Dans le domaine de l'analyse de l'eau et de la mesure, les évolutions permanentes des différents marchés imposent de nouveaux défis que seuls les plus grands fournisseurs sont capables de relever. Associée aux fabricants techniquement les plus avancés, NEOTEK propose une gamme d'équipements à la pointe de l'innovation. En relançant Ponsel, société bien connue dans le domaine de l'eau, NEOTEK franchit une nouvelle étape et affiche désormais de grandes ambitions dans le domaine de l'Environnement, en France comme à l'international. Rencontre avec Claude Pacheco, P-D.G. du Groupe NEOTEK.
EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES : Pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques mots ?
: NEOTEK est une société française que j’ai créée à la fin de l’année 2004. Je venais de quitter le Groupe Martec que j’avais créé vingt ans plus tôt et qui réalisait alors un chiffre d’affaires voisin de 65 millions d’euros en employant 350 personnes. Le groupe NEOTEK est né du transfert de la branche d’activité « distribution » de la société Martec. Ses activités s’inscrivent donc directement dans cette continuité de telle sorte que NEOTEK distribue aujourd’hui des produits de haute technologie dans les domaines de la Marine et de l’Environnement.
Dans le domaine de l’Environnement, NEOTEK propose une large gamme de produits destinés à l’analyse et au contrôle des eaux et à la surveillance de l’environnement. Elle exerce l’essentiel de ses activités sur le marché français, dans les pays du Maghreb et dans plusieurs pays d’Europe.
E.I.N. : Quels sont les marchés sur lesquels la société évolue dans le domaine de l’environnement ?
C.P. : NEOTEK propose des appareils de mesure des différents paramètres physico-chimiques de l’eau, des préleveurs, échantillonneurs, des débitmètres, des appareils de mesure fixes ou portables, des équipements de télésurveillance, de localisation, ou de détection des fuites. Ces appareils proviennent pour
NEOTEK affiche ses ambitions de l’environnement
Partie de grands fournisseurs que nous représentons en France et dans certains pays d’Europe et, pour une autre partie, de notre propre gamme Ponsel. Ces marchés sont donc liés à la surveillance des rejets d’eaux usées, notamment dans les stations d’épuration urbaines et industrielles, à la surveillance des réseaux d'eau potable et d’assainissement, des eaux naturelles et des nappes phréatiques. En plus de son activité de distribution, la société propose également un certain nombre de services connexes tels que la location de matériels, la formation, etc.
E.I.N. : Quelle place occupe Neotek sur le marché de l’environnement ?
C.P. : NEOTEK devrait réaliser cette année entre 13 et 14 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 35 salariés. Le pôle Environnement de NEOTEK représente environ 40 % de tout cela. C’est dire qu’en termes de parts de marchés, nous ne jouons pas encore un rôle de premier plan. Il faut toutefois garder à l'esprit que NEOTEK est une toute jeune société qui n’a pas encore achevé son deuxième exercice ! Ce qui ne l’empêche pas d’être d’ores et déjà profitable et de progresser rapidement. J’ajoute que nous avons la ferme intention de jouer sur ce marché un rôle de tout premier plan et que nous ne ménageons pas nos efforts pour y parvenir.
E.I.N. : Quelles sont vos ambitions dans ce domaine ?
C.P. : Notre volonté est de devenir un acteur important de l’instrumentation en France à un horizon de 4 ou 5 ans. Pour y parvenir, nous avons établi une feuille de route très précise qui se traduit en 2006 par la relance de l'activité Ponsel, directement issue de la société Ponselle Mesure, bien connue dans le domaine de l'eau depuis plus de 50 ans. La raison sociale a été adaptée pour mieux s’exporter et aujourd’hui, Ponsel renaît avec le savoir-faire qui a toujours été le sien. La gamme a été entièrement rénovée, l’outil industriel, basé à Lorient, a été reconstitué et modernisé et l’équipe, sous l'impulsion de son nouveau manager, Bertrand Vergne, est prête à repartir de l’avant. Un effort particulier a été fait dans le domaine de la recherche et du développement pour constituer un pôle performant rassemblant des compétences en physique, en chimie, en informatique et en électronique. Si bien qu’aujourd’hui, au plan technologique, la gamme Ponsel se positionne au tout premier plan.
E.I.N. : Comment se décline la gamme de Ponsel aujourd’hui ?
C.P. : Ponsel propose trois types de produits : des appareils à poste fixe qui permettent d'effectuer des mesures précises et fiables des paramètres physico-chimiques de l'eau dans le cadre de la conduite de process, de stations d’épuration ou de station de traitement d’eau potable. Ponsel propose également des appareils portables mono ou multiparamètres : sur une même sonde nous proposons alors différents capteurs ce qui permet de simplifier la mesure et de mesurer plusieurs paramètres tels que le pH, la turbidité, l’oxygène dissous, etc.
Nous proposons deux types de capteurs : des capteurs électrochimiques, simples, robustes et fiables mais aussi des capteurs optiques que nous avons développés grâce à un important savoir-faire dans le domaine des infrarouges.
Bien entendu, Ponsel développe également toutes les électroniques associées. Quand je parle d’électronique, il s'agit de gammes poste fixe au premier rang desquelles notre nouvelle gamme ACTEON 2000. Il s’agit également des transmetteurs qui permettent, via des liaisons 4/20 mA et autres dans le futur, de récupérer la donnée et de suivre en continu ce qui se passe réellement sur le site. Ensuite, toujours au niveau des électroniques, nous proposons des gammes portables pour compléter la gamme poste fixe qui se déclinent en deux gammes, la gamme mono-paramètre d'une part avec les APW, bien connus dans le monde de l’eau, et la gamme de portables multiparamètres ACTEON 3000. Elle se compose d’un logger, le boîtier ACTEON 3000, associé à une sonde multiparamètres, l’Aquaclip 100. Avec cet ensemble, on peut mesurer en simultané jusqu’à 6 paramètres.
E.I.N. : Quels sont les points forts de cette gamme ?
C.P. : Je dirai que ce qui caractérise l’ensemble de la gamme Ponsel, c’est sa robustesse, sa simplicité d’utilisation et sa fiabilité. Côté robustesse, on trouve encore aujourd’hui sur de nombreuses stations d’épuration des appareils qui fonctionnent sans aucun problème depuis plus de 20 ans ! Je pense en particulier à l’ancienne génération des postes fixes, les APF, que l'on trouve encore sur de nombreux sites ! Cependant, il est temps pour nos clients de passer de l’analogique au numérique, et nous proposons actuellement une offre de reprise de ces appareils qui leur permet de bénéficier d'une remise sur l’achat de l'ACTEON 2000. L'ACTEON 2000 allie la simplicité d'utilisation, la convivialité à l'innovation technologique : un large écran graphique permet de visionner les mesures instantanées mais aussi les courbes de tendance, l'état des relais et de l’étalonnage. La programmation est simple, intuitive, conviviale, la maintenance est réduite. Ceci est le fruit d’une prise en compte très en amont des contraintes de l'utilisateur pour les simplifier au maximum et lui permettre d'utiliser rapidement l'ensemble des fonctionnalités.
En relançant Ponsel, NEOTEK affiche ses ambitions
L’ACTEON 2000 allie la simplicité d'utilisation, la convivialité, à une innovation technologique : un large écran graphique permet de visionner les mesures instantanées mais aussi les courbes de tendance, l'état des relais et de l’étalonnage de l'appareil. Ces qualités sont communes à l'ensemble des produits Ponsel.
Après, il y a les points forts inhérents à chaque appareil qui les placent bien souvent parmi les meilleurs rapports qualité/prix du marché. C'est par exemple le cas de l’ACTEON 3000 qui dispose d'une autonomie de trois mois en mesure continue, ce qui est rare pour un appareil portable. Au niveau mémoire, cet appareil dispose d’une capacité mémoire de 30 000 batchs de mesures, ce qui permet de réaliser des campagnes de mesures très longues. Bref, comme vous le voyez, l'objectif de Ponsel est de toujours proposer un appareil qui corresponde aux réalités du terrain : un produit robuste, simple, fiable qui corresponde parfaitement aux attentes des utilisateurs.
E.I.N. — Y a-t-il des développements en cours ? C.P. : Oui, bien entendu. Dans la gamme des portables multiparamètres, nous travaillons actuellement sur le développement d’une sonde autonome que l'on complètera aussi en termes de paramètre puisque les demandes pour la turbidité sont nombreuses. Nous proposerons également l'oxygène dissous mais avec un autre type de mesure, l'optochimie, une nouvelle technologie de mesure.
Nous allons aussi renouveler toute notre gamme de mono-paramètres portables, les APW, qui devraient passer en numérique au cours du second semestre 2007. Cette gamme s’appellera APW-N, « N » pour numérique. À échéance plus lointaine, nous travaillons sur un poste fixe multiparamètres destiné à compléter l'ACTEON 2000. J’ajoute que Ponsel développe également le spectre de ses activités. Nous travaillons par exemple sur l’adaptation de certains de nos capteurs pour pénétrer le marché des process industriels. Nous proposons ainsi un nouveau capteur spécialement conçu pour les process alimentaires dans les laiteries. C'est un capteur innovant qui fonctionne sur le principe de l’absorption infrarouge et qui permet aux opérateurs sur les chaînes de production de pouvoir optimiser par exemple des process de lavages des cuves ou encore de pouvoir détecter d’éventuelles fuites de production. C’est donc un équipement très intéressant pour l'exploitation mais aussi pour la surveillance et l’alerte.
Nous avons donc beaucoup de projets en termes de gammes, de technologies de mesure et de nouveaux paramètres mais aussi en termes d’adaptation et de développement de nos technologies à des process spécifiques. Pour soutenir notre développement, nous sommes désormais adhérents du pôle de compétitivité Mer Bretagne, ainsi que du pôle « Chimie-environnement Lyon Rhône-Alpes » ce qui nous permettra d’être en étroite relation avec les instituts de recherches et les grands groupes.
E.I.N. — Quels sont vos objectifs de développement pour NEOTEK et Ponsel dans les années à venir ? C.P. : Nous travaillons actuellement sur trois axes de développement : renforcer notre position en France grâce à nos nouveaux produits, nous rapprocher des grands comptes au besoin en nouant des accords avec les distributeurs et traiteurs d’eau et promouvoir nos technologies à l’export. Ponsel a les moyens de ses ambitions : elle dispose du savoir-faire technologique requis, de l’outil industriel permettant de produire des instruments de qualité en grande série, d’un service après-vente et d'un support technique de qualité, d’une structure de petite taille qui permet d’être réactif par rapport à des besoins spécifiques... Nous avons donc
ambitions dans le domaine de l’environnement
tous les atouts nécessaires pour un développement soutenu aussi bien en France qu’à l’international. Nous disposons déjà d’un réseau de distribution dans 12 pays répartis sur tous les continents. Douze distributeurs exclusifs avec lesquels nous sommes très exigeants sur le niveau de qualité qu’ils sont à même d’apporter aux utilisateurs finaux. Sachant qu’à travers ces accords de distribution, ils portent l’image de nos produits aussi bien en termes de réactivité que de qualité de la maintenance et de la formation. On se doit donc d’être très sélectifs.
Nous travaillons également sur des partenariats aux États-Unis. De grands groupes américains sont en train de tester tous les équipements Ponsel. Un accord de ce type compléterait avantageusement leurs gammes tout en constituant pour nous un débouché important.
Autre axe de développement important, nous avons ouvert toute notre gamme de capteurs en OEM, c’est-à-dire qu’un fabricant d’équipement pourra implanter sur ses matériels l’un de nos capteurs. C’est d’ailleurs le cas aujourd’hui pour certaines gammes de séparateurs d’hydrocarbures.
E.I.N. : Vous avez des objectifs chiffrés ?
C.P. : À un horizon de trois ou quatre ans, nous espérons voir le chiffre d’affaires annuel du pôle environnement de NEOTEK, c’est-à-dire de Ponsel, passer de deux à six millions d’euros dont plus de la moitié seront réalisés à l’international. Ceci suppose une croissance interne importante mais aussi la mise en place d’une politique active de croissance externe en fonction des opportunités qui se présenteront à nous. J’y travaille. Tout ceci devrait permettre à NEOTEK d’entrer en bourse à un horizon de deux à trois ans. Comme vous le voyez, nous ne nous contenterons pas sur nos marchés respectifs d’un rôle de figurant. Nous sommes animés d’une vraie ambition de développement pour que les deux pôles de NEOTEK occupent une place de tout premier plan en France comme à l’international.

