En terme d'évolutions technologiques, la télégestion a fait de nombreux progrès ces dernières années, stimulée par la demande des exploitants sur le terrain. Les équipements proposés sont devenus plus conviviaux et plus simples à utiliser, permettant à l'exploitant de mieux appréhender les problématiques d'automatismes sans être un spécialiste et ainsi de tirer le meilleur parti des outils proposés. Dans le même temps, la gamme des fonctionnalités offertes s'est considérablement élargie, ouvrant la télégestion vers le monde de la supervision et des automatismes. Sofrel développe depuis plusieurs années une gamme en phase avec ces tendances qui lui permet de répondre aujourd'hui à la plupart des besoins formulés par les exploitants. Morceaux choisis.
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En termes d’évolutions technologiques, la télégestion a fait de nombreux progrès ces dernières années, stimulée par la demande des exploitants sur le terrain. Les équipements proposés sont devenus plus conviviaux et plus simples à utiliser, permettant à l’exploitant de mieux appréhender les problématiques d’automatismes sans être un spécialiste et ainsi de tirer le meilleur parti des outils proposés. Dans le même temps, la gamme des fonctionnalités offertes s’est considérablement élargie. Sofrel développe depuis plusieurs années une gamme en phase avec ces tendances qui lui permet de répondre aujourd’hui à la plupart des besoins formulés par les exploitants. Morceaux choisis.
L’Institution Interdépartementale pour l’Aménagement Hydraulique de la Montagne Noire (IIAHMN) est une entente interdépartementale née de la volonté commune des départements de l’Aude, de la Haute-Garonne et du Tarn de créer un système destiné à améliorer la gestion de l’eau dans le Lauragais. Elle a notamment pour mission de réaliser des ouvrages d’aménagement pour le stockage et l’acheminement de l’eau, de produire et de distribuer de l’eau potable à destination de syndicats de communes ou de communes de trois départements : la Haute-Garonne, l’Aude et le Tarn. Au total, l’institution alimente tout au long de l’année l’équivalent de 150 000 personnes en eau potable.
Elle utilise pour cela l’eau stockée dans la retenue des Cammazes qui est potabilisée dans les deux usines de Picotalen chargées d’assurer le traitement. Situées sur une avancée sud-ouest de la Montagne Noire, elles ont été construites en 1959 et 1973, à 500 mètres d’altitude pour que les points les plus élevés de la zone desservie puissent être alimentés de façon gravitaire. La production globale annuelle des usines de Picotalen est de 10 millions de m³ répartis sur
L'acheminement de l'eau potable s'effectue au moyen d'un réseau primaire haute pression. Ce réseau, construit en 1960, est constitué de conduites en acier dotées d'une protection cathodique. À partir de ce réseau, l'eau peut circuler gravitairement jusqu'aux portes de Toulouse ou de Carcassonne. L'épaisseur des tubes est variable en fonction de la pression statique s'étageant entre 20 et 21 bar, avec une prédominance à 25 bar. Ces conduites forment un triangle sur 65 kilomètres dont les pointes sont les usines de Picotalen, Saint-Félix et Puylaurens. Vingt-huit points de livraison sont répartis sur toute la périphérie et permettent aux différents syndicats d'alimenter leurs réseaux respectifs. « Car la vocation de l'IIAHMN n'est pas de livrer le client final, souligne M. Bouisset, responsable technique des sites périphériques de l'IIAHMN, c'est de capter, retenir, traiter et distribuer de l'eau à haute pression auprès de syndicats de communes ». L'institution vend donc son eau à des syndicats qui l'achètent à des prix et volumes préalablement négociés. Au-delà de ces volumes forfaitairement définis, l'eau est facturée à un prix bien plus élevé.
Compte tenu de ces particularités, l'IIAHMN se devait de s'équiper d'une télégestion lui permettant de gérer l'ensemble de ces ouvrages tout en permettant à ses clients de suivre en temps réel le niveau de leur consommation, afin d'éviter des dépassements financièrement coûteux. À l'issue d'un appel d'offres sur performances, c'est finalement Sofrel qui a remporté le marché. « Nous recherchions un système totalement modulaire et ouvert, explique M. Bouisset. Nous voulions pouvoir intervenir sur notre application comme nous le souhaitions, en la faisant évoluer en fonction de nos besoins et ceci sans être contraints de passer par l'installateur ou par le revendeur pour pouvoir intervenir ».
L'institution a donc choisi d'équiper l'ensemble de ses sites de postes locaux de télégestion S50 chargés de rapatrier les informations sur le site central de Picotalen. Pourquoi ce choix ? « La configuration du site de la Montagne Noire nécessite de travailler presque exclusivement en liaison radio, explique Anthony Arresseguet, responsable du secteur Midi-Pyrénées chez Sofrel. Or, l'appel d'offres stipulait des temps de réponse en liaison radio très rapides, notamment pour les fonctions d'alertes. Le S50 est doté d'une fonction spécifique, l'appel spontané. Sur les équipements traditionnels, un système de pooling questionne les postes successivement dans le cadre d'un cycle ; on ne reçoit l'alarme que lorsque le poste est questionné. Le S50, lui, est doté d'une fonction spécifique qui envoie un signal au frontal lorsqu'une alarme se déclenche : l'alarme est alors traitée en temps réel, puis le pooling reprend là où il avait été interrompu dès lors que le dispatching d'alarme a été effectué. Ce dispositif particulier permet d'être véritablement prévenu en temps réel ».
Les S50 de Sofrel rapatrient donc sur le site central de Picotalen des informations de comptage, de pression, ainsi que, sur certains sites, des alarmes niveau haut-niveau bas, des défauts pompes et des informations liées à la surveillance de paramètres chimiques de l'eau distribuée. Ils gèrent également l'ensemble des dispositifs anti-intrusion installés sur chacun des sites déportés de l'IIAHMN. L'accès à l'ouvrage se fait par l'intermédiaire d'une clé classique qui permet d'accéder à un lecteur de badges installé à l'intérieur même de l'ouvrage protégé. Ce lecteur permet à l'intervenant de s'identifier à l'aide d'un badge personnalisé. Il assure donc efficacement la traçabilité des accès au bâtiment protégé. « Il est possible d'aller encore plus loin en équipant le dispositif d'une fonction reconnaissance de l'homme en danger qui nécessite de la part de l'agent intervenant de re-badger à une fréquence régulière préalablement définie », précise-t-il.
…, souligne M. Bouisset, mais nos ouvrages n’en sont pas encore équipés ».
L’ensemble des informations collectées et gérées par les 18 postes locaux S50 installés remontent donc vers le frontal CS 100 localisé sur le site des usines de Picotalen. Sa fonction consiste à collecter les liaisons radio qui constituent l’essentiel des communications, mais aussi une ligne pilote et une liaison Telbox installée sur un site dépourvu d’énergie. Il s’agit donc bien d’une installation multi-supports de communication. Le CS 100 est relié à un PC dédié au logiciel de supervision PCWin. « Et l’ensemble est parfaitement sécurisé, souligne Anthony Arresseguet, car en cas de défaillance du PC, le CS 100 conservera l’ensemble des informations collectées, de sorte que le risque de perte d’information est quasi nul ».
Sur le PC équipé de PCWin, un synoptique général permet d’avoir, en temps réel, une vue de l’ensemble du réseau. Ce synoptique repose sur une base de données facilement accessible dans laquelle les agents pourront accéder à n’importe quel type d’information et, le cas échéant, effectuer des exports au format Excel. « Pour nous, explique M. Bouisset, PCWin constitue l’outil idéal pour centraliser et exploiter les données provenant du réseau de postes locaux de télégestion. Il est simple, convivial et facilement configurable même pour des agents peu formés à la micro-informatique. Nous disposons à la fois d’une vue d’ensemble du réseau, tout en ayant la possibilité de créer des accès directs sur chacun des sites déportés ».
Le frontal CS 100 anime également un grand synoptique mural permettant à l’ensemble des agents exploitants d’avoir, d’un seul coup d’œil, une vue globale de l’ensemble du réseau. Mais l’originalité de l’installation de l’ITAHMN ne s’arrête pas là. Le poste central PCWin de Sofrel est équipé d’un accès PCWeb qui permet à tous les syndicats clients de l’institution de se connecter au système via un navigateur Internet standard, comme par exemple Internet Explorer. Chacun d’entre eux a donc accès, après l’entrée d’un mot de passe, aux informations qui le concernent directement telles que les volumes consommés ou la pression.
Sur la base de ces informations, ils peuvent gérer au plus près leurs consommations, mais aussi leur propre réseau et, par exemple, sur la base d’un débit anormal, détecter des fuites éventuelles. Quant à l’institution, elle sort chaque mois des rapports établis sur la base de ces informations qu’elle fournit à chacun de ses clients.
La télégestion mise en œuvre à l’Institution Interdépartementale pour l’Aménagement Hydraulique de la Montagne Noire montre bien que des postes centraux de télégestion équipés d’outils tels que PCWin sont capables de communiquer tout à la fois par réseau téléphonique, lignes spécialisées ou privées, liaisons série, radio ou encore GSM pour rapatrier les informations, gérer les contrôles d’accès et permettre un accès distant par navigateur Internet.
Mais PCWin, en tant que serveur OPC…
Offre également une compatibilité avec les superviseurs industriels, ce qui en fait un poste de télégestion ouvert au monde de la supervision. C’est ce type de solution qui a été mis en œuvre à l'usine de production d'eau potable de Pech-David.
La télégestion : un monde ouvert à la supervision
Située sur la rive droite de la Garonne, l'usine de Pech-David a une capacité de 150 000 m³ d’eau par jour. Elle est constituée de 3 unités de production entièrement indépendantes les unes des autres. Construite sur les hauteurs de Toulouse, l'usine assure l'alimentation en gravitaire d'une partie du réseau de distribution de l'eau. Mais c'est depuis l'usine de Pech-David qu’est piloté l'ensemble du système d’alimentation en eau de la ville de Toulouse. Les stations d’alerte de la qualité de l'eau brute, les réservoirs de stockage, les stations de pompage et de surpression, les interconnexions du réseau de distribution, mais aussi et surtout l'usine de production d'eau potable de Clairfont, située sur la rive gauche de la Garonne, dont la capacité, à peine inférieure à celle de Pech-David, avoisine les 120 000 m³ d’eau par jour.
La particularité de l'application mise en œuvre sur le site de Pech-David réside dans la dissociation des tâches de télégestion et de supervision. Sur la douzaine de sites périphériques télégérés à Pech-David, l'essentiel des S50 fournis par Sofrel assure la collecte et la transmission en RTC d’informations telles que du comptage, des marches-arrêts, des niveaux, des défauts ainsi que des mesures analogiques. Sur deux ouvrages, deux S50, un maître et un esclave, dialoguent entre eux pour gérer les démarrages de pompes en fonction de la pression sur le réseau.
Toutes les informations collectées sont dirigées vers un PC dédié au logiciel PCWin qui les centralise avant de les redistribuer au PC principal équipé du superviseur Isis développé par Schneider Electric. « La supervision, explique Thierry Vermersch, responsable de la région sud chez Sofrel, est assurée par Schneider Electric via une passerelle très ouverte, qui a pour intérêt de permettre à la supervision de s’affranchir des tâches de communication, celles-ci étant prises en charge par le serveur OPC Sofrel ». PCWin est un logiciel modulaire et dispose en standard de la fonction serveur OPC permettant à Sofrel de proposer une offre systématiquement ouverte. Dans cette architecture, le
Le superviseur Isis est client du serveur OPC Sofrel. Les tâches de communication sont intégralement dévolues à Sofrel avec ses S50 et PCWin, le traitement des informations étant assuré par le superviseur qui puise ses informations dans la base de données PCWin. « Car un superviseur, souligne Thierry Vermersch, n'est pas forcément conçu pour gérer plusieurs voies de communication, plusieurs modems ou plusieurs types de liaisons ».
« Cette configuration, ajoute-t-on à la Générale des Eaux qui exploite le site de Pech-David, nous permet de tirer le meilleur parti de chacun des équipements qui composent l'application et de les exploiter au maximum de leur capacités ».
Autre avantage mis en avant par l’exploitant, la souplesse, la modularité de l’application et son évolutivité : comme bien d'autres usines de production d’eau potable, Pech-David développera son application et poursuivra l’équipement de ses sites périphériques de dispositifs de contrôle d’accès.
Pour l'heure, l'application, mise en service il y a 4 ans, donne pleinement satisfaction. L'usine de Pech-David fait d’ailleurs figure de vitrine chez Générale des Eaux. Le poste unique de pilotage de l'usine regroupe, en termes de fonctionnalités comme en termes d'équipements, ce qui se fait de mieux en matière de télégestion, de supervision et d'automatismes.
Dans la salle de commande, une série de vidéo-projecteurs Barco permet aux exploitants de disposer d'une vue d'ensemble de la totalité des sites pilotés, qu’il s'agisse des usines de Pech-David et de Clairfont, ou des sites périphériques. Des dispositifs de secours et des redondances sont également prévus pour fiabiliser en toute circonstance le pilotage des sites. D’ailleurs, l’usine de Pech-David comme celle de Clairfont, toutes deux situées à quelques centaines de mètres du site AZF, ont pu, lors de la catastrophe, continuer à assurer l'essentiel de leur mission.
Bien qu’à Pech-David les fonctions de télégestion et d’automatismes soient clairement dissociées, les exploitants ne s'interdisent pas pour autant d’effectuer certains automatismes simples via les outils de télégestion.
« Cette démarche dépend beaucoup de l’importance hydraulique du site, explique Thierry Vermersch. Sur les sites importants d’un point de vue hydraulique, il est parfaitement cohérent d'adjoindre des automates gérant le process à une télétransmission qui préviendra si un problème survient sur l’automate. À l'inverse, si la télétransmission subit une défaillance, l’automatisme peut continuer. Mais sur d'autres sites de moindre importance, notamment en milieu rural, il est tout à fait possible de mettre en œuvre des automatismes simples via des outils de télégestion ». C’est une solution de ce type qui a été mise en œuvre sur la station d’épuration de Codognan (30), gérée par la SDEL.
Mettre en œuvre des automatismes simples via les outils de télégestion
Codognan est un petit village de 1 750 habitants proche de la Camargue, situé entre Nîmes et Montpellier. Près du cours d’eau qui le traverse, le “Rhôny”, se trouve la station d’épuration du Sivom du Moyen-Rhôny exploitée par la SDEI du Centre Régional Languedoc-Roussillon. Il s'agit d’une Step à boues activées d'une capacité de 16 000 équivalents-habitants comme on en voit beaucoup en milieu rural. À un détail près : cette station est intégralement gérée à distance.
C’est un Sofrel S50 qui gère toute la partie automatismes. « À l’origine, explique Joël Fuzeau, en charge des automatismes de la SDEI sur le secteur d’Aigues-Mortes, nous étions équipés sur cette station d’un automate que nous avions beaucoup de difficultés à maîtriser. Nous ne disposions ni des logiciels, ni de la formation, ni du personnel nécessaire pour travailler sur ce type de matériel. Pour s'en affranchir, nous avons décidé de remplacer cet automate par un S50 qui gère tout l’automatisme sur la station ».
De fait, les automatismes mis en œuvre à Codognan sont assez simples. Les paramètres gérés sont essentiellement les temps de marche et les temps d’arrêt des pompes et des circulateurs. Il n’y a pas de process compliqué qui pourrait justifier l'utilisation d'un automate.
« Notre priorité, confirme Joël Fuzeau, était de se débarrasser de cet automate que l’on ne pouvait pas gérer nous-mêmes. À chaque fois que l’on souhaitait faire évoluer les automatismes, il fallait faire appel au constructeur. Alors plutôt que d’installer un nouvel automate qu’il aurait fallu programmer, nous avons choisi le Sofrel S50 qui offrait, assez facilement et sans nécessiter d’importants développements, des fonctions d’automatismes avec les équations logiques et les formules ».
Sur le site, une vingtaine d’équations logiques associées aux fonctions natives du poste local comme la gestion de seuils ou de temporisations ont suffi pour réaliser l'ensemble des automatismes. Le S50 dialogue avec un logiciel PCWin déporté à quelques kilomètres de là, dans les bureaux de la SDEI rattachés à la région Languedoc-Roussillon. Le PCWin récupère l'ensemble des informations du S50 en réseau commuté.
« La station est totalement réglable à distance, résume Joël Fuzeau. Nous récupérons les informations entre une et deux fois par jour. L'agent qui arrive le matin devant le PC dédié à la station est en mesure de détecter immédiatement le moindre défaut. De plus, nous disposons à l'écran de toutes les informations que nous devons transmettre au Satese ».
Dans le cadre de l'autosurveillance de base (ASB) : débits d'entrée, débits de sortie et débits boues. Nous exportons de la base de données les informations nécessaires et éditons les bilans avant de les transmettre au Satese, tout cela très simplement et sans matériel complémentaire ».
« Pour moi, poursuit Joël Fuzeau, l'aspect le plus important dans les matériels proposés par Sofrel c’est la convivialité. C’est un matériel intuitif. L’aspect journaux est aussi très important : journaux d'alarmes, journaux de TS (TéléSignalisation), historiques, bilans. Quand nous sommes confrontés à un souci, c'est une aide essentielle ».
« C’est vrai que notre bureau d'études a consacré beaucoup d'efforts sur l'interface homme-machine, confirme Thierry Vermersch. Pour PCWin, un gros travail a été entrepris en amont pour faciliter l'accessibilité au produit. Comparé à un produit de supervision classique du marché, PCWin est très simple d’utilisation ».
« Pour des automatismes simples tels que les nôtres, le S50 convient très bien, poursuit Joël Fuzeau. Au départ, la mise en œuvre n'a pas été évidente, car j’ai commencé sans avoir suivi de formation particulière et je ne connaissais pas bien ces outils. Il y avait une trentaine de postes locaux de télégestion installés sur l'ensemble du parc dont j'avais la charge, mais juste en alarme. Puis nous avons pris conscience de l'existence des automatismes et nous nous sommes lancés ! ».
« Historiquement, nos produits ont d'abord beaucoup été utilisés en tant que transmetteurs d'alarmes, confirme Thierry Vermersch. Mais on observe que les fonctions d'automatismes, les fonctions d'intersites et les fonctions de dialogues avec les automates apportent beaucoup de valeur ajoutée aux produits. Ces fonctions existaient déjà par le passé, mais elles étaient mal connues. Aujourd’hui, elles montent en puissance sur le terrain. De plus, nous avons fait beaucoup de progrès avec des produits qui sont maintenant durcis, notamment vis-à-vis de tous les phénomènes électromagnétiques et de foudre, si bien qu’aujourd’hui nos clients n'ont que très peu de retours sur S50 et envisagent de plus en plus de les utiliser pour réaliser des automatismes ».
Aujourd’hui, Joël Fuzeau gère les automatismes sur l'ensemble du secteur dont il a la charge avec pas moins d’une centaine de Sofrel, des S50 mais aussi quelques S10 et S15. Il utilise les fonctions de ces postes locaux sous forme de règles logiques et combinatoires. Un exemple ? En cas d'orage, pour éviter d’être appelé inutilement en pleine nuit sur des postes de relèvement, Joël Fuzeau a établi une équation logique simple qui permet de ne pas déranger l'agent d'astreinte lorsque le niveau est haut mais que les pompes tournent. « Nous savons alors que l'alarme est due à l'orage mais que si les pompes fonctionnent normalement, nous ne pourrons rien faire de plus en nous rendant sur le site ». Autre exemple : « si trois turbines fonctionnent et que l'une tombe en panne la nuit, l'équation logique établira que si les deux autres fonctionnent, on n'appellera le technicien que le lendemain matin ».
« Aujourd’hui, les automatismes se développent rapidement, souligne Joël Fuzeau. L’essentiel de mon temps consiste à gérer le parc de Sofrel et les quelques automates que nous utilisons sur le district. Et avec le nouveau S550 qui abrite un véritable atelier d'automatismes, nous envisageons de nouveaux développements ».
Une tendance confirmée par Thierry Vermersch : « Nous travaillons beaucoup en ce moment sur les automatismes pour simplifier la gestion des stations d’épuration. Plutôt des petites ou moyennes Step, pour lesquelles les process sont généralement très simples. Nous observons également que le niveau technique des agents a considérablement augmenté ces dernières années : ils se sont formés et se sont spécialisés, de sorte qu’ils arrivent couramment à utiliser la totalité des fonctionnalités qui leur sont proposées ». C'est par exemple le cas à La Grande Motte où un dispositif de régulation PID d’une vanne d’alimentation en eau potable vient d’être mis en œuvre. Là, les possibilités des outils de télégestion en matière d’automatismes sont exploitées à plein.
Exploiter pleinement les outils de télégestion en matière d’automatismes
La Grande Motte est une station balnéaire qui a été construite dans les années 1960. Pour ne pas dénaturer la perspective des pyramides, les architectes n’ont pas souhaité la construction de châteaux d'eau. Il a donc été nécessaire de construire une station de surpression semi-enterrée pour alimenter la ville en eau potable. Mais cette station de surpression ne fonctionne qu’une partie de l'année. « Car La Grande Motte, explique M. Rosano de Saur France, c’est 6 000 habitants l'hiver, mais 120 000 habitants l’été ! ».
Deux types de fonctionnement coexistent au niveau de la distribution de l’eau sur la Grande Motte : un mode été et un mode hiver. L’hiver, la pression de l'eau distribuée dans la station balnéaire provient
D'une cheminée d’équilibre de 52 mètres de hauteur qui se trouve aux portes de Montpellier. La pression conférée par cette cheminée d’équilibre suffit pour alimenter de façon satisfaisante l'ensemble de la ville l'hiver.
Mais à l'arrivée des beaux jours, il en va différemment.
L'augmentation croissante de la population à partir du mois d’avril nécessite la mise en route d’une station de surpression située aux portes de la ville.
Là, cinq groupes de pompes KSB d'un débit de 400 m³ chacune sont prêtes à démarrer en cascade en fonction des besoins pour distribuer l'eau traitée par la station de Vauguières dont la capacité de traitement avoisine les 2 200 m³/heure. Sous la station de surpression, un by-pass équipé d’un clapet taré permet, lorsque la pression de l'eau de la conduite d’alimentation venant de Vauguières est supérieure au seuil d’enclenchement de la station de surpression (4,4 bar), d'approvisionner la Grande Motte sans faire fonctionner la station de surpression. « C'est intéressant, car cela nous permet de faire de sérieuses économies d’énergie, notamment la nuit, situation dans laquelle on se retrouve en configuration hiver, souligne M. Rosano. Par contre, lorsque la demande augmente, la pression chute au-dessous de 4,4 bar et le surpresseur prend le relais ».
« À l'origine, reprend M. Rosano, l'alimentation de cette station de surpression dépendait d’une vanne papillon pneumatique équipée d'un servomoteur et pilotée par un capteur de niveau situé dans les bâches. Cette vanne était en service jusqu’à la saison dernière. Sa fonction est tout à fait capitale car elle commande l'alimentation des réservoirs. Lorsque la vanne s'ouvre, l'eau venant de la station de Vauguières remplit deux réservoirs de 750 m³ chacun et une bâche de 5 000 m³. Mais si cette vanne ne s'ouvrait pas, ou mal, compte tenu de nos capacités de stockage relativement modestes, nous serions rapidement en situation de ne plus pouvoir distribuer l'eau. »
Pour se prémunir contre ce risque et gérer au mieux l'installation, l’exploitant a décidé de changer la vanne pneumatique pour une nouvelle vanne de marque Cla-Val dotée d'un dispositif PID piloté par un S50 de Sofrel.
Le sigle PID signifie « Proportionnel Intégral Dérivé ». Le principe de ce type de régulation consiste à comparer la consigne (valeur désirée) à la mesure (valeur actuelle) et à agir en conséquence sur l'organe de commande.
« Mais une vanne comme celle-ci ne se met pas en service comme une vanne classique, expliquent Laurent Deschamps et Christophe Lalauze, les responsables du projet. Au préalable, il a fallu réaliser une étude hydraulique mettant en rapport les spécificités de la vanne avec les chiffres de l’exploitation et aussi calculer les vitesses d'ouverture et de fermeture de la vanne. Nous avons tracé des courbes pour s’assurer qu’en fonction des vitesses de réaction du S50 nous étions toujours dans la plage admissible par la vanne. C'est très important pour ne pas s'exposer à un problème. »
ouverture et de fermeture trop rapide expliquent Laurent Deschamps et Christophe Lalauze. Car ce genre de vanne se caractérise par des vitesses de réaction assez lentes qui doivent être prises en compte. « Nous avons dû également établir un abaque général, la vanne ne pouvant pas fonctionner sur toute la plage de régulation. Elle avait un débit mini de démarrage et un débit maxi. Nous avons donc été contraints d’intégrer dans le PID un blocage bas et un blocage haut sur la régulation pour qu’elle ne démarre pas si le débit est inférieur à une certaine valeur et qu’elle s’arrête pour éviter la cavitation au-delà d’un certain seuil ».
Le deuxième objectif du projet était que la vanne soit pilotable à distance via la supervision de l’usine de Vauguières. Il fallait pouvoir lui injecter une consigne fixe, changer la consigne, voire même l’ouvrir ou la fermer complètement. Enfin, il fallait qu’elle puisse être manœuvrée en autonomie en cas d’incident extérieur. Si par exemple l’usine de Vauguières venait à manquer d’eau, la vanne devait se fermer ou basculer sur une consigne fixe pré-réglée à l’avance.
La question s’est posée ensuite de savoir comment concevoir le dispositif de régulation. « Après des études hydrauliques poussées, nous avons finalement choisi de combiner deux paramètres : la hauteur d’eau dans la bâche et le débit de sortie de la station. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il était inutile d’alimenter la station à 800 m³/heure si les pompes ne sortaient que 100 m³/heure. Nous avons donc établi une courbe en fonction du débit de sortie et de la hauteur des bâches. Le S50 de Sofrel assure le calcul et les courbes et les réinjecte en consignes pour le PID » explique Laurent Deschamps.
« Ce S50 exploite toutes les fonctionnalités, dont la fonction PID, qui est complémentaire aux automatismes sous forme d’équations logiques et de formules, confirme Thierry Vermersch : il effectue différents calculs et réalise des automatismes grâce à une dizaine de formules et autant de fonctions logiques. Il est également équipé d’un vrai “chien de garde” c’est-à-dire qu’il va surveiller le bon fonctionnement de l’unité centrale et de son alimentation. S'il détecte un défaut, il basculera un contact qui donnera une nouvelle priorité de régulation en fonction des niveaux des réservoirs ». Une armoire de commande, dotée d’un afficheur S50 en façade, abrite l’ensemble du dispositif.
L’afficheur permet de détecter immédiatement la position du mode de régulation, de consulter les informations et de positionner les consignes. L’armoire reprend également tous les défauts qui peuvent survenir sur la station : défaut des compresseurs, défaut des pompes, alarmes, niveaux, disjonction et mesures analogiques. L’ensemble de ces informations est retransmis à l’usine de Vauguières sur un poste central Geremi. Enfin, pour préserver la vanne de dégradations liées à de trop longues périodes d’arrêt, un paramétrage complémentaire a été développé ; il permet à une fréquence prédéterminée (une nuit par semaine) de manœuvrer la vanne quelques secondes pour que son arbre bouge et ne se bloque pas.
L’application a fait l’objet d’une phase de validation sur une semaine. Les résultats confirment que les objectifs fixés ont été atteints et le dispositif de l’alimentation en eau potable de la Grande Motte sécurisé.