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La télégestion, une solution incontournable pour optimiser la gestion des ouvrages

30 avril 2007 Paru dans le N°301 à la page 35 ( mots)
Rédigé par : Voahirana RAKOTOSSON

La télégestion d'aujourd'hui n?a plus grand-chose à voir avec celle que l'on connaissait il y a une vingtaine d'années. Les coûts ont notablement diminué, les solutions proposées s'affranchissent des problèmes de communication ou d'absence d'énergie pendant que les fonctionnalités s'élargissent permettant de tirer le meilleur parti des équipements. Du coup, les outils de télégestion sont désormais à la portée des petites collectivités qui souhaitent investir dans une technologie de gestion à distance de leurs ouvrages pour optimiser leur exploitation.

Réalisé par , Technoscope

[Photo : Jacques Vigil]

Commune d’Anthy-sur-Léman, 1 767 habitants, dans le département de la Haute-Savoie. Une fois par semaine, le fontainier contrôle le réservoir et les points de captage. « Dans notre commune, la télégestion n'est pas encore à l'ordre du jour, rapporte le fontainier, nous n'avons pas les moyens de nous équiper ». Anthy-sur-Léman n'est pas un cas isolé dans la région. Pourtant, les choses évoluent. Car pour s'affranchir de cette situation et faire face au manque de personnel, de nombreuses communes rurales de moins de 2 000 habitants se regroupent au sein de structures intercommunales pour mutualiser les ressources humaines, techniques et financières pour mieux gérer leurs eaux usées et potables. Cette organisation centralisée implique la surveillance et la conduite à distance des installations et ceci quel que soit le mode de fonctionnement choisi : régie ou délégation de service public. Michel Desmars, responsable du secteur de l'eau à la Fédération Nationale des Collectivités concédantes et régies (FNCCR) dresse le panorama : « la télégestion en milieu rural tend à se généraliser car bien souvent, il y a un manque de personnel permanent sur les sites ».

La principale motivation des investissements réside aujourd’hui encore dans la surveillance des ouvrages à distance.

Surveiller les ouvrages à distance

La télégestion permet de surveiller le bon fonctionnement des ouvrages en permanence et de gérer les équipements distants

Reprenant les points forts de S500, modularité, simplicité et évolutivité, la gamme S500 de Sofrel apporte aux fonctions traditionnelles de la télégestion de nouveaux développements technologiques : exploitation par navigateur Internet, serveur vocal et SMS, communication en réseau Ethernet, module d'automatisme en langage normalisé.

Lacroix Sofrel comme les stations de pompage ou les petits ouvrages hydrauliques. Sur les postes de relevage, par exemple, l'installation d'un système de télécontrôle permet à l’exploitant de piloter à distance le fonctionnement de l’ouvrage et d’en vérifier son état. « Pour ces ouvrages, le système de télégestion n’a pas le même niveau de sophistication qu’un automate programmable, il assure juste le minimum de traitements en local » souligne Didier Lahalle, ingénieur réseaux de la Direction technique de l’assainissement de la Lyonnaise des Eaux. Ainsi, pour un poste local standard dont la puissance est inférieure à 20 kW, la gestion consiste à mesurer en continu des signaux TOR (tout ou rien) sur moins d'une dizaine d’informations, par exemple les fonctions marche/arrêt des pompes. Les signaux d'état recueillis sont périodiquement transmis au PC central le plus souvent par mode RTC. Une configuration classique pour Lacroix Sofrel qui, avec son poste local de télégestion modulaire S500, propose une configuration câblée et paramétrée pour 2000 € environ. Entièrement exploitable par Minitel ou PC, S500 offre un ensemble très complet de fonctions allant de la téléalarme à la télégestion. Reprenant les points forts de S500, modularité, simplicité et évolutivité, la gamme S500 de Sofrel apporte aux fonctions traditionnelles de la télégestion de nouveaux développements technologiques : exploitation par navigateur Internet, serveur vocal et SMS, communication en réseau Ethernet, module d'automatisme en langage normalisé, montage sur rail DIN ou en face avant d'armoire... Elle s'enrichit de modules d'extension d'Entrées/Sorties et de deux nouvelles versions de dimensions plus réduites : S510 et S530. La gamme S500 permet ainsi de couvrir l'ensemble des besoins de télégestion, des petits sites aux installations les plus complexes tout en restant simple d’emploi et accessible, même aux non-spécialistes.

[Encart : Eau potable : la télégestion reste le parent pauvre en termes d’investissements Une étude effectuée par le Fonds National pour le Développement des Adductions d’Eau (FNDAE) révèle que la télégestion en milieu rural ne compte que pour 2 % dans la répartition des investissements prévus entre 2000 et 2004. Un total de 474 opérations est recensé pour un montant de 47 millions d’€. Le renforcement des réseaux pour des canalisations supérieures à 100 mm constitue 48 % des investissements dont le montant prévu pendant cette période correspond à 1 097 millions d’€. L’interconnexion des réseaux, 29 % pour un montant de 669 millions d’€, les réservoirs de stockage 16 % pour 369 millions d’€ et les stations de pompage 5 % auraient nécessité 125,3 millions d’€. Cet outil bénéficie d’une subvention par le Conseil général et les agences de l'eau s'il est inclus dans le montant des travaux neufs d'installations de réseau d'eau potable et usée.]

Plusieurs autres constructeurs commercialisent des configurations sensiblement analogues. Avec le P200Xm, Perax propose ainsi un automate paramétrable complet, convivial et puissant. Autonome, il intègre le logiciel de paramétrage et exploitation, l'unité centrale, le modem, les ports série, les interfaces d'entrées/sorties et l’alimentation 230 Vac avec le chargeur de batterie 12 Vdc. Il permet de visualiser en temps réel les synoptiques, les journaux de bord, les tableaux d'archivage... Un menu « commande » permet d'interagir sur les actionneurs des installations en local ou à distance. Le dernier-né de la gamme, le P400Xi intègre les dernières technologies. Mais sa mise en œuvre reste aisée grâce à son logiciel graphique de configuration. Son interface Web permet une connexion en

[Encart : Des solutions sans fil pour réseaux de capteurs Coronis Systems est concepteur et fournisseur de solutions sans fil optimisées pour des réseaux de capteurs alimentés par pile dont les contraintes en termes d’autonomie d'énergie peuvent atteindre 15 ans ou plus. Ainsi, Wavenis est le nom d'une plateforme technologique radio « ultra low power & long range » qui est au cœur d'une famille de modules radio associés à des capteurs de température et/ou hygrométrie, des compteurs d'eau et d'énergie et de système de supervision fixe et/ou mobile pour opérer une télégestion d'un parc de capteurs. La télégestion est de plus en plus associée à la terminologie M2M (Machine-to-Machine) et combine généralement plusieurs technologies de communication (radio low power + GPRS + Web services). « À ce jour, nous avons déployé près de 1 200 000 modules Wavenis à travers le monde, 60 % dans le Metering, et 40 % répartis dans les secteurs de la sécurité/alarme, alarme sociale, confort de l'habitat, industrie, environnement et RFID UHF longue portée, souligne Christophe Dugas, Coronis Systems. On peut relever quelques réseaux de grande envergure comme China Gas qui installe actuellement un réseau de 50 000 modules Wavenis, CMC-Ekocon qui exploite un réseau de 30 000 modules Wavenis pour les compteurs d'eau en Slovénie ou encore la Saur avec la totalité des 25 000 compteurs d'eau de la ville des Sables d’Olonnes totalement opérés en M2M.]
[Photo : Le P400Xi de Perax intègre les dernières technologies. Mais sa mise en œuvre reste aisée grâce à son logiciel graphique de configuration.]
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[Photo : Twiny-Cube 6240 de Wit est un automate de télégestion autonome et GSM pour la gestion à distance des sites dépourvus d’énergies et de moyens de communications.]

Twiny-Cube 6240 de Wit est un automate de télégestion autonome et GSM pour la gestion à distance des sites dépourvus d'énergie et de moyens de communications.

Toute liberté vers les installations via PC, PDA, SmartPhone, aussi bien que par Minitel qui reste présent en milieu rural. Les alarmes sont transmises par e-mails, SMS, messages vocaux,...

Wit propose de son côté sa gamme Clip, une solution globale, modulaire, évolutive et éprouvée pour construire sa propre installation de télégestion. En complément des fonctionnalités de télégestion standard, des logiciels spécifiques métier permettent de satisfaire la plupart des applications spécifiques liées aux ouvrages de gestion de l'eau, notamment pour la télégestion des postes de relèvement. La gamme est complétée par Twiny, une solution autonome et GSM pour la gestion à distance des sites dépourvus d'énergie et de moyens de communications. Twiny Cube 6240, nouveau-né de la gamme Twiny, trouve sa place n'importe où, grâce à son modem GSM intégré et sa pile interne remplaçable sur site, le tout dans un boîtier IP65 de faible encombrement. De plus, sa configuration 6240 (6 DI, 2 DO et 4 AI) est particulièrement étudiée pour répondre aux besoins des petites collectivités.

Pour les petites collectivités qui ne disposent ni d'un budget important ni de beaucoup de personnel, Napac, repris l'an dernier par Schneider Electric, propose un système simple et économique pour la gestion à distance des petites stations d'épuration. La solution Rio Phénix rassemble les fonctionnalités de l'automate, du poste de télégestion local et du superviseur. Cet automate de télégestion intègre le logiciel Xflow qui automatise le relèvement, l'aération, la clarification et la recirculation des boues. Son serveur Web est un outil de supervision graphique exploitable par un simple navigateur Internet. Rio Phénix détecte les défauts de la STEP et alerte le personnel de maintenance sur téléphone portable. Les Rio Phénix, complétés par les Brio (alimentation par piles et communication GSM) ont également leur place dans les installations de distribution d'eau (station de pompage/réservoir), en association avec le superviseur Kerwin (pouvant être hébergé chez Napac, avec accès aux données par Internet) ou associé à d'autres superviseurs du marché.

W@de (water application and distributed equipment), développée et commercialisée par Schneider Electric sous la marque Telemecanique, est une gamme basée sur des produits standards du groupe composée d'une couche applicative métier, dédiée au marché de l'eau. Elle permet la surveillance et le contrôle à distance continu et automatisé d'installations techniques géographiquement réparties ou isolées. Cette offre a été conçue pour offrir aux exploitants un accès facile aux informations concernant les installations grâce aux moyens de communications (téléphone, GSM/GPRS, radio) et à l'utilisation de la technologie Internet.

[Photo : L’automate de télégestion APP 700 est le nouvel automate de contrôle et télégestion proposé par Flygt. Disponible en différentes versions, il peut être utilisé pour piloter et surveiller les installations les plus complexes. Son écran-clavier et son synoptique dédié en fonction de l'application facilite sa mise en service et son exploitation.]

Conçus pour être mis en service par des non-automaticiens, les produits déve-

[Encart : Mutualiser les ressources matérielles, logicielles et humaines Le coût d'une application de supervision, de sa mise en œuvre et de sa maintenance est souvent excessif pour des petites collectivités dont les besoins en volume de données sont limités. La mutualisation des ressources matérielles (ordinateur), logicielles (logiciel d'exploitation) et humaines (compétences pour la mise en œuvre et la maintenance) constitue une réponse à ce problème. Héberger des applications informatiques est un concept relativement nouveau, tout d'abord popularisé par le sigle ASP (Application Service Provider) puis plus récemment SaaS (Software as a Service). « Nous nous sommes intéressés depuis longtemps au problème du coût de l'application centrale de conduite pour les petites collectivités car cela freine le déploiement des applications de supervision, indique Pierre La Mare, directeur de la société Areal, qui commercialise le logiciel Topkapi. Nous avons un moment envisagé d'ouvrir nous-mêmes un portail basé sur Topkapi, mais nous avons considéré que, en tant qu'éditeur, notre travail consistait à faire en sorte que nos logiciels permettent de répondre le mieux possible à ce besoin. Les fournisseurs de services aux collectivités ont plus que nous vocation à assurer la mise en œuvre et l'hébergement des applications, car ils ont les compétences métier et le contact direct par la proximité géographique ». Areal a ainsi conçu un module serveur web permettant un accès à la supervision depuis un navigateur sans qu'il soit nécessaire de retoucher ou adapter l'application de base, et a par ailleurs mis sur le marché une version logicielle gratuite et libre d'installation du poste client de conduite à distance pour les applications les plus exigeantes (en pratique, les droits d'usage sont inclus dans la licence du poste serveur). Les besoins des collectivités sont très divers : eau et assainissement, gestion technique des bâtiments, mais aussi surveillance des cours d'eau (crues, ouvrages hydrauliques), énergie (production autonome, cogénération, groupes électrogènes), GTC d'équipements divers, etc. Le progiciel utilisé doit donc être souple et adapté à différents domaines d'activité, facile de mise en œuvre (pas question d'entretenir un webmaster pour publier des vues de supervision !) capable de communiquer avec un grand nombre d'équipements de marques différentes et ouvert sur de nouvelles technologies telles que l'utilisation de SMS pour transmettre des données de télérelève, de sectorisation ou de géolocalisation. Et Pierre La Mare de conclure : « Nous pensons aujourd'hui avoir une offre qui répond bien à ce besoin de mutualisation. Il reste aujourd'hui aux fournisseurs se rendre compte qu'ils peuvent se développer sur ce marché et à mettre au point leurs offres de services, car l'idée est encore un peu nouvelle. Il faudra également être parfaitement explicite sur les dispositions garantissant la confidentialité des données, car cela constitue actuellement un frein psychologique important ».]

…loppés s’efforcent de répondre aux critères de souplesse d'utilisation, de flexibilité et d’évolutivité pour garantir une mise en œuvre rapide. Ils trouvent leurs applications sur les ouvrages liés aux réseaux d’eau potable et d’eaux usées : stations de pompage et de reprise, réservoirs de stockage, stations de relèvement… Cette gamme vient compléter l'offre d’automates programmables Telemecanique et s'adresse plus particulièrement aux sites distants dans lesquels la communication n'est pas permanente avec les agents d’astreinte.

STS France propose de son côté un système d'acquisition intégré dans une sonde immergeable incluant les mesures de niveau, température et conductivité. Ce système est connecté à un module de télécommunication pour la télégestion par réseau GSM ou RTC. Le tout est entièrement autonome et de très faible dimension pour pouvoir se placer facilement à l'abri des regards et du vandalisme.

Le logiciel, simple et convivial, permet la gestion sur le terrain de chaque point de mesure par PC ou Pocket PC ou bien à distance avec un relèvement automatisé ou non. La mise en œuvre aisée de l'ensemble permet à toute personne, même n’ayant aucune connaissance technique ou informatique, une installation et utilisation rapide. Cet ensemble est utilisé pour la surveillance de ressources en eau sur lacs, rivières, canaux, châteaux d’eau ou nappes phréatiques. Le Conseil Général de la Côte d’Or utilise par exemple une vingtaine de ces équipements pour le suivi à distance de ses ressources en eau. Il est également utilisé pour les préventions d’inondations ou les alertes de fuites avec des téléalarmes par SMS ou E-mail. Ce système existe aussi en version transmetteur de pression avec raccord process pour connexion en fond de cuve ou sur canalisation pour la télégestion des eaux usées ou potables.

Pour les applications en eaux usées, Flygt fournit des systèmes de contrôle et de télégestion basés sur son expérience dans les équipements de pompage et d’agitation. Les automates de télégestion FGC 300, APP 500 et APP 700 se distinguent par leur simplicité de mise en œuvre et d’exploitation. L'offre Flygt en matière de télégestion consiste en une solution complète. Cette dernière comprend également les transmetteurs d'alarmes ATU 300 et 700, les capteurs de niveaux, les relais de sécurité pompe, les variateurs de vitesse avec fonction anti-colmatage mais aussi la partie logiciel avec le logiciel de supervision AquaView développé spécialement pour le monde de l'eau. Grâce à son offre globale, Flygt permet la remontée jusqu’à l'utilisateur des données vitales de ses équipements de pompage et d’agitation, et lui donne ainsi accès à la maintenance prédictive et à l’optimisation de l'exploitation.

[Photo : Avec l'automate de télégestion Rio Phenix associé au logiciel Xflow, Napac apporte une solution d’automatisation et de supervision des petites installations. À lui seul, il remplace un automate, un superviseur et un poste local de télégestion.]
[Photo : La gestion des milieux naturels en milieu rural est également un domaine dans lequel la télégestion progresse. Prévention des inondations, gestion des crues, automatisation d’ouvrages hydrauliques sont les applications les plus dynamiques.]
[Encart : Sofrel S510 et S530 : des postes locaux dédiés aux petites installations Le poste local de télégestion S550 est commercialisé depuis plus de 3 ans déjà. Dimensionné pour répondre aux applications de tailles moyennes à importantes, il constitue un bon complément à S50. La fin de commercialisation de la CPU S50 ayant été annoncée pour la fin de cette année, une gamme S500 plus complète arrive donc à point nommé. Ainsi, spécialement adaptés aux petites installations, S510 et S530 ne sont ni plus ni moins que des déclinaisons de S550 avec des capacités matérielles réduites : 3 cartes d'entrées/sorties plus une de communication, ou 2 cartes E/S plus 2 de communication, S530 conservant l’Écran Graphique Interactif de S550 contrairement à S510. Plus économiques, les boîtiers compacts de S510 et S530 s’intègrent aussi plus facilement dans les petites armoires ou coffrets. S500 constitue désormais une gamme particulièrement homogène, s'appuyant sur des développements communs (mêmes cartes d'entrées/sorties et de communication, même outil de configuration Softools). Adaptée à un très large éventail de besoins, de la télésurveillance de petites installations à la télégestion de sites importants, la gamme Sofrel S500 apporte une réponse favorable à l’optimisation des coûts. Développée selon les mêmes critères de qualité et de fiabilité qui ont fait le succès de S50, la gamme S500 bénéficie également d'une garantie totale de 3 ans.]

Tous ces outils de télégestion ont fait leurs preuves sur le terrain depuis bientôt trois décennies. Pour Didier Lahalle, « ces systèmes sont éprouvés et robustes. En vingt ans, la taille et le coût des technologies ont beaucoup diminué et les fonctionnalités se sont améliorées. Aujourd'hui, on peut dire qu'un système de télégestion ne coûte que de 15 à 20 % du prix des équipements électromécaniques qu’il gère ».

Lorsqu'il s'agit de gérer un ouvrage isolé, un logiciel de supervision n’est pas nécessaire. Ceci n’est plus le cas dès lors qu'il faut gérer une configuration regroupant des ouvrages plus complexes comme une station d’épuration ou l'ensemble d’un réseau regroupant de multiples ouvrages. Un schéma synthétique de l'ensemble peut alors se révéler nécessaire pour bien gérer les différents équipements sous contrôle. Le superviseur concentre les données et traite les informations provenant des postes locaux. Il devient alors possible de déclencher des actions de maintenance prédictive et d’intervenir avant l’arrêt de l'équipement pour cause de panne.

L’offre en matière de supervision est abondante. Elle démarre avec des solutions telles que Topkapi Primo, proposé par Aréal, destiné à répondre aux besoins d'exploitants recherchant un poste de conduite centralisé limité à des stations de télégestion, hors de toute supervision locale d'usine.

[Encart : Alyane est un service de télégestion hébergé simple, adapté et évolutif qui dispense les collectivités de tout investissement. Alyane fournit les équipements d’acquisition et de centralisation, prend en charge l'installation des équipements, leurs paramétrages, assure la mise en service du service de télégestion et veille au bon fonctionnement du système dans le temps. La maintenance et les évolutions éventuelles de l'applicatif sont entièrement prises en charge.]

Simplifiant à l'extrême les opérations de paramétrage et de mise en service, il permet une installation en un temps record par des opérateurs n'ayant aucune connaissance initiale du produit. Pour des applications plus élaborées et plus complexes, on s’orientera plutôt vers des superviseurs à part entière parmi lesquels Topkapi d’Aréal, Panorama E² de Codra ou encore Wizcon Supervisor de Wizcon.

À noter également que la quasi-totalité des constructeurs de systèmes de télégestion proposent des outils de centralisation et de supervision simples et complets qui conviennent parfaitement aux petites collectivités.

Vers une gestion prédictive de la maintenance

« Avec le logiciel PCWin de Lacroix Sofrel, les fontainiers relèvent tous les matins au bureau l’historique des données des huit réservoirs télésurveillés sur les 18 que gère la régie », explique Nicolas Hardy, technicien supérieur du syndicat des eaux SLAEP de la Faye en Auvergne. Constitué en régie, ce syndicat regroupe neuf communes rurales de moins de 1 000 habitants dont les réservoirs sont tous éloignés de 3 à 9 km du poste central de gestion. Tel qu'il est installé, le système de gestion mesure les variations de volume ou de débit. Une exploitation de ces données aide le gestionnaire dans sa recherche de fuites et permet d’établir des priorités dans la planification de ses interventions.

Compte tenu de son intérêt, la télégestion des réservoirs, avec ou sans supervision, a tendance à se généraliser. Ainsi, 17 réservoirs du syndicat des eaux du Haut-Beaujolais sont en cours d’appels d’offres et un avenant au contrat a été sollicité auprès du Conseil général pour obtenir des subventions. Coût de l'investissement : 310 000 €.

La plupart des communications entre les postes locaux et les centraux sont établies en mode RTC, via une ligne téléphonique traditionnelle. Mais au fil des années, le mode GSM, qui a gagné en fiabilité, a commencé à s’imposer dans le domaine de l'eau. La technologie présente l’intérêt d’être sans fil, la communication étant relayée par des balises. Autre intérêt, l'abonnement est deux fois moins cher qu’un abonnement filaire classique aujourd'hui de 11,70 € HT par mois (avec une augmentation de 15 % prévue d'ici juillet 2007) contre 4,50 € HT/mois pour le GSM.

De plus, le problème de la faible couverture des zones de campagne isolées tend à s'estomper. Du coup, l’équipement d’ouvrages isolés a notablement progressé.

Pour les collectivités qui ne disposent pas de moyens financiers suffisants ou de personnel technique spécialisé, ou qui recherchent un support constant susceptible de garantir

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Le bon fonctionnement de l’outil télégestion, le service hébergé peut constituer une solution intéressante.

Ainsi, Alyane est un service de télégestion hébergé simple, adapté et évolutif qui dispense les collectivités de tout investissement. Alyane fournit les équipements d’acquisition et de centralisation, prend en charge l'installation des équipements, leurs paramétrages, assure la mise en service du service de télégestion et veille au bon fonctionnement du système dans le temps. La maintenance et les évolutions éventuelles de l'applicatif sont entièrement prises en charge par Alyane. Pour Bruno Guigue, Alyane, « cette formule est particulièrement adaptée aux collectivités qui ne souhaitent pas se lancer dans de lourds investissements, ou qui ne disposent pas forcément de compétences informatiques suffisantes ou bien qui souhaitent disposer d'un service opérationnel rapidement en bénéficiant de l'expérience d’un partenaire spécialisé ». Cette formule permet à l'utilisateur, qu’il soit collectivité, service technique, ou agent d’astreinte de bénéficier d'un poste de contrôle commande virtuel sur le serveur de la société Alyane.

Quel est le coût d'une telle formule ?

Les prix dépendent directement du nombre d’installations et d’informations suivies. À titre d’exemple, un point de mesure isolé est facturé 20 euros par mois. Mais ceci n’est qu’indicatif car les tarifs sont fortement dégressifs. Pour Bruno Guigue, « le coût de la location est facilement amorti par les bénéfices directs que retirera le locataire du service télégéré : optimisation de la gestion et de la production du service, amélioration de la qualité du service apporté à l’abonné et amélioration du rendement des réseaux ».

Lorsqu’il s’agit d’équiper des ouvrages distants ou isolés, le problème d’absence de réseau a pu, dans bien des cas, être résolu par un recours au réseau GSM. Il en va de même pour l'approvisionnement en énergie des équipements qui ont ces dernières années beaucoup gagné en autonomie.

[Encart : Télégestion : l’exemple du SIAHVY Le Syndicat Intercommunal pour l'Aménagement Hydraulique de la Vallée de l'Yvette (SIAHVY) a pour mission d'assurer la sauvegarde de la qualité des eaux de la rivière et de ses affluents. Il regroupe 32 communes situées sur le bassin Yvette (280 km²), ce qui représente 260 423 habitants. Au fil des ans, l'Yvette domestiquée offre côté public des promenades exceptionnelles le long de ses berges, et côté collectivités, de nombreuses installations de régulation et de contrôle. Le SIAHVY a construit des structures réservoirs afin de stocker ces eaux et éviter des inondations. Il mène également des programmes de dépollution et de contrôles et assure la collecte et le traitement des eaux usées de 32 communes. Pour mener à bien l'ensemble de ces missions, le SIAHVY dispose d'un système de télégestion depuis 1995 qui permet de visualiser et de télécommander les ouvrages de la rivière et de ses affluents ainsi que les ouvrages du réseau intercommunal d'assainissement et de ses antennes. Ce système se compose d’un site central ainsi que de 32 sites locaux. Les sites locaux de télégestion sont composés d’équipements d’acquisition : sondes de hauteur d’eau, vannes, clapets, débitmètres, stations de mesure de qualité en rivière et en assainissement, pluviomètres. Sur chaque site, une armoire électrique contenant un automate recueille les informations des équipements se trouvant à proximité, envoie ces informations au poste central de télégestion, reçoit des télécommandes et des téléréglages en provenance du poste central et les répercute aux équipements concernés. Les équipements de centralisation des données sont composés d'un frontal de communication FAST permettant la réception des informations (données et alarmes), d'un poste central fonctionnant en réseau qui traite ces données à travers des logiciels d'exploitation adaptés et d'un serveur de bases de données. Le poste central est équipé du progiciel de supervision Panorama de Codra qui permet au personnel de visualiser les différents sites sous formes de vues générales et détaillées. Les fonctions assurées par la télégestion depuis Panorama sont les suivantes : communication avec les sites de télégestion, télésurveillance et télécommande des équipements locaux en temps réel, intégration et analyse des données en temps différé dans une base de données, gestion des impressions et gestion de l’astreinte. Lorsqu'un défaut apparaît sur un équipement, une alarme est immédiatement transmise à Panorama et fait l'objet d'un traitement spécifique en fonction de sa nature. De même, si un seuil d’alerte est atteint, l’information est également transmise sous forme d'une alarme et d'un changement de couleur dans la représentation : vert, orange et rouge indiquent ainsi l’état du fonctionnement et des seuils. L’apparition de ces alarmes en temps réel permet de les prendre en compte immédiatement et de les traiter de manière appropriée depuis Panorama dans la majorité des cas. Il peut s'agir d'envoyer des télécommandes et des téléréglages permettant de manœuvrer les vannes et les clapets, d’avertir le personnel d’astreinte par émission d'un message sur un téléphone portable, d’alerter les services compétents en cas de détection d'une pollution, etc. Panorama fournit la possibilité d’éditer des statistiques sous forme de courbes permettant de représenter l'évolution des mesures sur une période choisie, ce qui facilite le travail d'analyse. Les données issues de la télégestion étant écrites au fur et à mesure dans un système de gestion de bases de données Oracle. Prochainement, un logiciel traitera ces données ce qui permettra de mieux connaître le comportement de la rivière dans le temps et de mener un travail de prévision et de simulation pour mieux gérer les phénomènes naturels exceptionnels. ]
[Photo : Le PC 241/242 est un contrôleur 2 pompes proposé par ABS conçu essentiellement pour une utilisation dans les stations de pompage des eaux usées municipales gravitaires ou pressurisées. Il est doté de nombreuses fonctionnalités destinées à minimiser les coûts des stations de pompage.]

Les équipements gagnent en autonomie

Lorsque le réseau public d’électricité est inaccessible, il faut avoir recours à d’autres solutions telles que l’éolien ou les pico-centrales hydrauliques. Mais ces dernières années, c’est le photovoltaïque qui s’est imposé. En 2002, les directions départementales de l'Agriculture et de la Forêt (DDAF) et l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l’Energie ont recensé 250 installations photovoltaïques alimentant des ouvrages d’eau potable et de traitement des eaux usées. Les applications les plus courantes sont liées à la chloration pour le traitement de l'eau potable, au pompage ou à la télémesure. Cette dernière, pratiquée par exemple dans un château d’eau de Lieurac en Ariège, a nécessité des modules photovoltaïques de 50 Wc qui ont coûté environ 2 000 €.

Selon Jean Therme, directeur de la recherche technologique au CEA, impliqué dans le développement technologique des énergies renouvelables, « le photovoltaïque est un marché porteur, le cadre réglementaire est incitatif. Cela ne fait que conforter le secteur ». Les applications se multiplient. Bientôt, les capteurs de niveaux d'eau du SISA, Syndicat Intercommunal de la Siagne et de ses affluents, seront alimentés par l’électricité photovoltaïque.

[Photo : Le système Riflex M1 de Rittmeyer effectue des tâches pour la commande, la régulation, la transmission d’alarmes et la sauvegarde locale de données. L’échange des données entre les stations et le système de conduite de niveau supérieur se fait par le bus processus (LAN) ou par des connexions de téléconduite.]

Le syndicat, situé dans les Alpes-Maritimes, a pour mission la protection des personnes et des biens face aux inondations ; 14 communes rurales sont concernées.

Au-delà de l’essor du photovoltaïque, les équipements eux-mêmes ont gagné en autonomie. Comme TBox, Actea, Flygt, Napac, Perax ou Wit, Sofrel a développé ces dernières années une gamme spécifique de postes locaux autonomes en énergie.

La conception de ces postes est basée sur une électronique à faible consommation qui leur garantit une autonomie de fonctionnement sur plusieurs années grâce à des piles au lithium. TwinY-cube 6240 de Wit, à travers son logiciel d’exploitation TwinY-tool, présente une particularité technologique intéressante : la gestion par niveaux de crise. Non seulement le produit est conçu pour être basse consommation, mais une gestion de l’écoute GSM par niveaux de crise (4 niveaux au total) permet d’activer la communication seulement en cas de nécessité. D’où une autonomie optimisée.

Tout ceci facilite l’équipement d’ouvrages distants ou isolés à des coûts bien moins élevés qu’il y a une dizaine d’années. Du coup, une part des financements économisés se reporte sur d’autres applications liées à la gestion des milieux naturels.

La gestion des milieux naturels

La gestion des milieux naturels en milieu rural est également un domaine dans lequel la télégestion progresse. Prévention des inondations, gestion des crues, automatisation d’ouvrages hydrauliques sont les applications les plus dynamiques. Exemple type, l’automatisation de 25 vannages de régulation des niveaux d’eau de la rivière Reyssouze dans le département de l’Ain a bénéficié d’un contrat de rivière entre 1997 et 2004. Depuis 2001, trois sites ont déjà été équipés d’une télégestion par le SIAER, Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien de la Reyssouze, commandées auprès de la société Petissier.

[Encart : Du nouveau en matière de télégestion des ouvrages Fruit d’une longue collaboration entre les équipes de R&D de Wizcon Systems en France et Elutions aux États-Unis, le WLC est le premier automate programmable sans fil intégrant le logiciel d’automatisme normalisé CoDeSys. Le WLC combine trois fonctions intégrées en un seul boîtier compact : un modem data GSM/GPRS + une passerelle + un automate programmable. Le script softlogic gérant la boucle de contrôle local du WLC est programmable à distance « par les airs » ; ce script CoDeSys est basé sur la norme CEI 61131-3, lui garantissant la compatibilité avec les équipements sur le terrain, qu’ils soient déjà en place ou neufs. Ceci amène une plus grande flexibilité, à budget réduit, puisque l’on peut mélanger les marques et modèles. On contrôle donc en toute transparence tous les équipements fabriqués par les 80 membres de la CoDeSys Automation Alliance. Le WLC gère les équipements sur site via le réseau Ethernet TCP/IP en Modbus. Sa fonction datalogger permet en outre de collecter et horodater les données de process, les stocker, au besoin pendant plusieurs semaines, avant de les transmettre par GSM/GPRS, ce qui permet de réduire les coûts de communication. Il est doté d’un serveur Web qui permet à la fois la remontée des données, son exploitation à distance « sans fil » sur un PC distant, et surtout le paramétrage à distance (facilitant les tests de mise en œuvre et de maintenance) — ces trois opérations en temps réel. Option intéressante pour la télégestion d’ouvrages isolés, la technologie embarquée de gestion intelligente de l’alimentation électrique permet de le faire fonctionner sur batterie externe lorsqu’il n’y a pas possibilité de raccordement au réseau électrique ou que l’approvisionnement est indisponible. Ainsi, le WLC demeure autonome, proposant une télégestion affranchie de tout fil que ce soit pour la communication ou l’énergie. Modulaire et évolutif, le WLC permet de couvrir les besoins de télégestion les plus simples aux plus complexes, suivant le principe d’une gamme de produit évolutive. Actuellement 3 modèles sont disponibles : ELC (communication Ethernet TCP/IP seulement), WLC (Wireless + Ethernet), et WLC40 (idem + extension 34 entrées-sorties). La possibilité d’une intégration avec Wizcon Supervisor garantit une évolutivité dans le cas d’une gestion centralisée d’ouvrages plus complexes ou d’un réseau de plusieurs installations (Wizcon Wireless). www.reve-eau.com]
[Encart : Le Syndicat Intercommunal d’Assainissement La Bresse-Cornimont opte pour Wizcon Supervisor Créé en 1990, le Syndicat Intercommunal d’Assainissement La Bresse-Cornimont gère pour le compte des communes de La Bresse et de Cornimont une station d’épuration de type biologique à boues activées d’une capacité de 13 000 EH. Sujette à de fortes variations de charges entre la période touristique et la période creuse, elle dispose de 65 km de réseau et de 10 postes de relevage. Pour gérer l’ensemble de ces ouvrages, le syndicat ne dispose que de ressources humaines réduites : 3 agents pour les tâches techniques et 2 agents à mi-temps pour les tâches administratives. Le syndicat s’est donc équipé d’un système de télégestion permettant de gérer à distance 5 des 10 postes de relevage ainsi que la station d’épuration. L’ensemble des informations est centralisé sur l’outil Wizcon Supervisor dont la dernière version a été mise sur le marché au mois de décembre 2006. Cyril Arnould est le gestionnaire du service au Syndicat Intercommunal d’Assainissement La Bresse-Cornimont. Il explique : « Notre application est en cours de migration vers la toute nouvelle version 9.3 du progiciel Wizcon Supervisor. Cette mise à jour a été planifiée pour parer à l’obsolescence du PC et pour profiter des dernières évolutions du superviseur, notamment en matière de sécurité, de télégestion et de mobilité. » Les nouvelles fonctionnalités de communication GSM/GPRS intégrées par Wizcon Wireless, avec des automates programmables sans fil tels que le WLC, ouvrent de nouvelles perspectives en matière de télégestion.]

Le service de télégestion est hébergé par la société Alyane. Cette année, cet équipement s’inscrit dans un système de gestion des crues et des étiages où interviennent des moyens humains de surveillance, des moyens techniques de maintenance, et des protocoles d’alerte et de secours. La phase d’expérimentation de ce dispositif prend fin. Il a nécessité la comparaison des informations recueillies par le serveur Alyane avec les observations et vécus issus du terrain et des riverains.

Philippe Gadiollet, chargé de mission du SIAER, épaulé par un technicien de rivière, résume : « Cette période nous a permis d’évaluer l’intérêt d’une télésurveillance pour détecter à distance et en direct le bon fonctionnement des ouvrages tout en pratiquant la maintenance préventive et les interventions ponctuelles en cas de crise au côté des services techniques communaux. » Le SIAER procède actuellement à la phase d’optimisation et au développement du dispositif sur d’autres sites dans le cadre d’un second contrat de rivière très attendu.

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