La France risque-t-elle de manquer d’eau à l’horizon 2000 ou plus tard ?
Les ressources en eau d’un pays comme la France sont pour l’essentiel des ressources renouvelables, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas se tarir ni s’accroître ; à moins d’un changement de climat significatif — improbable à l’échelle de quelques décennies — les ressources en eaux naturelles seront au XXIᵉ siècle ce qu’elles sont aujourd’hui : bon an mal an, environ 200 milliards de m³ par an.
1 milliard de m³/an (1 km³/an) = 2,6 millions de m³/jour, équivalant à un débit constant de 30 m³/s. C’est la totalisation des débits naturels de tous les cours d’eau et nappes souterraines du pays, qui provient pour l’essentiel du ruissellement et de l’infiltration des pluies ou de l’eau de fonte des neiges (l’écoulement total des hydrologues), c’est-à-dire les quantités d’eau qui s’écouleraient à la mer — ou sortiraient hors de nos frontières — si rien n’était prélevé. Sur ce total, la part qui s’écoule d’abord à travers le sous-sol, formant les nappes souterraines avant de rejoindre les cours d’eau, représente près des deux tiers. Mais c’est une moyenne : entre les débits écoulés pendant les saisons pluvieuses (y compris les crues) et les débits de saison sèche (basses eaux) aussi bien qu’entre les années humides et les années sèches. Aussi s’agit-il de ressources potentielles : le maximum théorique des ressources qu’une maîtrise complète pourrait mobiliser.
L’addition des débits des cours d’eau des régions très arrosées et de ceux de pays moins favorisés n’a qu’un sens arithmétique ; elle masque des inégalités de répartition et élude les difficultés d’une redistribution. Chiffrer les ressources en eau globales ne devra donc pas faire négliger leur variabilité dans le temps, ni leur diversité géographique. On y reviendra.
Toute croissance de besoins faisant appel à une ressource renouvelable, mais en quantité limitée, conduit à se préoccuper de prévoir si et quand les prélèvements pratiqués risquent d’atteindre, voire de dépasser la « production naturelle », donc d’engendrer un problème.
Si l’on s’en tenait à une comparaison globale, on serait amené à conclure que les besoins en eau prévisibles, en France, à l’horizon 2000 et assez au-delà, devraient rester notablement inférieurs aux ressources potentielles, donc qu’il ne se posera pas de problème global.
Les prélèvements actuels vers 1970 (estimations arrondies, en km³/an) :
Proportion d’eau utilisée (= besoins) consommée :
— par les villes ................................................. 20 à 25 % — par les industries ........................................... 5 à 10 % — par l’irrigation .............................................. 50 à 80 % — par les centrales thermiques ................................. 1 %
En km³/an
Pour les distributions d’eau potable (réseaux) | Pour les industries (non raccordées aux réseaux) | Pour l’agriculture (irrigation) | Total | |
---|---|---|---|---|
Prises dans les cours d’eau et les sources | 2,7 | 4,3 | 1,7 | 8,7 |
Captage dans les nappes souterraines | 1,3 | 1,7 | 0,3 | 3,3 |
Total | 4 | 6 | 2 | 12 |
N.B. — Aux U.S.A., la proportion d’eau consommée (centrales thermiques exclues) globalement est de 42 % (1970) et tend à diminuer (38 % prévus en 2000).
Les prélèvements bruts, en comptant ceux de l’industrie énergétique, doivent donc être de l’ordre de 22 km³/an, équivalant en moyenne à près de 700 m³/s. Mais les prélèvements ne doivent pas être assimilés à des consommations : les utilisateurs de l’eau n’en consomment qu’une partie et restituent le reste en rejetant des quantités d’eau plus ou moins usées. Les quantités d’eau consommées en France (prélèvements bruts moins restitutions) sont donc bien inférieures aux quantités prélevées : probablement de l’ordre de 3 milliards de m³/an (25 %). Il en résulte que l’eau est « recyclée », c’est-à-dire remise dans le circuit naturel, et qu’elle peut donc servir plusieurs fois. Mais les utilisations de l’eau consomment aussi sa qualité : elles dégradent plus ou moins non seulement la qualité de l’eau restituée, mais aussi celle des eaux du milieu (rivière, nappe souterraine) recevant les rejets, donc de quantités prélevées et consommées.
C’est tout le problème de la pollution, qui interdit de considérer séparément les problèmes de quantité et de qualité.
(*) Sans compter les quantités d’eau prélevées pour le refroidissement des centrales thermiques puis restituées (environ 10 km³/an).
LES BESOINS FUTURS
Faut-il appliquer des taux de croissance constants à long terme aux prélèvements d'eau, aux consommations ? Comment évolueront les coefficients de restitution et les taux de recyclage de certaines utilisations industrielles ? L'évolution récente et les prévisions faites par les Américains pour eux-mêmes peuvent servir de modèle aux pays d'Europe occidentale ? Experts et futurologues ne s'accordent pas tous à ce sujet et ne parlent pas toujours de la même chose, ce qui explique certains écarts dans les évaluations faites. Rechercher une loi de croissance des besoins en eau globaux (ceux des centrales thermiques compris) par habitant (près de 500 m³ par an actuellement en France, 2 500 m³/an en 1970 aux U.S.A.) n'a pas grand sens, car chaque type d'utilisation aura une progression particulière.
Il est généralement admis que les prélèvements d'eau actuels devraient être en 2000 :
- — au minimum doublés et au maximum triplés pour les distributions d'eau collectives : 8 à 12 km³/an ;
- — approximativement doublés pour les industries non raccordées : environ 12 km³/an ;
- — doublés à triplés pour l'irrigation : 4 à 6 km³/an ;
- — quadruplés pour les centrales thermiques : env. 40 km³/an.
C'est la principale inconnue, qui dépend des choix faits pour les procédés de refroidissement et de l'implantation des centrales électro-nucléaires.
L'addition de ces pronostics conduit à prévoir un prélèvement global de l’ordre de 65 à 70 km³/an, ou 25 à 30 sans ceux des centrales thermiques, c'est-à-dire dans ce cas un peu plus d'un doublement.
Quant aux consommations, elles devraient croître plus lentement même dans l'hypothèse où les coefficients de restitution ne diminueraient pas : globalement elles ne devraient pas dépasser 8 à 10 km³/an en 2000.
Ces prévisions de croissance sont un peu supérieures à celles officiellement admises aux U.S.A. (US Water Resources Council, 1968) pour la période 1970-2000 :
- + 118 % pour les prélèvements globaux, avec ceux des centrales ;
- + 67 % pour les prélèvements globaux, sans ceux des centrales ;
- + 52 % pour la consommation nette.
15 % DES RESSOURCES TOTALES
On voit ainsi qu’en 2000 les prélèvements bruts ne devraient pas dépasser 12 à 15 % des ressources potentielles totales (25 à 30 % en étiage moyen) si l'on ne tient pas compte des besoins des centrales thermiques, conventionnelles ou nucléaires. Cette proportion s'élèverait à près d'un tiers en comptant ces derniers, et à deux tiers des ressources d'étiage moyen. La consommation nette ne dépasserait pas 5 % des ressources totales, et sa croissance apparemment linéaire — comme celle prévue aux U.S.A. — n'aurait aucun caractère exponentiel.
Mis à part les besoins des centrales thermiques — qui devront être satisfaits dans une grande mesure par l'utilisation d'eau de mer — cette vision globale pourrait paraître rassurante. Elle fait cependant déjà ressortir une progression sensible du recyclage : les quantités d’eau usée restituées — sans compter celle réchauffée par les centrales — seront plus que doublées, approchant de 20 km³/an, soit 20 % des ressources naturelles en étiage. Le recyclage augmentera ainsi plus vite que la consommation. Mais ce compte global est très insuffisant, car les ressources ne se laissent pas aisément — ni économiquement — réunir en une sorte de « pot commun », auquel tous les besoins pourraient se brancher indistinctement. Même si une interconnexion des ressources et des besoins doit progresser dans l'avenir, elle atteindra difficilement pour l'eau la souplesse et la généralisation données à la distribution de l'électricité.
Les ressources, on l'a dit, sont très inégalement réparties dans l'espace ; par rapport à la « moyenne nationale » d’environ 360 000 m³/an par km², l'écoulement moyen annuel varie selon les régions entre 150 000 et 1 500 000 m³/an par km², pour de petits bassins. Les réseaux fluviaux collectent et concentrent très diversement ces ressources, selon leur extension et leur structure.
Les ressources sont aussi très variables dans le temps : elles sont globalement inférieures à la moyenne annuelle de juin à octobre et en étiage d'année normale — fin d'été — l'écoulement global en France, qui provient alors pour l'essentiel des nappes souterraines alimentant les rivières par leurs sources, est inférieur de moitié à cette moyenne : 3 000 m³/s au lieu de 6 000. Il peut n'être que de 2 000 m³/s en année sèche de fréquence décennale et s'abaisse à 1 000 en année de sécheresse centenaire.
Enfin, excès et rareté dans l'espace et dans le temps se combinent en annulant souvent leurs effets.
Les besoins ont eux aussi leur géographie et leurs variations saisonnières. Il faut apporter aux grandes villes et aux centres industriels, dans des sites imposés, des quantités d'eau croissantes, sans commune mesure avec les ressources locales. L'agglomération parisienne, par exemple, utilise à elle seule près du quart des quantités d'eau de distribution publique en France. Et la concentration de la population dans les villes ne fera que croître : 80 % en 1985, 90 % ou plus en 2000 ?
Les périmètres d’irrigation exigent aussi des quantités d'eau généralement très supérieures aux ressources locales naturelles, sur de petites étendues et pendant quelques mois par an. Les « pointes » de consommation nette surviennent généralement pendant la saison où les ressources naturelles sont les plus faibles.
Ni la distribution, ni les variations des ressources et des besoins ne correspondent spontanément ; des déséquilibres peuvent en résulter dès à présent et s'aggraveront dans l'avenir ; d'où des problèmes sectoriels de quantité (déficits locaux et régionaux, pénuries temporaires en saison sèche) et plus généralement des problèmes de qualité dus à la croissance parallèle des besoins en eau de qualité et de la pollution (chimique, thermique).
Des bilans prospectifs ressources/besoins, faits non plus pour l'ensemble de la France et en débits moyens, mais par bassins ou régions et selon les périodes, feraient apparaître des situations préoccupantes bien avant 2000.
Résoudre ces problèmes a été de tout temps l'objet de l'aménagement des ressources en eau, mais leur acuité, leur complexité et leur interdépendance grandissantes — à mesure que les besoins ne sont plus une fraction négligeable des ressources et exigent leur mobilisation sur de grands espaces ou leur régularisation à long terme — rendent aujourd'hui nécessaire et imposeront encore plus à l'avenir une véritable gestion des ressources. C'est sans doute plus par l'ampleur des actions entreprises et des équipements construits, par la généralisation des techniques avancées mises en œuvre et des mécanismes administratifs ou incitatifs institués, par un progrès des disciplines d'utilisation de l'eau et des solidarités entre utilisateurs, enfin par la construction d’une économie de l'eau de plus en plus intégrée à l'économie générale que la gestion de l'eau dans le futur se distinguera de ce qui se fait aujourd'hui.
GERER LA QUALITE DE L’EAU
Ce sera toujours corriger les déséquilibres ressources/besoins, en agissant sur les ressources dans l'espace (par le transport) et dans le temps (par le stockage) ; ces déséquilibres se manifesteront à une échelle nouvelle conduisant à envisager :
- — des transferts inter-régionaux (inter-bassins) plus massifs et sur de plus grandes distances que par le passé ;
- — des réservoirs visant à accroître la régularisation encore imparfaite dans les bassins où les objectifs de production hydroélectrique n'étaient pas visés.
La « capacité utile » de l’ensemble des réservoirs utilisés pour la production d’énergie « hydraulique » en France dépasse de peu actuellement 7 milliards de m³.
Les uns et les autres contribueront à améliorer la maîtrise des ressources.
Ce sera aussi agir davantage sur les besoins en adaptant ceux-ci — dans la mesure où ils sont « flexibles » — à la situation et au régime des ressources, ou du moins conjuguer des actions sur les ressources et sur les besoins en vue de minimiser les coûts des équipements et les dépenses d'énergie nécessaires au transport et au stockage. L'eau pourra ainsi devenir un facteur d'aménagement du territoire plus contraignant, et l'utilisateur devra davantage s'efforcer de se rapprocher de la ressource et de se plier aux impératifs de son meilleur emploi dans l'intérêt général.
Ce sera enfin — et peut-être principalement — gérer la qualité de l'eau, en organisant plus systématiquement les usages de l'eau dans chaque bassin « en cascade », plaçant les utilisations les plus exigeantes et les moins polluantes en amont des moins exigeantes et des plus polluantes, ce qui implique une planification des prélèvements et des rejets et l'extension de la « spécialisation des cours d'eau » qui s'amorce aujourd'hui en quelques bassins (Artois-Picardie). Minimiser les coûts d'équipements et les dépenses d'énergie nécessaires aux traitements d'épuration de l'eau (prélevée ou rejetée) sera ici encore un critère essentiel.
Dans cette perspective d'une gestion plus poussée et plus organisée des ressources en eau, en quantité comme en qualité, on sera amené à recourir davantage aux eaux souterraines actuellement sous-utilisées (27 % des prélèvements — non thermiques —, 60 % des ressources renouvelables) parce que leurs avantages sont encore souvent sous-estimés.
L'eau souterraine permet d'abord une économie sensible sur le coût du traitement des eaux de distribution publique. Actuellement :
— 0,30 à 0,40 F par m³ d'eau de rivière normale ; — 0,05 à 0,10 F par m³ d'eau souterraine (source captée ou puits).
Malgré leur meilleure qualité naturelle, on utilise pourtant beaucoup moins les eaux souterraines en France que dans la plupart des pays d'Europe pour les distributions d'eau potable : 30 % seulement des quantités d'eau distribuées.
NAPPES SOUTERRAINES
L'altération difficile à réfréner de la qualité des eaux de rivière conduira à recourir davantage dans l'avenir aux eaux souterraines non seulement pour satisfaire les futurs besoins des villes (47 millions de citadins sont prévus en 1985, 65 millions en 2000, soit deux fois plus qu'en 1968), mais aussi pour diversifier davantage les sources d'approvisionnement dans un souci de sécurité.
Les eaux souterraines sont en général accessibles à des altitudes plus élevées que les rivières et, malgré les baisses de niveau que leur captage entraîne, leur exploitation nécessite des refoulements moindres, ce qui la rend souvent plus économe en énergie : on s'en souciera davantage à l'avenir.
Les nappes souterraines sont aussi incomparablement plus étendues en surface que les cours d'eau : sur plus de la moitié du territoire français des aquifères assez productifs sont des conducteurs naturels qui permettent aux utilisations extensives de se passer de coûteux systèmes d'adduction d'eaux de surface. Le parachèvement de la desserte en eau des agglomérations rurales, le développement des irrigations d'appoint et la déconcentration industrielle pourront largement tirer parti d'une exploitation judicieuse des eaux souterraines.
Enfin, les aquifères constituent pour la plupart des réservoirs naturels dont les capacités sont bien supérieures à celles des barrages d'accumulation : en tout, plusieurs dizaines de fois le volume stocké par l'ensemble des barrages français.
Ces réserves d'eau souterraine jouent déjà naturellement le rôle de volant régulateur entre les variations indépendantes des apports naturels et des demandes et elles contribuent largement à régulariser le débit des cours d'eau. Mais une utilisation plus intensive et plus volontaire de leur capacité de stockage reste à entreprendre.
Diverses techniques servent à cette fin et dès à présent au point, mais encore peu appliquées, vont certainement se développer :
— l'exploitation intégrale de nappes souterraines précédée d'un rabattement général de leurs niveaux pour tarir leurs émergences naturelles et permettre de régler les prélèvements en fonction de la demande ; — des actions variables et contrôlées sur le niveau de sources (rabattement ou mise en charge) visant au même but, y compris dans le cas particulier des sources sous-marines ; — l'alimentation artificielle de nappes et le stockage souterrain d'eaux superficielles, facilitant notamment des transferts d'eau douce des nappes littorales par pompage des eaux salées sous-jacentes.
Les méthodes d'étude et les techniques d'action sur les eaux souterraines ont atteint aujourd'hui une efficacité et une précision analogues à celles des aménagements hydrauliques de surface, aussi la gestion conjuguée des eaux souterraines et des eaux de surface constituera-t-elle un des aspects essentiels de l'économie des ressources en eau dans l'avenir, en quantité comme en qualité.
CONCLUSION
L'évolution des besoins en eau de la France jusqu'à l'horizon 2000 ne pose aucun problème global ni local que les techniques actuelles ne puissent résoudre, mais pour l'essentiel : des problèmes d'investissement et d'organisation plus rationnelle de l'économie de l'eau. On ne manquera d'eau que si l'on n'y met pas le prix et ce prix sera surtout celui de la qualité : il ne saurait plus y avoir de ressources en eau gratuites que de demandes insolvables.
J.-F. MARGAT.
L'ENSEIGNEMENT ET L'UNIVERSITÉ
L'EAU ET L'INDUSTRIE… ET L'UNIVERSITÉ
FACULTÉ DES SCIENCES ET DES TECHNIQUESB.P. 143 - 73011 CHAMBÉRY, Tél. (79) 69.20.36Maîtrise de Sciences et Techniques de l'Air et de l'EauDirecteur de la Faculté : M. Martin-Bouyer
But :
Formation de cadres techniques capables de considérer les différents problèmes de traitement de l'air et de l'eau, formation assurée grâce à l'existence à proximité de matériel lourd ou d'installations particulières parmi lesquelles : stations pilotes de traitement, installations expérimentales de traitement des eaux de lavage des gaz pollués, laboratoires de bactériologie, de chimie-physique, de mécanique des fluides. L'organisation générale de la Maîtrise de Sciences et Techniques relève de la compétence d'un conseil de gestion constitué par :
- — des enseignants de la Faculté des Sciences et Techniques,
- — des industriels,
- — des ingénieurs des services publics.
Admission sur dossiers
Titres exigés :
- — D.E.U.G. A ou D.E.U.G. B et certificat préparatoire à la maîtrise, préparée par le Centre Universitaire de Savoie.
- — Diplôme d'un premier cycle et certificat préparatoire délivrés par d'autres universités au terme des accords inter-universités.
Après accord de la Commission, sont admis les étudiants titulaires :
- — d'un D.U.T. ou d'un B.T.S.,
- — de l'équivalence d'un D.E.U.G. : classes préparatoires aux grandes écoles.
Organisation des études :
Le programme s'effectue en deux années thématiques pendant lesquelles les étudiants participent à un enseignement théorique, technologique et pratique de 900 heures par année et réparties sur 30 semaines, dispensé par des professeurs de l'Université, des ingénieurs ou des personnalités extérieures.
La première année est réservée à l'étude de tous les problèmes se rapportant à l'eau.La seconde année traite des problèmes de l'air et l'on n'en parlera pas ici.
- — Hydrogéologie-ressources en eau, étude des nappes souterraines,
- — Alimentation en eau potable : captage et traitement,
- — Traitement des eaux usées et industrielles – station d'épuration : économie, recyclage et épuration,
- — Génie biologique et étude des stations d'épuration,
- — Résistance des matériaux, génie civil appliqué aux constructions des stations d'épuration (captage, réservoir),
- — Biologie appliquée et écologie : écosystèmes naturels et artificiels,
- — Pollutions industrielle et agricole,
- — Problèmes juridiques et économiques liés à la pollution.
Un stage au sein d'une entreprise est obligatoire.
Diplôme de fin d'études :
Maître ès Sciences et Techniques.
Débouchés :
1. Vie active :La Faculté des Sciences et Techniques se préoccupe du placement de ses étudiants.
SECTEUR PRIVÉ :
- — Toutes les sociétés spécialisées dans les installations de traitement d'eau et d'air pour les usages industriels et urbains,
- — Bureaux d'études et d'ingénierie pour les problèmes de gestion des déchets solides ou liquides.
SECTEUR PUBLIC :
- — Les Centrales nucléaires,
- — Les Directions Départementales de l'Équipement et de l'Agriculture,
- — Les Agences de bassin.
2. Poursuite des études universitaires : D.E.A., thèse de troisième cycle, doctorat d'État.
3. Cinquième année réservée aux étudiants sélectionnés et aboutissant au diplôme d'expert en prévention et traitement des nuisances.
Renseignements : Secrétariat de la Maîtrise de Sciences et Techniques, B.P. 143, 73011 Chambéry.
Cette rubrique est ouverte à nos annonceurs et abonnés.
Les notes techniques concernant les matériels ou produits ayant une application dans le domaine de l'eau sont à envoyer à « L'EAU ET L'INDUSTRIE », Service « Matériels-Produits-Fiches techniques », M. G. de la Porte, 7, avenue F.-D.-Roosevelt, 75008 Paris – Tél. 225.83.60.
D. 180
LE CHLOROMÈTRE V 2000
Le mode de fonctionnement du chlorateur type V 2000 est dit à fonctionnement indirect, c'est-à-dire qu'une solution d'eau de chlore est injectée dans l'eau à traiter.
Le réglage du débit se fait par l'intermédiaire d'un coulisseau à entaille en V, ce qui permet d'obtenir une grande plage de réglage et une bonne reproductibilité.
Cet appareil réalise le principe du fonctionnement sous vide complet. Avec cet appareil, aucune conduite n'est sous pression. En cas d'une détérioration de conduite, le chlore ne peut s'échapper ; au contraire, l'air sera aspiré.
[Schéma : Schéma de principe]- Coulisseau à entaille en V
- Bouton de réglage
- Soupape régulatrice de vide
- Indicateur de vide (rouge/blanc)
- Débit-mètre
- Clapet anti-retour
L'unité de dosage est prévue pour montage mural.
L'ensemble des parties constituant le chlorateur est en matière plastique ou recouvert de matière plastique résistant à la corrosion. Sur la bouteille de chlore se branche seulement le raccord de bouteille d'une construction particulièrement robuste et en matériau résistant parfaitement à la corrosion. Il est possible, à tout instant, d'augmenter le nombre de points d'injection par l'adjonction d'unités de dosage complémentaires. Un indicateur placé sur le chlorateur permet de contrôler si les bouteilles de chlore sont vides ou non.
Le chlorateur peut être raccordé à un changeur de bouteilles ; ainsi la chloration n'est pas interrompue.
Un hydro-éjecteur-canne d'injection anti-siphon existe en option. C'est un appareil d'utilisation et montage simples qui nécessite peu d'entretien et offre grande sécurité et fiabilité.
Le schéma de principe en explique le fonctionnement.
D. 181
MESURES DE pH - NOUVELLES PERFORMANCES
Les électrodes standard de mesure de pH ont été repensées dans le but de pallier aux problèmes traditionnels liés aux déterminations fiables de pH.
La configuration résultante a fait l'objet de divers brevets déposés par UNI-LOC, les caractéristiques originales étant essentiellement au niveau de l'électrode de référence :
— jonction électrolytique en bois dur sans diffusion mécanique (en place des jonctions céramiques), d'où :
• aucune consommation d'électrolyte, donc besoin ni de réservoir, ni « d'air instrument » (obligatoirement propre et sec) pour pressuriser ce dernier, et par là aucun risque de pollution de l'électrolyte par le fluide analysé ;
• potentiel de jonction stable, quelles que soient les variations de pression et par là aucune dérive ;
— composition spéciale de l'électrolyte permettant de travailler sur des eaux chargées en mercaptans (cas des raffineries par exemple) ;
— montage totalement en plastique, d'où matériel incassable.
D. 182
CLAPET VERTICAL DN 200
Ce clapet est destiné à être implanté dans un réservoir en béton qui peut être soumis à la pression due à la remontée de la nappe phréatique. Sous l'influence de cette remontée, le clapet s'ouvre, évitant ainsi que la pression ne s'applique sur l'ouvrage vide.
Constitué par un tube en fonte à parois épaisses, il est scellé dans l'ouvrage en béton. L'opercule est en fonte avec un joint en caoutchouc inséré dans une rainure en queue d'aronde fraisée dans le tube du clapet. Les étriers de retenue sont en acier zingué.
D. 183
PREP LC/500
Nouveau chromatographe liquide préparatif qui purifie des échantillons de l'ordre de plusieurs décagrammes et hectogrammes en quelques minutes. Cet appareil permet le recyclage, d'où économie, car on augmente le rendement, on récupère la totalité de l'échantillon et on consomme moins de solvant.
Dans une chambre de compression « radiale », on introduit des cartouches de silice et, en moins de 90 secondes, on obtient une colonne de grand diamètre, très efficace, opérationnelle sans autre manipulation, sous des débits pouvant aller jusqu'à un demi-litre par minute.
D. 184
CENTRALISATEUR DE MESURES
Cet appareil fut récemment utilisé dans le traitement des eaux pour le contrôle, la mesure et la régulation d’environ 60 paramètres. Sa souplesse de programmation lui permet de faire face à l’évolution des phénomènes d’une installation de traitement des eaux.
Cette nouvelle génération de centralisateur de mesures utilise un micro-processeur comme organe de commande, associé à des mémoires du type ROM, PROM et RAM.
Les caractéristiques principales de cet appareil sont les suivantes :
— Nombre de voies : 8 à 248. — Programmation des fonctions par clavier. — Entrée : analogique ou numérique. — Résolution : 40 000 : 1, 1 µV. — Impédance d’entrée : 100 mégohms. — Horloge, jour, heure, min., sec. — Identification de la mesure : à 3 chiffres avant chaque exploration. — Intervalle entre 2 séquences : ajustable de 1 sec. à 100 jours. Programmable, avec possibilité de programmation de la première et lecture de la dernière séquence. — Intervalle entre 2 voies : 0 à 99 sec. programmable. — Voltmètre : 8 digits. — Impression des symboles : par programmation directe sur clavier de commande. — Sorties pour périphériques, alarmes, intégrateur possibles.
D. 185
LE CYCLONET
Appareil de ramassage de liquides polluants à la surface de l’eau, c’est un système auxiliaire qui peut être fixé à un bateau ou remorqué par celui-ci.
Principe de fonctionnement : les polluants flottent à la surface et une certaine quantité d’eau pénètre dans le corps d’un récupérateur par une fente tangentielle située au-dessous de la surface libre. La disposition de cette fente provoque une rotation interne du mélange eau-polluant. Ce cyclonage crée une séparation naturelle. Les parties légères se rassemblent au centre et sont aspirées vers la partie supérieure, tandis que l’eau épurée s’élimine naturellement par une fente située dans la partie basse de l’appareil (voir schéma).
[Schéma : sans légende]Le fonctionnement du récupérateur est donc lié à la vitesse du bateau.
Selon son diamètre (de 0,50 m à 1,50 m) il existe six types d’appareils différents, à débit variable (jusqu’à 180 m³/h dans la récupération des hydrocarbures).
Il est utilisé en haute mer, mais aussi pour les opérations de ramassage dans les ports de la Seine, près de Paris, sur des bras de fleuves, sur des plans d’eau confinés de faibles dimensions, dans des espaces entre barrage flottant et coque de navire, sur les lacs, les cours d’eau ou canaux, etc. Il peut opérer dans des couches de polluant variant de quelques millimètres à plusieurs décimètres. Il est robuste et ne comporte aucune mécanique immergée ; sa mise en œuvre est rapide, donc efficace.
Le séparateur lamellaire à « co-courant »
procédé AXEL-JOHNSON
N.D.L.R. – Par un hasard malencontreux, la photo terminale de cet article s'est trouvée retournée lors du montage du numéro 6 (avril 1976).
Nous présentons nos excuses aux auteurs de l'article et à nos lecteurs, la page 27 de notre numéro 6 étant à remplacer par la présente.
AVANTAGES D'UTILISATION DU SÉPARATEUR LAMELLAIRE À CO-COURANT
Les essais ont mis en relief les avantages essentiels du « séparateur lamellaire co-courant ».
Encombrement faible :
À débit donné, l'encombrement est inférieur de 20 fois à celui d'un décanteur « statique » classique. Il est également inférieur de 10 fois à celui d'un décanteur de type « accéléré ».
C'est là un avantage très important au point de vue du gain de place dans tous les cas. En particulier, lors des extensions, dans les unités anciennes, il est très facile avec l'utilisation de l'« AXEL JOHNSON » d'améliorer considérablement la qualité de l'eau décantée et d'accroître le débit tout en récupérant une place importante pour de nouvelles batteries filtrantes ou des réserves d'eau supplémentaires par exemple.
Maintenance :
Ce type d'appareil ne demande aucune surveillance, donc l'exploitation est réduite au minimum.
Pour l'eau potable (1), les brevets ci-dessus rappelés sont exploités en France par la COMPAGNIE EUROPÉENNE DE TRAITEMENT DES EAUX (C.T.E.) et les premières réalisations sont à l'heure actuelle les suivantes :
En France :
- — QUIMPERLÉ (Finistère) : 5 000 m³/jour,
- — BESANÇON (Doubs) : 20 000 m³/jour,
- — LES SAINTES-MARIES-DE-LA-MER (B.-du-R.) : 3 000 m³/jour.
À l'étranger :
- — ROTTENBURG (R.F.A.) : 7 200 m³ par jour,
- — AMSTERDAM (Pays-Bas) : 100 000 m³ par jour,
- — ROTTERDAM (Pays-Bas) : 144 000 m³ par jour,
- — HITACHI (Japon) : 40 500 m³ par jour,
- — SENNAN-OSAKA (Japon) : 10 000 m³ par jour,
- — WOODEN (Australie) : 1 800 m³ par jour.
En résumé, le procédé de séparation lamellaire à co-courant, dit SÉPARATEUR LAMELLAIRE AXEL-JOHNSON, grâce à son extrême simplicité d'exploitation, au gain de place considérable qu'il procure, et à l'avantage qu'il confère au traitement de déshydratation des boues, est promis à une application étendue dans le domaine de la clarification des eaux.
G. JACQUELINE et G. THOMAS.
(1) L'application en France du procédé de décantation lamellaire à co-courant AXEL JOHNSON au traitement des eaux résiduaires est du ressort exclusif de l'OMNIUM d'ASSAINISSEMENT (O.D.A.).