Interface entre le réseau de distribution collectif et le réseau domestique, le branchement et l'environnement du compteur regroupent de nombreuses pièces essentielles à une bonne qualité de service. Ces pièces, apparemment banales, évoluent avec les matériaux et le souci du développement durable. Leur durabilité et la qualité de la pose sont essentielles. Les fabricants travaillent les conceptions pour une mise en oeuvre plus sûre, plus simple et plus rapide.
Réalisé par , Technoscope
Interface entre le réseau de distribution collectif et le réseau domestique, le branchement et l’environnement du compteur regroupent de nombreuses pièces essentielles à une bonne qualité de service.
Ces pièces, apparemment banales, évoluent avec les matériaux et le souci du développement durable. Leur durabilité et la qualité de la pose sont essentielles. Les fabricants travaillent les conceptions pour une mise en œuvre plus sûre, plus simple et plus rapide.
On fait souvent référence à la valeur patrimoniale élevée des réseaux de distribution d’eau potable. On pense bien souvent aux canalisations de distribution, mais bien plus rarement à tout ce qui entoure le branchement et le compteur : colliers, regards, boîtes de branchement, supports de compteur, robinets.
Certes, tout ceci représente moins de 5 % des coûts d’un réseau. Mais ces pièces, modestes, sont essentielles pour la continuité de l’approvisionnement et le relevé des consommations. Leur valeur est sans commune mesure avec le coût d’une intervention en cas de défaillance : pas uniquement en cas de rupture brusque mais aussi à l’occasion de petites fuites qui affectent le rendement des réseaux et peu...
vent provoquer des dommages plus importants. Le coût de ces composants doit aussi être mis en regard de leur durée de vie : plusieurs dizaines d’années en toute discrétion car ces équipements sont généralement enterrés, invisibles. L’évolution de ces pièces en matière de conception est donc lente, tout comme l’évolution des matériaux et des mentalités vis-à-vis de la prescription de ces équipements.
Réduire les coûts et faire face à l’évolution des coûts des matières premières
Ce qui pousse d’abord l’évolution de ces matériels est l’économie, la réduction des coûts, pas toujours évidente compte tenu des fluctuations parfois très fortes sur le prix des matières premières. Qu’il s’agisse du cuivre qui se répercute sur toutes les pièces en bronze et laiton ou de l’acier et de la fonte mises en œuvre par Bayard, Huot, Isiflo, Soval ou Saint Gobain PAM. Les matières plastiques, également mises en œuvre par Plasson, Georg Fischer, John Guest, Polypipe ou Lefranc-Bosi, ont subi aussi de fortes hausses depuis un an pour les matières vierges et, de manière plus erratique, sur les matières recyclées. Ces matériaux ont tout à fait leur place vu leur durabilité, leur résistance à toutes sortes de corrosion et leur légèreté.
Le Plasson Série 1, raccord nouvelle génération pour l’eau potable, en est une bonne illustration.
En PP pour les réseaux PE, il assure une liaison homogène, sans courant vagabond, et une bonne résistance à la corrosion en tout milieu. Il offre un rendement égal ou supérieur au métal et une facilité de maintenance inédite grâce au déverrouillage intégré. Il est facile à monter, compact et sûr.
Georg Fischer vient également de lancer un nouveau raccord à compression sur le marché.
La gamme i-JOINT comprend des manchons, des réductions, des raccords en T, des coudes, des manchons filetés et des bouchons de protection du diamètre 20 à 110 mm. Elle est conçue pour être utilisée dans les raccordements de système de distribution d’eau (bâtiments, ...). L’i-JOINT réunit tous les avantages du plastique : absence de rouille et d’incrustation, construction légère, absence de fuite, excellente résistance à la pression... Les raccords i-JOINT peuvent être utilisés avec tous les types de tubes en polyéthylène, comme le PE HD, le PE80, le PE100 et PEX-a.
Victaulic, fabricant de systèmes d’assemblage mécanique de tuyauterie, vient de son côté de lancer le collier flexible Style 177 QuickVic® sur le marché européen.
Il s’installe en moitié moins de temps que les colliers flexibles rainurés traditionnels tout en offrant les mêmes performances. La technique « prêt à installer » offre aux installateurs, ingénieurs et propriétaires un avantage apprécié dans ce secteur.
Le développement durable est un autre moteur
d’évolution qui peut pousser un changement de matériau, mais aussi une reconception dans le sens de l’écoconception et de la facilité de mise en œuvre.
Encore faut-il que cette notion de développement durable génère un écho chez les clients et prescripteurs. « Nous avons trois sortes d’interlocuteurs : les collectivités propriétaires des réseaux et leurs régies, les compagnies fermières, les revendeurs. Les collectivités sont de plus en plus sensibles à cette notion de développement durable. Souvent, dans les appels d’offres de fournitures, elles nous demandent des livrets techniques explicatifs sur ces questions. Les distributeurs nous demandent de plus en plus de renseignements. Mais pour que les choses évoluent vraiment, il faudrait que dans les critères des appels d’offres le poids relatif du paramètre développement durable soit relevé », explique David Gotte, responsable commercial France de Sainte Lizaigne.
L’essor de l’éco-conception
Cette société s’est fortement investie dans l’écoconception de ses produits et le fait savoir (charte d’engagements). Elle a d’ailleurs reçu en novembre 2010 le label Aquaplus délivré par l’Union nationale des industries et entreprises de l’eau et de l’environnement (UIE), preuve que les collectivités locales sont sensibles à l’écoconception. Premier équipement bénéficiant de l’écoconception : la borne e-cub, enterrable, destinée à recevoir le compteur d’eau. La coque est réalisée en PVC extrudé ; elle reçoit un isolant en polystyrène expansé graphité et une porte en ABS. Par conception, cette borne est antigel : absence de pont thermique et utilisation de la chaleur du sol à l’intérieur de la borne. Le bilan du cycle de vie indique une réduction de moitié à deux tiers de l’impact environnemental sur quatre paramètres : consommation d’énergie non renouvelable, ressources naturelles rares, gaz à effet de serre et pollutions.
Des gains obtenus par exemple en choisissant de réaliser la coque en PVC par extrusion, un procédé peu gourmand en énergie. La borne a été améliorée sur les points d’accessibilité, d’adaptation aux différents compteurs et aux dispositifs de télérelève.
Même souci chez Maec (Groupe
(Cahors) sur les bornes isolées contre le gel avec le type Bornéo Médium (compteur en ligne de 110 mm, calibre 15, raccordement PE diamètre 25 mm) qui utilise également une isolation renforcée sur tout son pourtour (enterré et hors-sol) et de l'apport de la chaleur du sol. Elle bénéficie de pieds orientables.
« Le groupe Cahors qui fabrique aussi des coffrets et armoires électriques a choisi de conserver le même matériau, du polyester renforcé de fibres de verre (un composite) pour ses bornes de. Ce matériau a de très bonnes propriétés mécaniques ; nous réalisons nos propres formulations de produit. Notre gamme de bornes répond à la grande diversité des besoins avec différents niveaux d’isolation, et des versions compactes, équipées en usine, pour les zones urbaines où le gain de place est un facteur important alors que ce critère n'est pas sensible en zones rurales », explique Jérôme Charles, Responsable des produits “Eau” chez Maec.
Sur ce même créneau, Huot propose BornUO 1140 (compteur DN15 110 mm) prêt à l’emploi, orientable à 360° (brevet Huot) avec un coffret et un pied indépendants pour un changement rapide de chaque élément. Pied et isolant sont en polystyrène haute densité.
Tampons et regards : le succès des « prêts à l'emploi »
Le compteur est installé aussi dans les murs (simple coffret, peu isolé) ou sur le trottoir et enterré : on ne parle alors plus de borne mais de regard, constitué d'un pied qui contient tout le dispositif hydraulique et le couronnement (ou tampon) qui permet l’accès à l’hydraulique et assure la protection mécanique de l'ensemble. Ces tampons reçoivent la charge provenant de la circulation de surface, du piéton et des camions ; il existe des versions classiques et renforcées capables de supporter des charges plus importantes.
« On trouve sur le marché des produits qui indiquent “même résistance que...” et qui en fait ne respectent pas la norme et ses conditions d'essais », déclare Jérôme Charles qui met l'accent sur le respect de la norme NF EN 124 (de novembre 1994) définissant notamment la résistance des couronnements de la classe A15 (domaine privé, résistance à 1,5 t) à la classe C 250 (zone de caniveaux sur chaussée au long du trottoir, résistance 25 t) en passant par la classe B 125 (trottoir, aire de stationnement, résistance 12,5 t).
Maec propose une gamme étendue de regards : rectangulaires avec les modèles Compozit®, Modulo, Primeo™, Multicomptage, et compacts avec les modèles Ovalo et Aquax coaxial. Les regards Aquax, conçus pour des compteurs coaxiaux, sont disponibles en plusieurs profondeurs (correspondant aux différentes zones climatiques) et peuvent bénéficier de caloduc (dispositif qui transfère la chaleur) pour renforcer la résistance au gel. Maec dispose de ses propres bancs d’essais pour l'étanchéité, d’hydraulique et d’enceinte climatique.
Sainte Lizaigne a sorti en 2011 des regards antigel éco-conçus e-cub en différents modèles (DN 15 et DN 20) et hauteurs (600 à 1 000 mm).
Huot propose aussi une large gamme de regards, par exemple le RegardUO 1172 (pour compteur DN15 110 et 170 mm) livré prêt à l'emploi avec un fit en PVC thermoformé et une isolation polystyrène haute densité intégrée au fit et un tampon isolant couvrant la robinetterie.
Tous ces fabricants ont intégré dans leur conception le fait que la télérelève se développait et qu’il fallait ménager de l'espace pour les nouveaux dispositifs.
Piquages : privilégier la pérennité
Le piquage sur la conduite de distribution appelé “prise en charge” comprend un collier rigide ou à sangle pour s'adapter à dif-
Différents diamètres, et un robinet (à boisseau conique ou à tournant sphérique) avec prise en charge sur le dessus de la conduite ou sur le côté, ainsi que des accessoires comme les tabernacles (protection du robinet) et les outils de commande des robinets. On trouve une variété de robinets généralement en bronze, simples ou 3 voies. Les colliers de prise en charge existent en version rigide monodiamètre, multidiamètre ou à sangle et même électrosoudables pour les canalisations de distribution en polyéthylène. Les colliers à sangle vont dans le sens de l’économie en réduisant le nombre de références puisqu’ils s’adaptent à différents diamètres.
Là encore, il est possible d’innover. En effet, la pose de ces colliers est essentielle pour une bonne étanchéité et la pérennité du piquage, notamment le bon positionnement du collier, l’absence de porte-faux (boulons symétriques), le serrage au bon couple. Huot a édité un B-A BA (téléchargeable) très didactique et pratique pour les professionnels du raccordement sur réseau d’eau potable.
Avec l’Alpha Clic, Sainte Lizaigne va plus loin en matière d’écoconception. C’est un collier rigide en fonte GS, adaptable à différents diamètres et matériau de tuyau et avec une seule vis de serrage, ce qui réduit le nombre de pièces. En outre, une rondelle en laiton garantit le serrage au bon couple puisqu’elle produit un “clic” lorsque celui-ci est atteint. La société insiste sur le gain de temps de pose.
Ceci est d’ailleurs une préoccupation chez tous les constructeurs : on voit se multiplier de petites astuces pour faciliter le travail des poseurs qui interviennent souvent en conditions difficiles : meilleure accessibilité, grille qui évite la chute de pièce, facilité d’orientation, sachets avec instruction de pose, qui sont parfois biodégradables (Sainte Lizaigne) même s’ils n’ont rien à faire en fond de fouille.
Exemple, le collier ROC GT2 de Bayard a pour vocation d’être un collier « universel », robuste et simple d’emploi. Son atout principal : il est le seul collier proposant une plage de pose grande tolérance tout en garantissant une pose sécurisée sur tuyau souples grâce à son dispositif breveté. En effet son système de butée avec détrompeur permet, quel que soit le couple de serrage, de ne jamais compromettre l’intégrité des tuyaux et plus particulièrement ceux en PVC, Bi-orienté et PE.
Dernier élément d’un branchement, le tuyau vers l’abonné. La plus grosse évolution récente est celle de Saint-Gobain PAM avec son tube tricouche, en barre ou en couronne et DN de 25 à 50. Il est constitué d’un tube PEhd (norme NF EN 12 201) interne recouvert de deux feuilles d’aluminium qui assure une barrière d’étanchéité, protégées par la couche externe en polypropylène chargé quartz. Ainsi, même en cas d’infiltration de polluants (hydrocarbures, toxiques) il ne peut pas y avoir de diffusion au travers de la paroi.
Également disponible, Excel-Plus, un tube en PE100 avec revêtement interne en PVDF Kynar développé par Glynwed et Aliaxis R&D. Il existe du diamètre 25 au 50 mm SDR 11/PN 16 en barres ou en couronnes et assure la pérennité du branchement quel que soit le désinfectant utilisé et la température ainsi qu’en cas de pollution ponctuelle des sols tout en conservant la facilité de mise en œuvre des tubes de branchement standards.