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Optimiser le traitement des eaux avec l'analyse en ligne

30 janvier 2008 Paru dans le N°308 à la page 25 ( mots)
Rédigé par : Marie-odile MIZIER

L?analyse en ligne permet d'asservir et de surveiller le bon déroulement des procédés épuratoires et de diagnostiquer des pertes de matière. Elle peut aussi, lorsqu'elle est réalisée en réseau, contribuer à assurer la qualité du service et la sécurité. Les dernières générations d'appareils utilisés pour réaliser ces contrôles allient désormais qualité de la mesure, communicabilité et maintenance allégée.

Utilisée depuis plus de vingt ans dans le secteur de l’eau, l’analyse en ligne permet de suivre en continu un certain nombre de paramètres essentiels à la conduite des procédés épuratoires. Elle assure aussi l'auto-surveillance de la qualité des rejets et sécurise les installations de potabilisation et de distribution de l'eau potable. Pour réaliser ces mesures, les capteurs sont directement plongés dans le bassin dont on veut suivre les mesures. Ils peuvent aussi être implantés sur les réseaux, ou encore placés à proximité du bassin, sur un canal de dérivation dans lequel transite un échantillon de l'eau dont on souhaite surveiller les caractéristiques. De plus en plus souvent, ces automates intègrent un ou plusieurs systèmes d’analyse adaptés à la mesure du ou des paramètres à doser. Pour tenir compte des contraintes d’exploitation, les appareils d’analyse en ligne deviennent plus fiables et communicants. Avec la suppression (lorsque cela est possible) des consommables, le besoin en maintenance se

AMI Turbiwell de Swan est un système néphélométrique sans contact (ISO 7027) pour la mesure automatique et continue de la turbidité de l’eau potable, de l’eau de surface et des effluents. L’absence de contact permet d’éviter la contamination et l’encrassement des surfaces optiques.

réduit et les appareils deviennent plus résistants aux contraintes environnementales autorisant ainsi un fonctionnement en bord de bassins ou sur le réseau, en lien étroit avec le système de contrôle-commande du site. Ces tendances concernent la plupart des analyseurs en ligne commercialisés par des fabricants tels que Hach-Lange, Endress+Hauser, ABB, Swan, Seres Environnement, Horiba, Secomam, DTLI, Tethys Instruments, ProAnatec, Anael, Aqua MS, EFS ou encore Yokogawa.

ANAEL, spécialiste de l’analyse en continu des liquides, propose une gamme complète d’analyseurs en ligne. La mesure du COT (Thermique ou UV), de la DCO (sans réactif), des hydrocarbures (fluorescence UV) mais également tout paramètre chimique par titrimétrie ou colorimétrie tels que les composés azotés ou la plupart des métaux.

L’optique gagne du terrain

Ces dernières générations d’équipements intègrent très largement l’optique. Ces principes d’analyse sont robustes, ce qui facilite la mesure in situ.

Les mesures d’absorbance sur une ou plusieurs longueurs d’onde, de fluorescence, de diffusion… sont autant de principes mis en œuvre au sein des analyseurs optiques pour mesurer un ou plusieurs paramètres. Il faut toutefois dissocier les analyseurs réalisant une lecture optique par photométrie ou colorimétrie des résultats d’une réaction chimique, des autres analyseurs qui mesurent directement sur l’échantillon d’eau les caractéristiques optiques d’absorbance, de diffusion ou encore de fluorescence.

Les premiers ajoutent des réactifs chimiques à l’échantillon pour colorer chimiquement la substance à analyser avant de réaliser la mesure sur une longueur d’onde ou sur un spectre plus large choisi le plus souvent dans l’ultraviolet. Ces appareils respectent la plupart du temps le principe de mesure recommandé par les normes. C’est par exemple le cas de l’analyseur des orthophosphates présents dans l’eau de Swan qui mesure la concentration par photométrie en respectant le principe de mesure ASTM, au bleu de molybdate. Ou encore le Stamolys CA7x d’Endress+Hauser qui lui aussi dose les phosphates à l’aide du bleu de molybdène.

Les seconds, quant à eux, mesurent directement l’absorption spectrale ou la diffusion sans aucune préparation de l’échantillon présentant ainsi l’intérêt d’avoir une réponse rapide. N’utilisant aucun consommable ou réactif, sans pièce d’usure, leur maintenance est réduite dès lors que l’on s’assure du bon nettoyage des fenêtres optiques. Un tel principe est mis en œuvre sur le SAK/DOC Instruments ColorPlus UV de la division Sigrist du groupe Siemens qui mesure par absorption UV la DCO et par Aqua MS et sa sonde HAP. Endress+Hauser utilise également l’optique sur son Stamensoris pour mesurer le coefficient d’absorption spectrale dans la bande UV des nitrates directement dans le milieu sans préparation de l’échantillon. Chez Horiba, le OPSA-150 mesure la DCO et la turbidité par absorbance dans l’UV et le visible de deux trajectoires lumineuses (une référence et une mesure) aux deux longueurs d’onde. L’IXO 510 de Secomam analyse également le spectre d’absorp-

[Encart : Mesure en ligne : toujours pas reconnue par les DRIRE La mesure en ligne n’est toujours pas reconnue comme mesure réglementaire par les DRIRE qui lui préfèrent encore l’analyse de laboratoire. Pourtant sur l’eau potable, la mesure de la turbidité est plus précise lorsqu’elle est mesurée en ligne que lorsque l’analyse est faite au laboratoire où les matières en suspension vont « coller » aux parois du flacon. De ce fait, l’indication sera minorée. Dans la plupart des cas, les techniques optiques ont une réponse qui leur est propre. Le problème au niveau des pouvoirs publics est de promouvoir une méthode optique pour ses résultats et non plus en corrélant ces réponses avec celles résultant de méthodes analytiques issues du laboratoire. « On ne peut pas généraliser la démarche » ajoute Jean-Luc Cecile « on en reste donc à l’approche traditionnelle de laboratoire ».]
[Photo : Endress+Hauser propose une large gamme composée d’analyseurs de matières organiques, de spectromètres UV et d’analyseurs photométriques déclinés en analyseurs classiques montés en coffret ou en analyseurs in situ, ces derniers pouvant être installés directement sur un canal ou un bassin.]
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MIZIER Analyse en ligne 22/01/08 9:14

Une nouvelle gamme d’analyseurs chez Emerson Process Management

La nouvelle gamme d’analyseurs physico-chimiques 1056 d’Emerson Process Management apporte une plus grande souplesse et une plus grande facilité d'utilisation et de maintenance pour le contrôle et l’optimisation des traitements des eaux. L’analyseur multi composant 1056 dispose, au choix, d'une ou de deux voie(s) de mesure, totalement isolées, sélectionnables sans aucune restriction parmi les paramètres suivants : pH, potentiel d’oxydoréduction ou concentration en ion (chlorure, iodure, fluorure, ammoniaque...), conductivité, résistivité, salinité pratique et taux de sel (TDS), avec une sonde à 2 ou 4 électrodes ou avec une sonde toroidale, titre en chlore libre, en chlore total ou en monochloramine, avec une sonde ampérométrique à membrane, concentration en oxygène dissous, en ppm (mg/l) et en pourcentage par rapport à la saturation, ou en ppb (µg/l), ou gazeux dans un mélange (en % ou en ppm) (sonde ampérométrique), teneur en ozone dissous (sonde ampérométrique). Il est notamment possible de mesurer la turbidité de l'eau potable par néphélométrie (ISO 7027) tout en couplant cette mesure à une mesure de pH, de conductivité, de chlore libre ou autre paramètre important.

Chaque voie est matérialisée par une carte de conditionnement amovible, automatiquement reconnue par le logiciel, de sorte qu'il est possible de modifier ou de faire évoluer un instrument existant sur site, sans le renvoyer en usine.

L'intégration de l'échantillon est permise de suivre simultanément plusieurs paramètres. Chez Hach Lange les capteurs d’oxygène dissous utilisent la technologie LDO (Luminescent Dissolved Oxygen), une méthode supprimant la dérive et diminuant la maintenance : pas besoin d’étalonnage ni de polarisation. Seul, le cap du capteur de cet oxymètre est remplacé une fois par an. La fluorescence peut aussi être utilisée pour détecter les traces d'huiles comme le fait la division Sigrist du groupe Siemens à l'aide de l'OlGuard. Dernièrement, la division Ponsel de Neotek a lancé ODO (Optical Dissolved Oxygen), un capteur d’oxygène dissous dont le principe est lui aussi basé sur la mesure optique par fluorescence. En présence d’oxygène, la couche sensible (qui est éclairée par une diode émettant une lumière bleue) réagit en émettant une lumière fluorescente rouge dont l'intensité dépend de la concentration du gaz. Une compensation du vieillissement de la cellule est assurée par une LED de référence rouge. « Le capteur présente l'intérêt de ne pas avoir besoin de changement de membranes, ni d'électrolyte, ni de changement de la matière sensible. En option, la sonde peut être nettoyée automatiquement par un effet de bullage qui ralentit la formation de la couche encrassant la membrane sensible, explique Séverine Goulette, de la division Ponsel du groupe Neotek, ceci entraîne moins de maintenance donc moins de temps perdu ». Cependant, « il est illusoire de tout vouloir mesurer par une méthode optique » assure Jean-Luc Cécile, Responsable technique au CTME (Centre technique des mesures pour l'eau) et formateur à l’IRA. Pour la DCO ou le COT, on est capable de reproduire en ligne ce que l’on fait au laboratoire. Il n'y a donc aucune raison pour que l’on substitue ces méthodes puisque ce sont les mêmes. En revanche, il faut savoir que mesurer la DBO, la DCO ou bien même les MES par corrélation en utilisant la spectrométrie ou une autre méthode optique, peut entraîner des doutes sur la représentativité de la mesure notamment dans le temps. Le problème rencontré est que la mesure optique d'absorbance de la DCO dépend de la composition chimique de l'eau. « Pour mettre en œuvre ces capteurs de façon fiable, il est essentiel de travailler sur un liquide dont une partie de la charge présente absorbe dans l'UV et dont les proportions des éléments présents sont relativement constantes » explique Cédric Fagot, Chef de Marché Eau et Environnement chez Endress+Hauser.

Hach Lange simplifie la mesure de l’ammonium

Pour effectuer la mesure de l'ammonium par sonde immergée (NH₄⁺), il fallait jusqu'à présent mettre en œuvre une électrode de mesure à ions NH₄⁺, une électrode de compensation du potassium qui interférer sur la première et une électrode de référence.

La nouvelle technologie Cartrical® d’Hach Lange est matérialisée par une cartouche qui intègre ces trois éléments et qui est précalibrée en usine : la saisie d'un code propre à chaque cartouche permet de saisir dans le transmetteur ces paramètres de calibration. Cela simplifie considérablement les opérations de maintenance en comparaison avec des systèmes à électrodes séparées, qu'il faut vérifier, étalonner, changer séparément.

De plus, le fait d'exploiter trois électrodes plutôt qu'une seule cartouche multiplie les connecteurs et les joints, sources connues de maintenance, voire de panne.

La simplicité de la technologie Cartrical® par rapport aux électrodes séparées s’inscrit de plus dans une simplification de la mesure de l'ammonium, en comparant les sondes NH₄ aux analyseurs (réactifs, filtration...) utilisés jusqu'ici pour mesurer ce paramètre en station d'épuration.

www.revue-ein.com

[Publicité : ANAEL Analyse En Ligne]
[Photo : L'UV 400 de Tethys Instruments offre la possibilité de mesurer par spectroscopie UV plusieurs paramètres tels que les matières organiques, les nitrates, l'ammoniaque, les hydrocarbures, l'H₂S et la chlorophylle A. Cet analyseur intègre aussi l’analyse du phosphate par colorimétrie, la turbidité par néphélométrie infrarouge et des sondes externes pour la mesure de la conductivité du pH et de l’oxygène dissous.]

S'il faut prendre certaines précautions dans le choix des principes de mesure, il est des paramètres où les principes optiques sont incontournables pour la mesure en ligne. C'est le cas de la turbidité. Sur l'eau potable, la mesure de ce paramètre est aujourd'hui au point. Sa mise en œuvre devrait permettre d’améliorer le suivi de la qualité bactériologique.

Suivre la qualité bactériologique

La mesure de très faible turbidité est particulièrement difficile car on travaille aux limites de détection. Cependant, compte tenu de l'intérêt de cette mesure pour suivre la qualité bactériologique de l'eau potable (Cf. article d’Antoine Montiel publié dans L'Eau, L'industrie, Les Nuisances N° 255) au sein du procédé de traitement, de gros efforts ont été menés ces dernières années pour mettre en place une norme d’évaluation des appareils de mesure de ces faibles valeurs. Et c'est maintenant chose faite depuis le deuxième semestre 2007. Avec l’adoption de la norme NF T90554, l’évaluation est au point pour la mesure des faibles turbidités en continu. Elle devrait très prochainement être transposée au niveau européen puisqu’une procédure vient d’être entamée pour la faire reconnaître par le CEN (Comité européen de normalisation).

[Encart : Créée en mai 2006, Mesureo distribue les analyseurs EFS, Applitek, Chemscan et Aquametrix proposant ainsi plus d’une quarantaine de paramètres mesurables en ligne avec plusieurs principes de mesures. La gamme Optilis d'EFS, entièrement fabriquée en France, offre une mesure multiparamétrique (matière organique, couleur, nitrates, MES...) basée sur la spectrophotométrie UV/Visible. Elle permet une mesure en temps réel de différentes concentrations sans utiliser de réactif et avec une maintenance réduite. Elle est adaptée à l'industrie et aux eaux chargées grâce à sa robustesse et son circuit hydraulique non encrassant. La gamme Chemscan présente des caractéristiques assez similaires mais avec un nombre de paramètres plus important et des volumes d'échantillons plus faibles. En intégrant les toutes dernières technologies, la gamme Applitek fait baisser les coûts de fabrication de ses analyseurs en simplifiant les procédés de mesure. Ainsi, son nouveau COTmètre en continu et en ligne l’“AppliTOC” est proposé à moins de 15 000 € H.T. Sa gamme de mesure peut varier d'un facteur 4 à 100 automatiquement, ce qui peut s’avérer utile lors d'un pic de pollution. Outre les mesures classiques de COT, DCO, nitrates, nitrites, azote total, azote Kjeldahl, phosphates, phosphore total, il est possible de mesurer en ligne la DBO et la toxicité dans le même appareil en utilisant la boue de la station (meilleure représentativité) ainsi que les acides gras volatils en ligne. La gamme Aquametrix présente quant à elle des systèmes de mesures physico-chimiques robustes, simples et à des coûts attractifs depuis plusieurs dizaines d’années. Mesureo propose également des mesures très demandées comme la mesure des métaux lourds en ligne ou encore la mesure des AGV (acides gras volatils) dans les réacteurs anaérobies de traitement des eaux. Cette mesure, maintenant réalisable en ligne grâce à l’AnaSense, évite la dégradation des réacteurs à cause des baisses de pH et optimise leur fonctionnement.]

ABB étoffe sa gamme en reprenant la division services de Severn Trent

En se portant acquéreur au printemps 2007 de la division Services de Severn Trent, ABB a substantiellement élargi son offre dans le domaine de l'analyse en ligne sur le marché de l'eau potable.

« Cette acquisition nous permet de proposer le suivi d'un certain nombre de paramètres supplémentaires qui viennent s’ajouter à ceux que nous proposions déjà » souligne Daniel Bureau, Chef de marché analyse chez ABB Instrumentation. Les paramètres concernés sont l’aluminium, le fer, le manganèse et les nitrites. Cette ligne d'analyseurs restera commercialisée sous l’appellation AZTEC bien qu'elle fasse actuellement l'objet d'une intégration de ses différents composants au sein d'un environnement ABB.

L'unité de commande du système reposera sur un enregistreur vidéo ABB, ce qui permettra d’améliorer notablement l'IHM en termes de visualisation, de stockage d'informations, mais également d’informations supplémentaires sur les tendances. « Bien souvent, surtout lorsqu'ils fonctionnent en batch, les analyseurs fournissent des valeurs en concentration à un instant “T” mais ils ne donnent pas forcément d’indications sur la tendance » indique Daniel Bureau. Grâce aux enregistreurs vidéo on peut bénéficier d’un suivi en continu de la tendance ce qui permet d’anticiper et donc d’assurer un meilleur suivi du traitement.

Ces analyseurs sont équipés d'un système d’autonettoyage et ne nécessitent que de faibles quantités de réactifs : « On estime qu'il faut moins de 1 millilitre de chaque réactif pour une détermination » précise Daniel Bureau. La maintenance a également été allégée puisque l’intervalle entre chaque intervention est estimé entre 12 et 18 mois. Le principe de la mesure repose essentiellement sur la colorimétrie.

La procédure d’évaluation des équipements étant faite, le CTME (Centre technique des mesures pour l'eau), qui a pour opérateur l'IRA (Institut de régulation et d'automation d'Arles), va se lancer dès le printemps 2008 dans une campagne d’évaluation sur une demi-douzaine d’appareils de mesure des faibles turbidités (inférieures à 5 NTU). La mesure de très faible turbidité est particulièrement difficile car l'appareil travaille aux limites de détection.

Quoique délicate, cette mesure est essentielle pour suivre, par exemple, la qualité bactériologique de l'eau potable ; la mesure en continu semble plus efficiente que celle réalisée au laboratoire sur échantillon. Et de gros efforts ont été menés ces dernières années.

[Photo : Doté de la technologie jet libre et d’une auto-calibration, l'Aquascat WTM500 de Sigrist assure une mesure de turbidité en ligne avec précision très peu d’entretien.]

années pour mettre en place cette norme d’évaluation des appareils de mesure de ces faibles valeurs.

Le CTME devrait profiter de ces évaluations de capteurs et analyseurs pour entreprendre une démarche de certification avec l’ACIME (Association de certification des instruments de mesure pour l'environnement). Pour réaliser ces évaluations techniques, TIRA s'est doté d'un banc d’essai complètement automatisé répondant aux normes ATEX. Ce dernier permet d’effectuer la mesure des paramètres de la qualité de l'eau et des paramètres environnementaux (température, humidité, pression atmosphérique et luminosité).

Inauguré fin 2007, il réalise en ce début de 2008 une opération d’évaluation des détecteurs d’hydrocarbures flottants pour le compte de l’EXERA.

Ce banc d’essai sera ensuite dédié aux instruments de mesure de faible turbidité avant de passer aux analyseurs optiques par absorption et fluorescence en liaison avec la norme AFNOR NF EN ISO 15839. « L’objectif est de déterminer la réponse effective d’un appareil par rapport aux critères retenus dans le protocole d’évaluation décidé de cette norme » précise Jean-Luc Cécile, responsable technique du CTME et formateur à TIRA. « Cela permettra de juger les appareils sur une même base tant au niveau de robusticité qu’au niveau des conditions d’obtention de cette information, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».

[Encart : Un tout nouvel analyseur pour la mesure de différents paramètres chimiques par colorimétrie et titrimétrie sur tout type d’échantillon
[Photo : Cristal, le nouvel analyseur de la qualité de l'eau de Seres Environnement] Cristal, le nouvel analyseur de la qualité de l'eau de Seres Environnement, mesure différents paramètres chimiques par colorimétrie, titrimétrie et potentiométrie, sur tous types d’échantillons. Il se caractérise par une grande fiabilité de la mesure grâce à la fibre optique et par un coût d’exploitation réduit du fait qu’il utilise trois fois moins de réactifs grâce à sa nouvelle cuve réduite. Facilement modifiable et configurable grâce à son architecture modulaire, il bénéficie d'une IHM particulièrement conviviale et performante : écran graphique couleur, écran tactile, communication multiple : Wifi, Ethernet, Radio… Il est équipé de la nouvelle pompe standardisée pour toute la gamme Seres Environnement. Les paramètres mesurés sont les suivants : aluminium, ammonium, chlore libre, chlore total, chlorites, chrome VI, couleur, cuivre, cyanures, fluorites, hydrazine, fer, plomb, manganèse, nickel, nitrites, phénols, phosphates, silice, sulfates, sulfites, uranium, zinc, etc.]
[Encart : Datalink Instruments DTLI propose une large gamme d’analyseurs pour tous types d’eaux Les analyseurs proposés par Datalink Instruments DTLI se basent sur des principes de mesure physique (ou physico-chimique) qui se résument comme suit : * Analyse par spectrométrie Ultraviolet (UV) et Infrarouge (IR) * Analyse par méthode colorimétrique * Analyse de paramètres physico-chimiques par sondes immergées. Les ions ammonium sont mesurés par spectrométrie UV en moins de deux minutes sans filtration sur eau brute (analyseur AM200). Les phosphates sont mesurés par colorimétrie (méthode au molybdate) sans aucune filtration en moins de six minutes (analyseur PHOS200).
[Photo : Analyseur de phosphate en continu PHOS200 installé sur une station d'épuration et fonctionnant sans filtration] Les nitrates et la DCO sont mesurés par absorption UV. C’est une mesure d’absorbance à une longueur d’onde sans ajout de réactif ni préparation de l’échantillon. La mesure peut être réalisée via une sonde in situ (sonde Odyssée) ou par cellule à passage (analyseurs NT200 pour les nitrates et CT200 pour la DCO) selon les spécifications du site. Pour la mesure du Carbone Organique Total (COT), l’échantillon est acidifié avec de l’acide sulfurique, ensuite une oxydation photochimique avec irradiation UV et persulfate de sodium est réalisée. Le CO₂ ainsi produit sera mesuré à l’aide d’un détecteur NDIR à haute stabilité (analyseur TOCMETER et COMPACT TOC). L’analyseur ainsi conçu permet de mesurer le COT en ligne en moins de dix minutes sur tout type d’eau et avec une très grande fiabilité. Les hydrocarbures sont analysés par fluorescence UV en moins de trente secondes sans filtration (analyseur FL200). Le principe de mesure de l’analyseur FL200 consiste à exciter la fluorescence naturelle des hydrocarbures aromatiques polycycliques (H.A.P.) et à mesurer l’intensité du signal émis dans la bande spectrale correspondant à ces H.A.P. La turbidité est mesurée au travers d’une cellule à passage par spectrométrie IR. La source de lumière utilise une LED infrarouge d’une très grande stabilité lui conférant une longue durée de vie. Ainsi, il n’y a pas de remplacement de lampe à prévoir à court ou moyen terme. Pour la mesure des paramètres physico-chimiques, Datalink Instruments utilise des sondes de pH, conductivité, température et d’oxygène dissous qui sont raccordées à un transmetteur à microprocesseur. La maintenance est limitée au remplacement des solutions de nettoyage ou des réactifs une fois par mois. Il n’y a aucune contrainte lourde du fait de l’absence de systèmes de filtration. Tous les analyseurs communiquent par liaison analogique et bus numérique avec leur environnement.]

La mesure de la faible turbidité permet de suivre la qualité bactériologique de l’eau ; les exploitants cherchent ainsi à tester la toxicité du milieu en utilisant pour ceci des biocapteurs.

Et surveiller la toxicité

Pour Jean-Luc Cécile « il faut toutefois rester prudent dans l’usage que l’on veut faire des biocapteurs. Seuls deux types de biocapteurs sont normalisés pour réaliser une mesure automatisée. L’un met en œuvre des bactéries lumineuses, l’autre des daphnies ». Pour tous les autres biocapteurs qui mettent en œuvre une approche globale, il n’y a pas de connaissance sur la réponse de l’appareil à une pollution donnée car aucune évaluation n’a été faite à ce jour. Aujourd’hui, l’usage le plus commun est la surveillance de la qualité de l’eau potable avec la mise en œuvre de biodétecteurs utilisant des poissons comme le Truitomètre et le Gymnotox. Cependant la surveillance de la toxicité n’est pas évidente, surtout quand il faut la détecter à coup sûr comme c’est le cas pour la surveillance de la qualité de l’eau potable distribuée. Ce problème s’est également posé aux Japonais et aux Américains qui souhaitaient les mettre en œuvre dans ce contexte. « Les Américains ont conduit une vaste étude sur ces appareils de 2003 à 2006, mais nous n’avons pas eu de retour ».

commente Jean-Luc Cécile. L’Europe, au travers du projet TestNet, s'intéresse également à ce sujet. Conduit par le Nancie à la fin des années 1990, le projet européen Life a permis d’y travailler en mettant au point une station multitrophique. Aujourd’hui, plusieurs appareils ont été mis au point : Gymnotox, Truitosem, Fluotox... Mais aucun n'a fait l'objet d'une évaluation face à une pollution précise. Aujourd’hui, on sait qu'il y a des réponses face aux pollutions. On sait aussi qu'il y a de faux positifs et on ne sait pas s'il y a de faux négatifs entraînés par le métabolisme des poissons qui n’est pas le même que celui de l'homme. Pour Jean-Luc Cécile, « il faut sérieusement établir une évaluation de ces appareils qui ne sont pas normés ».

Une autre application de ces capteurs consiste à surveiller la toxicité des effluents. Pour Daniel Vasseur, Aqua MS, « la mise en œuvre d'un biodétecteur sur l’eau usée en entrée de station permet de surveiller la présence d’éventuels toxiques de la biomasse ».

Endress+Hauser a également développé une offre pour la surveillance des toxiques. Les STIP-TOX, placés en tête de step recevant des effluents industriels détectent les risques de pollution toxique. Ce constructeur utilise aussi un biocapteur, le BIOX 1010 pour surveiller la DBO en entrée de step. Le bioréacteur de l’analyseur contient des micro-organismes qui se développent dans de petits cylindres creux où ils sont protégés de l'abrasion mécanique.

Le taux de respiration de la population microbienne est maintenu automatiquement à un niveau constant par un circuit de régulation dans lequel les eaux usées sont plus ou moins diluées avec l'eau potable selon le degré de contamination.

Le rapport de dilution eau potable/eaux usées donne ainsi directement la valeur de la DBO.

[Publicité : IFAT 2008]
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