La baignade est une activité importante dont dépend le succès touristique d'une ville voire d'une région. La directive européenne de 2006 sur les eaux de baignade unifie l'approche sur la qualité d'eau de baignade, la simplifie et responsabilise les municipalités et exploitants de sites. L?information des baigneurs s'effectue au plus vite pour répondre au quotidien à leurs attentes. Mais tout se joue à l'amont : propreté des espaces publics, amélioration des réseaux, anticipation des dysfonctionnements et des épisodes pluvieux, identification de points de vulnérabilité, analyses rapides in situ pour suivre les situations.
Réalisé par , Technoscope
Lorsque l'on va se baigner, la propreté de l'eau est décisive. La directive 2006/7/CE sur la qualité des eaux de baignade apporte des changements profonds sur l'approche de ce problème. L'objectif européen est de réduire d’un facteur deux à trois le risque de contracter une gastroentérite, des maladies respiratoires ou cutanées suite à une baignade. Premier souci, la santé des baigneurs. La directive simplifie les choses puisque seuls deux paramètres de qualité sont retenus, entérocoques intestinaux et Escherichia coli, mais avec un durcissement pointant ainsi le risque majeur qui est bactériologique.
Quand on parle de baignade, il ne s’agit pas d’avoir une description étendue des polluants présents dans l'eau de baignade par de nombreuses analyses mais bien d’identifier le danger en utilisant des marqueurs de pollution vis-à-vis de la baignade. S'ils sont détectés, le risque est fort que d'autres bactéries ou virus soient présents : par exemple les bactéries leptospires responsables de la leptospirose dont on recense 200 à 300 cas annuels en France métropolitaine (365 en 2002) et qui peut se contracter en baignade en eau douce.
Ceci est cohérent avec la DCE (Directive cadre sur l'eau) qui traite du bon état des
Le profil (avant la saison de 2011) c’est recenser toutes les menaces potentielles à la qualité d’eau de baignade sur une plage donnée (déversoirs d’orage, postes de relevage, ruissellements et rivières, etc.), les facteurs modulant cette pollution, hiérarchiser ces menaces.
Le massif d'eaux et pour laquelle d'autres paramètres physico-chimiques sont déterminés. Ces mesures n’excluent pas non plus le bon sens : toute altération visible de la couleur, l’apparition d’irisations liées à des hydrocarbures doit être immédiatement prise en compte.
La directive pousse aussi à une information rapide des baigneurs par une surveillance responsable et active de la part des municipalités et gestionnaires de sites. Celles-ci doivent recenser les sites de baignade, les caractériser et en assurer la surveillance sanitaire. La prise d’échantillons pour analyse, en début de saison et une fois par mois, sera complétée par des pratiques beaucoup plus ciblées et, s’il le faut, des analyses quotidiennes. Les baigneurs doivent savoir rapidement si la baignade est interdite, quand elle est à nouveau praticable, les raisons de l’interdiction momentanée.
La qualité des baignades se jugera sur le long terme puisque la directive prévoit, au vu des résultats annuels et avec un horizon glissant de quatre ans, un classement des plages. Il est donc essentiel de bâtir un système structuré relatif à la baignade. Un outil privilégié apporté par la directive est le profilage des lieux de baignade et de leurs eaux. « Le côté intelligent de cette directive est la définition du profil d'un site de baignade, c’est-à-dire sa vulnérabilité à des pollutions entraînant l’interdiction de baignade. Ainsi les mesures de surveillance doivent s’adapter aux risques réellement encourus », souligne Bruno Tisserand, directeur délégué à la Direction des collectivités publiques de Veolia Eau. Inutile de faire des analyses quotidiennes sur une plage sans problème pendant une situation météorologique stable, par contre en réaliser dès qu'un événement significatif, une pluie intervient.
Élaborer un profil est défini dans l’article D.1332-20 du Code de la santé publique, repris dans le référentiel de certification du système de gestion de la qualité des eaux de baignade bientôt publié. Pour Jean-Philippe Gircal, responsable Développement chez SGS Multilab, « Cette nouvelle démarche encadrée par la réglementation ne fait que conforter une approche que nous avions pour notre part initiée il y a plus de dix ans maintenant. Le constat était le même : nos clients, gestionnaires d’eaux de baignade, avaient besoin de profils de qualité pour pouvoir anticiper sur les sources de pollution. »
90 % de la pollution océanique est d'origine continentale
Reste que chaque plage s'insère dans un contexte particulier et les cas de figure sont très divers. Les plages littorales océanes sont marquées par les marées qui renouvellent plus ou moins l'eau. Mais il faut faire la différence entre une côte linéaire des Landes et les anses de la Bretagne ou sur la Manche. Les marées sont modulées par l'influence des courants et des vents qui auront selon leur direction un effet diluant ou au contraire confinant. En Méditerranée, les marées sont insignifiantes, mais la navigation de plaisance est plus pressante. À l'intérieur des terres les baignades sont aussi très variées : rivières, lacs et étangs naturels, plans d’eau artificiels créés pour la baignade ou sites d’extraction reconvertis, lacs de barrages.
Avec l’Ifremer, Saur a monté le programme Galaté (Gestion en assainissement collectif des alertes techniques et environnementales) dont les objectifs étaient l’analyse de la criticité des ouvrages d’assainissement pour hiérarchiser les installations et les actions correctives à mener, la circulation de l’information entre organismes et l’optimisation du système d’alerte en cas d’incident sur le réseau d’eaux usées.
Cette variété de situations ne doit pas faire oublier une constante : la grande majorité de la pollution des eaux vient des terres ! Les contaminations fécales humaines et animales (élevages, rongeurs, animaux de compagnie et oiseaux) sont contenues dans les eaux usées, pas ou mal traitées, les eaux de lavage des rues, de manière chronique par les réseaux unitaires ou séparatifs, ou ponctuelle lors des pluies et orages par le lessivage des sols, les surverses des déversoirs d’orage et les by-pass de stations d’épuration. Autre paramètre décisif, la montée en charge rapide des réseaux d’eaux usées et stations du fait de l’arrivée du jour au lendemain des estivants : il n’est pas rare qu’une municipalité triple sa population en été.
L’association Surfrider indique que 90 % de la pollution océanique est d’origine continentale. Pour tous les lieux de baignade la démarche est la même : identifier sur une zone donnée les sources de la pollution bactérienne. Globalement, la qualité des eaux de baignade s’est considérablement améliorée en une vingtaine d’années avec une conformité passée de 60 % à 95 %. Mais Surfrider soulignait ces dernières années que, si les critères nouveaux étaient appliqués, près de 10 % des plages actuelles seraient déclassées.
La variété des situations locales et la variabilité météorologique excluent les mesures spectaculaires consistant à remédier aux situations polluées. D’où la hiérarchisation des réponses. Dans un premier temps : recensement des installations, amélioration du fonctionnement des réseaux, des postes de relevage, des stations, installation de capteurs de bon fonctionnement. En parallèle, mise en place d’observation des situations au jour le jour. « Depuis 2003 nous avons accumulé beaucoup de connaissances par des observations de terrain. Il faut savoir réaliser un compromis entre un diagnostic exhaustif (coûteux et lent) et l’efficacité des démarches de terrain », affirme Bruno Tisserand.
Dominique Laplace, directeur d’exploitation de la Seram (assainissement de Marseille), souligne l’importance de la connaissance réelle des réseaux : « Nous avons réalisé des campagnes de mesure d’étanchéité des réseaux en bord de mer pour détecter des joints fuyards, des malfaçons, des casses dues à des mouvements de terrain ou des travaux. Ensuite nous avons engagé des travaux de réhabilitation, de reprise des branchements notamment à Pointe Rouge. Nous sommes en rapport étroit avec la Direction de la santé publique de la ville de Marseille (autorité habilitée à fermer les plages) et la Direction des eaux et de l’assainissement. Grâce à nos observations, à des analyses quotidiennes des bactéries, nous avons une meilleure connaissance des interactions entre précipitations et qualité des eaux de baignade ».
L’important est d’accumuler de la connaissance des situations. Et aussi d’agir : « On n’est jamais à l’abri d’un dysfonctionnement. Aujourd’hui, sur chaque plage sensible, nous avons élaboré des documents de diagnostic méthodologique pour le personnel qui intervient en urgence : plans et photos des regards à visiter, quoi observer. Ainsi, nous pouvons affiner nos analyses des situations. Autre mesure prise en 2008 sur Marseille et les calanques, l’accroissement de la dis-»
tance de mouillage des bateaux de plaisance.
Une démarche de longue haleine
Si la directive européenne a été adoptée début 2006, les actions ont débuté avant cela. Et l'on retrouve les trois distributeurs d'eau français étant donné leur expertise en matière d’analyse des eaux et la connaissance d'une des principales sources potentielles de la contamination bactérienne : les réseaux de collecte d’eaux usées et pluviales, les stations de traitement, les déversements sauvages. « Dès 2003, l'ANEL (Association nationale des élus du littoral) avait identifié l'évolution réglementaire européenne et avait sollicité Veolia Eau ; dès cette année 6 sites étaient surveillés. En 2008 nous surveillons 135 sites pour une vingtaine de communes. L'analyse bactériologique rapide est apparue dès 2005 – méthode Coliplage – » explique Bruno Tisserand. « Il faut adopter une démarche itérative : d'abord chercher les risques les plus importants puis affiner les actions tous les ans au fil des observations. Le retour d’expérience et sa capitalisation sont essentiels ».
Ifremer avec ses savoir-faire scientifiques en matière notamment de modélisation des eaux et de développement d’outils logiciels associés, a contribué auprès des distributeurs d’eau et notamment Veolia Eau et Saur, pour le suivi et la gestion de la qualité des eaux littorales.
Veolia Eau a ainsi mis au point sur la zone de Dieppe-Quiberville la première gestion active de la qualité des eaux littorales par temps sec et temps de pluie.
Saur a participé de son côté au programme européen ICREW (Improving coastal and recreational waters) mené entre 2003 et 2006 avec l'aide de l’Agence de l’eau Loire Bretagne. Il couvrait sept objectifs comme l’identification des sources de pollution diffuses, l’assainissement collectif côtier, l’échantillonnage et le contrôle sanitaire des eaux de baignades etc. Avec l’aide de l’Ifremer, elle a monté le programme Galaté (Gestion en assainissement collectif des alertes techniques et environnementales par temps sec) dont les objectifs étaient l’analyse spécifique de la criticité des ouvrages d’assainissement pour hiérarchiser les installations et les actions correctives à mener, la circulation de l’information entre organismes et l’optimisation du système d’alerte en cas d’incident sur le réseau d’eaux usées. Ce qui est recherché étant l’impact des sources sur la qualité d’eau et en particulier les dysfonctionnements liés aux postes de relevage d’assainissements, il faut donc hiérarchiser à la fois les sources et les situations à risque.
Le site pilote retenu était le Golfe du Morbihan, lieu très touristique avec une pression d'urbanisation forte et zone de production huitrière : la baignade n’est qu’un des volets de la qualité des eaux. Au cours de ce programme, 150 postes de relèvement ont été diagnostiqués (débits, maintenance, impact), les lieux de rejets potentiels localisés, une cartographie réalisée. Le recensement des postes est décisif dans la mesure où leur défaillance peut devenir rapidement une source de pollution majeure vis-à-vis de la baignade : vu les faibles taux de contamination bactérienne acceptés, l’arrivée de quelques mètres cubes ou dizaines de mètres cubes suffit pour dégrader une vaste zone.
Le problème est particulièrement sensible sur des rivages soumis à des marées dont l'amplitude est variable. À la différence d'un polluant chimique de quantité finie, un point d’eau stagnant pourra être un point de prolifération bactérienne important et proliférant, jusqu’à ce qu'une grande marée, ou un orage lessive tout vers la mer. Issue d'un programme européen la démarche Galaté, outil d’aide à la décision pour les collectivités littorales, est transposable aux sites qui le souhaitent. Saur l’a particulièrement développée sur la Bretagne en collaboration avec les collectivités locales (Golfe du Morbihan, Carnac, Arzon etc) et les conchyliculteurs.
Lyonnaise des Eaux, Suez Environnement, a créé le CTL (Centre technique littoral) à Biarritz-Bidart qui regroupe les compétences nécessaires à l'étude de ces interactions complexes entre sources de pollution et situation locale. « Nous intervenons sur le bassin méditerranéen, une partie de l’Atlantique et la Normandie, les Dom-
Tant en mer que dans les eaux intérieures. Nous accompagnons les collectivités pour mettre en place un profil de baignade, diagnostiquer le plan d’eau, hiérarchiser les risques, placer de l’instrumentation sur les eaux, les réseaux et les bassins versants. Le dispositif mis au point a été développé sur plusieurs dizaines de plages en 2006 sur Biarritz, Étretat, Agde, Cannes. « C’est un service proposé aux collectivités », affirme Peggy Bergeron, responsable du pôle analytique du CTL.
La compréhension des situations s’affine : ainsi à Anglet, la pollution est principalement de fond, due à l’arrivée de l’Adour et des prélèvements quotidiens sont nécessaires. Ce qui n’est pas le cas à Biarritz où rien ne se passe tant que le soleil brille avec une situation stable. Mais dès qu’une pluie se manifeste, le prélèvement est recommandé car le ruissellement d’eau de pluie est la cause majeure des pollutions.
Mais quand on fait le total des plages effectivement concernées par ces prestations, quelques centaines, on est loin du compte puisqu’en France on recense plus de 3 300 lieux de baignade. D’où le lancement mi-2008 d’une réflexion pour l’élaboration d’un référentiel de certification du système de gestion de la qualité des eaux de baignade qui sera bientôt publié. Il a été élaboré entre l’ANEL (Association nationale des élus du littoral), l’ANMSCCT (Association nationale des maires des stations classées & communes touristiques), le MEEDDAT et la DGS (Direction générale de la santé) en collaboration avec le Bureau Veritas. Il s’adresse à tous les responsables de baignades, publiques et privées. Il s’agit bien d’une démarche volontaire pour certifier une démarche et un système de gestion pour améliorer la qualité de l’eau de baignade et informer largement le public afin de protéger la santé des baigneurs. Le texte s’appuie sur les principes de l’ISO 14001, a l’avantage de reprendre simplement les obligations légales et d’être clairement dans une démarche de progrès des situations.
Anticiper les situations
Le baigneur en vacances, le véliplanchiste, le surfeur, le skieur nautique vivent au jour le jour et n’aiment pas perdre de temps : il faut les informer de la situation réelle, mieux, anticiper les situations. Le constat de pollution ne suffit plus. Certaines municipalités l’ont bien compris et mesurent leurs nouvelles responsabilités en matière de gestion active de leurs eaux de baignade et commencent à faire appel aux outils les plus modernes.
« Les modèles numériques de simulation
Des masses d'eau côtières sont utilisées depuis plus de vingt ans pour positionner par exemple le point de rejet d'un émissaire en mer », explique Olivier Raillard, docteur en océanographie de Safege. « Dans le contexte de la directive eaux de baignade, nous avons conçu avec Actimar le système Qualicote de prévision de la qualité des eaux de baignade et de gestion dynamique des flux polluants à terre. Ce système a été développé sous forme pilote en 2007 sur Guethary et sera mis en place à partir de juin 2009 sur Cannes pour les besoins de la ville et de son exploitant Lyonnaise des Eaux. L'innovation de ce système repose sur sa capacité à coupler en temps réel des modèles de natures très diverses et à assimiler des données de mesures. Les rejets en mer (débit, concentration) sont prédits par le couplage de prévisions radar, de modèles météorologiques, hydrologiques et hydrauliques (des bassins versants et des réseaux). Un modèle hydrodynamique maritime 3D imbriqué dans une plate-forme océanique opérationnelle (Previmer) calcule la dispersion en mer de ces rejets et permet ainsi de prévoir la qualité des eaux de baignade.
En 1 à 2 heures de calcul, sont fournies pour toutes les plages, les prévisions à 48 heures de pluie, de vent, de houle, de courant et de concentrations en E.Coli. Il sera possible d'anticiper des fermetures de plage mais aussi d'optimiser le fonctionnement des réseaux et organes de régulation pour limiter les pollutions ».
Olivier Raillard pointe le fait que de tels systèmes ne sont possibles aujourd'hui que grâce à l’optimisation numérique réalisée par Safege sur son code de calcul d'hydrodynamique côtière, aux progrès des modèles marins et côtiers ainsi qu’à l'union des savoir-faire en modélisation opérationnelle (temps réel) d’équipes spécialistes de ces aspects en domaine terrestre chez Safege et en domaine maritime chez Actimar.
Veolia a développé le Saers (Système d'aide à l’évaluation des risques sanitaires) dès 2005 en collaboration avec l’Ifremer. Il fait appel au logiciel Mars 2D pour étudier la dispersion des polluants. Il a été développé sur Dieppe-Quiberville qui l'utilise. Ici, une centaine de scénarii en fonction de coefficients de marée, de vents, d’hydrologie ont été pré-calculés et sont mis à la disposition du décideur qui choisira, en fonction d'une situation réelle, le scénario se rapprochant le plus. Il y a donc une part subjective d’appréciation dans ce système tout en étant au plus proche de la situation réelle rencontrée grâce à des scénarii affinés.
Le programme GIRAC (Gestion Intégrée des Rejets d’Assainissement Côtiers), labellisé Pôle Mer, regroupe depuis 2007 différents partenaires (Veolia Eau, Ifremer, Idhesa, Météo-France, Hocer, NKE) pour développer des outils de gestion préventive de la qualité des eaux de baignade (modélisation, recherche d’indicateurs rapides de détection de la pollution fécale).
D'autres systèmes sont en développement comme Cowama (Costal water management) implanté sur Barcelone en 2007 et qui se développe en France avec Lyonnaise des Eaux.
En couplant les outils modernes d’analyse bactériologique qui distingueront bactéries humaines et animales, et la simulation des masses d’eau, on pourra remonter aux vraies sources de pollution donc améliorer les situations locales. Ainsi, le projet Marquopoleau, associant des laboratoires de recherche, des laboratoires d’analyses des eaux et des utilisateurs finaux a pour objectif de mettre à disposition des laboratoires d'analyses, des outils analytiques per-
Formants de discrimination des sources de contamination fécale, basés sur la recherche de bactéries, bactériophages ou composés chimiques.
Ce projet de trois ans, qui vient de débuter, a été labellisé par le pôle Mer Bretagne et est financé par le FUI, la région Bretagne et les collectivités territoriales. Il permettra (i) de finaliser et valider des marqueurs microbiologiques et chimiques d'origine humaine ou animale, dont les développements ont été initiés dans un projet national AFSSET Traces, au niveau des instituts de recherche – Ifremer, centre de Brest, Cemagref et CNRS Géosciences de Rennes et l'Université d’Angers – et (ii) de transférer au niveau de laboratoires d’analyses des eaux – LITTORALIS/IDHESA (coordinateur du projet), IPL SED Est et Bretagne – les méthodes les plus performantes. Ce projet permettra ainsi de satisfaire aux impératifs des gestionnaires des eaux et des maîtres d’ouvrage souhaitant réagir efficacement et rapidement lors d’apparition ponctuelle d'une pollution d'origine inconnue entraînant, par exemple, une non-conformité d’une zone de baignade.
Tous ces outils de modélisation sont désormais faciles à mettre en œuvre, des données bathymétriques fiables étant souvent disponibles, et les temps de calcul étant à présent très courts. Ils demandent, dans certains cas, d’être alimentés en données de mesure, dont on sait bien qu’elles sont coûteuses à récupérer même si leur coût baisse, par exemple avec les données radars bipolaires pour les prévisions de pluies à court terme, notamment pour les épisodes orageux, souvent à l’origine des déclassements.
Mais ces données sont utiles à de très nombreux acteurs, et leur coût doit être mutualisé car elles sont d'une aide précieuse au quotidien pour de nombreuses professions. Les outils de modélisation intégrée apportent une véritable aide à la compréhension des phénomènes littoraux.
De très nombreuses communes pourront se les offrir, car ces outils sont pour certains très modulaires et donc à des coûts très variables suivant la gamme choisie. En outre, les municipalités qui les utiliseront pourront en faire des outils de communication, montrant à quel point elles se soucient de leurs estivants, et pourront utiliser les calculs à petites échelles de vent, de courant, de houle pour fournir des prévisions précises à tous les usagers de la mer.
Le souhait du baigneur restera bien sûr toujours de disposer d’une eau propre, et pas seulement de s’émerveiller devant les prouesses de modèles hydrodynamiques de pointe.
Comme pour tous les problèmes de pollution, c’est la lutte en amont qui paiera : bon fonctionnement d’installations, chasse aux branchements illégaux et non conformes, traitements tertiaires d’épuration (bioréacteurs à membrane, stérilisation UV d’effluents), évolution des comportements pour réduire les pollutions.