de MES en sortie. La régression linéaire a été calculée sur 116 couples de valeurs. La valeur du R² est inférieure à 0,1, ce qui veut dire que dans les limites explorées il n’y a absolument aucune relation entre la hauteur des boues et le taux de MES dans l’effluent prétraité. La théorie des décanteurs se vérifie ici aussi : la hauteur du lit de boue n’a pas d’incidence sur le taux de MES en sortie.
Évolution du taux d’accumulation des boues
Le taux d’accumulation de boues dans une fosse peut être calculé comme le rapport entre le volume total de boues divisé par le nombre d’EH et par le nombre de jours de fonctionnement depuis la mise en service (ou depuis la dernière vidange). L’évolution de ce taux moyen pour les fosses Eparco suivies sur la plate-forme est donnée dans la figure 7.
Ce taux moyen évolue rapidement en fonction du temps. Il descend de 0,6 l/EH/j après six mois de fonctionnement à 0,10 l/EH/j après trois ans de fonctionnement. Il se stabilise ensuite et un palier est observé à 0,08 l/EH/j.
Dans la fosse septique toutes eaux, la diminution du taux d’accumulation des boues au cours du temps est à mettre en relation avec les phénomènes biologiques qui se mettent en place au cours du temps : l’hydrolyse et la méthanisation.
Ce taux moyen de 0,08 l/EH/j est le résultat de mesures ayant une certaine dispersion (écart-type de 0,01 l/EH/j sur les quatrième, cinquième et sixième années) et, d’un point de vue statistique, on peut définir la valeur à prendre en compte qui couvrirait 97,5 % des cas (moyenne plus deux fois l’écart-type) : elle est de 0,1 l/EH/j. Sur cette base, on peut calculer qu’une fosse de 5 m³ recevant les effluents de neuf personnes devrait être vidangée.
Tableau 5 : grille indicative des intervalles de vidange
| EH | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Intervalle de vidange (années) | 22,8 | 17,1 | 13,7 | 11,4 | 9,8 | 8,6 | 7,6 |
...gée tous les 7 à 8 ans, et la même fosse recevant les effluents de 3 personnes seule- ment tous les 23 ans !
Le tableau n° 5 donne une grille indicative pour les intervalles de vidange dans une fosse Eparco de 5 m³ en fonction du nom- bre d’EH.
Incidence de la digestion anaérobie
Les prélèvements de boues effectués sur les fosses au long du suivi montrent une production de gaz méthane, qui se stabilise à 50 ml par litre de boues et par jour après 3 ans de fonctionnement.
Le biogaz d'une fosse étant composé de 40 % de CO₂ et 60 % de méthane on peut évaluer les pertes gazeuses de matière dans une fosse qui contient 2000 litres de boues par exemple : elles sont de 202,4 g par jour. À titre de comparaison, la quantité de matières solides retenues par jour et par EH du fait de la décantation est de l’ordre de 35 g par jour.
Format 16x24 cm 504 pages
ISBN 978-2-9000-8681-0 Prix public 69 euros TTC
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La digestion anaérobie peut donc com- penser les apports de 5 personnes au moins et il est donc normal de trouver à terme des taux d’accumulation extrêmement bas, conduisant à de très grands intervalles de vidange. En théorie, dans une fosse largement dimensionnée (5 m³ pour 3 à 4 personnes) l’accumulation pourrait être réduite à la part solide non biodégradable des eaux usées (sables, limons, pépins, lig- nine, poils et cheveux...). Dans la réalité, ce phénomène de digestion anaérobie peut être dégradé par des rejets inhibiteurs ou toxiques, ou bien saisonnièrement par des températures trop basses. Ces perturba- tions possibles, et l’ignorance de la charge réellement reçue par une fosse sur le ter- rain, justifient le recours à un contrôle des fosses par DNB permanent.
Conclusion
La plateforme Eparco permet d’alimenter le matériel d’ANC en test avec un effluent
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dont les caractéristiques chimiques (DCO) et physiques (MES décantables) sont typi- ques d’un effluent domestique issu d’une maison individuelle.
Les fosses Eparco ont montré des per- formances de décantation très élevées, accompagnées d'une réduction plus que proportionnelle de la charge organique grâce au phénomène de digestion anaéro- bie. Ces performances sont régies par les principes du génie des procédés et ne sont pas sous la dépendance des variations de débit ou de hauteur de boues dans les limi- tes d'une utilisation normale.
Les taux d’accumulation des boues atteignent des valeurs très basses car la digestion anaérobie peut compenser les apports de matières biodégradables dans la majorité des cas.
De ce fait, les intervalles de vidanges d'une fosse Eparco seront le plus souvent trois fois plus importants que les valeurs clas- siquement retenues.
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