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Réseaux d'assainissement : une démarche de gestion patrimoniale devient incontournable

28 février 2013 Paru dans le N°359 à la page 57 ( mots)
Rédigé par : Christophe BOUCHET

L?obligation faite aux collectivités de réaliser avant la fin 2013 un descriptif détaillé de leur réseau d'assainissement donne un nouvel élan à la gestion patrimoniale des réseaux. Les outils se développent et s'interfacent avec les SIG deve¬nus eux aussi indispensables pour gérer un patrimoine, le réseau, dont la quasi-totalité des composants sont géographiques. Ils sont sou¬vent complétés par des modules spécifiques au métier d'exploitant, notamment les outils d'intégra¬tion des résultats d'inspections télévisées. L?inspection vidéo, qui permet aux exploitants de s'assurer qu'aucun défaut ne leur échappe, profite de ce mouvement.

Le compte à rebours a commencé. Avant le 31 décembre de cette année, les collectivités devront avoir établi un descriptif détaillé de leur réseau d’eau potable et d’assainissement. Cette exigence, qui découle du décret du 27 janvier 2012 (JO du 28), vise à favoriser la mise en place d'une gestion patrimoniale des réseaux. Car il était devenu urgent de répondre au défi gigantesque que constitue leur vieillissement. Dans le domaine de l’assainissement, le linéaire de

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250 000 km auquel il faut ajouter celui de 90 000 km au titre des eaux pluviales, vieillit tranquillement à l’abri des regards. Or, plus de 50 % de ce linéaire aurait plus de 50 ans selon les chiffres de l’Office International de l’eau. Et les sommes investies pour son entretien – entre 800 M€ et 1,3 milliard d’euros par an – ne permettent pas d’assurer un rythme de renouvellement suffisant.

Pour faire face aux casses, aux tronçons qui s’effondrent ou aux défauts d’étanchéité, bref, à la dégradation progressive de ce patrimoine, il faudrait pouvoir augmenter les financements très contraints dont disposent les maîtres d’ouvrage ou… optimiser les investissements engagés sur le terrain, ce qui paraît à la fois plus rationnel et plus réalisable dans le contexte économique actuel. En un mot, faire en sorte que chaque euro dépensé soit le plus utile possible. Mais pour ceci, un préalable s’impose : il faut disposer d’une connaissance parfaite du réseau, de son état et des défaillances auquel il est sujet : connaître précisément son linéaire, les matériaux qui le composent, son état, les techniques de pose, etc., ce qui impose aux collectivités de mettre en place une gestion patrimoniale du réseau.

Mettre en place une gestion patrimoniale du réseau

La mise en œuvre au début des années 1990 du programme RERAU (Réhabilitation des réseaux d’assainissement urbains) puis le développement de normes, tant au niveau international que national, ont débouché sur la commercialisation d’outils d’aide à la gestion patrimoniale désormais pleinement opérationnels. En filiation directe de RERAU 5/6, Indigau®, le système d’aide à la décision en matière de réhabilitation des canalisations d’assainissement développé par G2C environnement, se présente comme un SaaS (Software as a Service). Il permet de qualifier automatiquement l’état du patrimoine à partir d’ITV sur la base d’indicateurs de dysfonctionnement (infiltrations, exfiltrations, effondrements, etc.), à l’aide d’un modèle d’interprétation calé par des avis d’experts issus de grandes collectivités, et ensuite d’élaborer des programmes de réhabilitation sur la base d’une analyse multicritères tenant compte d’informations contextuelles (conséquences du dysfonctionnement, impacts, vulnérabilités environnementales, économiques, etc.).

Il intègre également un outil d’intégration normative permettant de transformer les inspections télévisées de tronçons à la norme EN-13508-2.

IRH Ingénieur Conseil avec Phare Assainissement, Lyonnaise des Eaux avec Diagrap®, DiagPerm® et Nadia® ont également...

[Photo : Assainissement à la carte de GEOSIGWEB est dédié à la gestion des réseaux d’assainissement communaux, qu’ils fassent ou non l'objet d'une délégation de service public. Il s'inscrit dans la philosophie “à la carte” de l’entreprise et va permettre de partager cette information de manière transversale au travers du SIG. Technique par définition, la gestion de ce patrimoine nécessite des fonctionnalités particulières présentes dans ce module et qui touchent aussi bien les eaux usées que les eaux pluviales.]
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[Photo : Les réseaux enterrés affichés en 3D avec Elyx 3D de Star-Apic]

Ils ont développé des outils et des services pour aider les collectivités à définir des priorités en chiffrant et hiérarchisant les travaux de réhabilitation ou de renouvellement à engager. Certaines collectivités ont développé leur propre outil avec l'aide de leur délégataire comme la Communauté urbaine de Bordeaux avec son outil « ROCA » développé en partenariat avec Lyonnaise des Eaux et l'Irstea. Leur point commun : permettre aux collectivités de disposer d'une connaissance fiable et détaillée de leur patrimoine de conduites d’assainissement non visitables. Tous sont interfacés avec un système d'information géographique (SIG), un outil désormais incontournable, même pour les petites collectivités, pour assurer la représentation cartographique du réseau et de ses composants.

[Encart : texte : Un guide pour accompagner les collectivités locales L'AMF, la Fédération Professionnelle des entreprises de l'Eau (FP2E), la Fédération des Distributeurs d’Eau Indépendants (FDEI), Syntec Ingénierie, la Chambre de l'Ingénierie et du Conseil de France (CICF) et Canalisateurs de France ont décidé d’accompagner les collectivités locales dans leur démarche d'inventaire des réseaux en éditant un guide pratique à l'intention des collectivités locales qui souhaitent se lancer dans cette démarche. Ce document qui concerne tout à la fois l'eau potable et l'assainissement peut être téléchargé gratuitement à l'adresse : http://www.fp2e.org/userfiles/files/publication/pratiques/201211_plaquette_inventaire_reseaux_finale.pdf]

Assurer la représentation cartographique du réseau

L'offre est abondante. Bentley avec SewerGEMS®, G2C environnement avec Cart@ jour®, GEOSIGWEB avec Assainissement à la carte®, Géotech avec ViSit Anywhere®, GiSmartware avec NETGEO2®, Somei avec

[Encart : texte : Un matériel de réhabilitation pour chemisage partiel Ted Tid a développé un système autonome de pose de manchettes conçu pour réhabiliter de façon simple et rapide une ou plusieurs parties d’un réseau sans contrainte classique d’ouverture de la voirie. Une manchette introduite et polymérisée dans la canalisation assure une étanchéité parfaite et une longévité supérieure à 30 ans. L’automate équipant ce matériel facilite fortement l'intervention puisqu’il est en mesure de gérer le débit et la pression d'air, la température interne de la manchette ainsi que les temps d'exposition aux UV. Une gamme de packers gonflables basse pression allant du diamètre 100 à 800 mm est disponible. Pourvus d'une membrane en silicone translucide haute résistance, ces packers munis de quatre lampes de 500 W chacune sont prévus pour une réparation simple, efficace et ponctuelle en six minutes. Une fois la pression d'air stabilisée, les membranes épousent parfaitement la forme du tube et stabilisent la manchette. Les packers sont équipés de deux anneaux de traction, de roulettes de centrage, ainsi que de raccords électriques et d'air totalement étanches.]
[Photo : Z Pipe Viewer MKII d’ECA HYTEC™ permet, depuis le regard de visite, une inspection de canalisation de diamètres 100 à 800 mm sur une distance jusqu'à 30 m, sans obligation d’hydrocurage préalable avec écran LCD 7’’ haute luminosité, lisible en plein soleil.]
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La géophysique occupe une place de premier plan pour la détection

La géophysique fournit des outils de détection et d’auscultation non destructifs des réseaux tout particulièrement avec le géoradar. Ainsi, la société GEOSCAN propose différents services pour la maintenance prédictive des ouvrages d’assainissement : plan de récolement, auscultation de surface (recherche de vides, de fuites), auscultation in situ pour le diagnostic des ouvrages. La société GEOCARTA développe des méthodes géophysiques innovantes pour s’adapter aux différents contextes de cartographie des réseaux et des sols sur tout type de surfaces, de quelques m² à plusieurs centaines d’hectares. La plateforme GEOCARTA Server® permet de gérer de façon collaborative et sécurisée l’ensemble des informations spatiales ou documentaires liées au projet.

Des solutions complètes pour la détection et le levé géoréférencé des réseaux en Classe A (précision < 40 cm en XYZ) sont par ailleurs disponibles auprès de D3E Electronique, qui distribue les détecteurs Radiodetection et les solutions GPS/GNSS Trimble et développe les logiciels ArpentGiS-Détection, pour une cartographie des réseaux simple et efficace.

Plus généralement, la profession s’organise au sein d’une fédération active, la FNEDRE (Fédération Nationale des Entreprises de Détection de Réseaux Enterrés) qui regroupe plus d’une centaine d’entreprises de géodétection et de géoréférencement de réseaux offrant des services spécialisés et certifiés d’investigations complémentaires, assurant ainsi un positionnement et un référencement précis des réseaux détectés (fnedre.org).

[Photo : NETGEO2 de GiSmartware permet d’acquérir une connaissance descriptive des réseaux de la schématique au plan de détail.]

GeoAssainissement®, Sirap avec Editop®, Star-Apic avec Elyx Aqua®, Ingéo Géomatique avec Résothys® ou encore Esri avec sa solution ArcGIS for Water Utilities® proposent tous un SIG dédié à la gestion des réseaux d’eau. Toujours plus ergonomiques, plus intuitifs et plus simples à utiliser, ces outils ne sont plus réservés à un public restreint de spécialistes. Ils permettent de rassembler, organiser et analyser très simplement des informations localisées géographiquement. Ils permettent également de croiser les données, d’en conserver l’historique et d’aider à la décision en simulant des interventions, en comparant leurs impacts, en bâtissant des scénarii alternatifs en vue de prendre des décisions. Ils permettent également de déployer plus rapidement des outils à la carte.

Dans le cadre de son programme ArcOpole® qui vise à rassembler des collectivités autour de projets collaboratifs, Esri France met par exemple à la disposition de ses utilisateurs ArcOpole Studio®, un générateur d’applications Flash dédié à son logiciel ArcGIS for Server®. Cet outil permet à chaque administrateur SIG de créer ses propres applications très simplement, uniquement par paramétrage et sans développement, en exploitant n’importe quel type de donnée publiée avec ArcGIS for Server (cadastre, voirie, etc.). À noter que, dans le cadre du programme ArcOpole, Esri France va prochainement proposer des outils et des modèles de données dédiés aux métiers de l’eau et de l’assainissement. Les SIG permettent également de créer des applications mobiles et web susceptibles d’accompagner les agents d’exploitation sur le terrain.

Les applications de la solution Elyx Aqua sont ainsi accessibles sur tablette PC. La consultation mais aussi la modification des données, telle que le positionnement d’une anomalie, sont possibles pour les agents sur le terrain. Les cartes, images aériennes et métadonnées sont visibles en mode intranet/extranet ou via l’internet à partir du client léger Elyx Web.

ViSit.Anywhere est la nouvelle offre de Géotech, qui intervient depuis plus de 20 ans dans la conception de systèmes d’information technique tout en développant une spécialisation dans la gestion des réseaux. ViSit.Anywhere est un SIG/T (Système d’Information Géographique Technique) permettant de maintenir un inventaire physique de qualité représentant l’état valide courant de l’actif. Son système de saisie intelligent simplifie et optimise les actes de saisie par les exploitants nomades ou sédentaires.

[Photo : ViSit.Anywhere est un SIG/T (Système d’Information Géographique Technique) permettant de maintenir un inventaire physique de qualité représentant l’état valide courant de l’actif. Son système de saisie intelligent simplifie et optimise les actes de saisie par les exploitants nomades ou sédentaires.]

Réforme DT-DICT : des procédures plus complexes

4 millions de kilomètres ! C'est le linéaire de réseaux d'eau, de gaz, d'électricité et de télécommunications qu'il est souvent difficile de localiser avec précision, ce qui entraîne chaque année plus de 100 000 incidents. Pour remédier à ce problème, le ministère de l'Écologie a lancé un plan d'action anti-endommagement de réseaux qui s'articule autour de trois axes : la création du Guichet unique des réseaux (www.reseauxetcanalisations.gouv.fr), de nouveaux formulaires DT-DICT et récépissés, et la création de l'observatoire national DT-DICT. Entré en vigueur le 1ᵉʳ juillet dernier et intégré dans la loi Grenelle 2, il entraîne un grand nombre de modifications réglementaires auxquelles maîtres d’ouvrage, entreprises, exploitants de réseaux et collectivités locales doivent se conformer. Pour cela une norme AFNOR d'application obligatoire a vu le jour le 27 juin 2012 (NF S 70-003 partie 1).

Afin d'aider les acteurs concernés par cette réforme et notamment les collectivités, Sogelink, spécialisée dans la conception et le développement de solutions logicielles et métiers pour le traitement des déclarations et documents liés à la réalisation de chantiers à proximité de réseaux et de la dématérialisation des échanges, propose des solutions globales et éprouvées.

Sogelink est notamment l'éditeur de la plateforme DICT.fr (www.dict.fr), pour la gestion, l'échange et l'envoi dématérialisé de documents de chantiers (DT, DICT, …).

Collectivités locales, maîtres d'œuvre, exploitants de réseaux et exécutants des travaux, la plateforme rassemble 40 000 utilisateurs qui échangent plus d’un million de documents chaque mois et font de DICT.fr la solution leader dans son domaine.

Expert écouté dans le cadre de l’élaboration de la réglementation anti-endommagement de réseaux et de la norme AFNOR associée, Sogelink est reconnue pour sa participation active à la sensibilisation et à l'information des acteurs et pour sa contribution à l'amélioration du respect de la réglementation. Ainsi, la société a développé ces derniers mois des offres de formations intra et inter-entreprises (www.sogelinkformation.fr) pour aider les collectivités locales, maîtres d'œuvre, exploitants de réseaux et exécutants des travaux à respecter les nouvelles exigences réglementaires DT-DICT, avec la mise en place de modules de formation spécifiques de 7 heures permettant d'appréhender les rôles et responsabilités de chacun, de la préparation à l'exécution des travaux à proximité de réseaux.

Le site communautaire Réseaux Infos Travaux (www.reseauxinfostravaux.fr) s'inscrit également dans cette volonté de partage de connaissances et permet de répondre aux questions pouvant se poser autour de la réforme DT-DICT. Il intègre l'ensemble des textes réglementaires se rattachant au sujet, des dossiers techniques ainsi qu'un forum ouvert à toutes les parties prenantes.

[Photo : Le marquage-piquetage doit améliorer la sécurité des réseaux]

Sogelink : Protys.fr qui facilite et sécurise le traitement et le suivi des échanges entre les maîtres d'ouvrage, entreprises de travaux, exploitants de réseaux et collectivités locales. Protys propose également une gamme complète de services associés pour accompagner ses clients afin de simplifier la gestion de leurs démarches et ainsi réduire les temps de traitement et les coûts associés.

Protys et le CFAFG se sont associés pour proposer aux maîtres d’ouvrage, entreprises de travaux, opérateurs et collectivités locales une formation à la nouvelle procédure DT-DICT. Cette formation personnalisable propose un contenu se composant d’un tronc commun relatif à la nouvelle procédure DT-DICT et de trois modules complémentaires adaptés aux objectifs et aux responsabilités de chacun dans le cadre de cette nouvelle réglementation.

Parmi les éditeurs de solutions logicielles, Star-Apic a également fait évoluer son application de gestion des DT-DICT et des récépissés pour répondre à la nouvelle réglementation.

Entièrement programmé dans l'environnement Microsoft .NET, ViSit.Anywhere est extensible et interopérable. Système ouvert, il peut s'intégrer dans toutes les architectures informatiques ouvertes (« urbanisation » : SIG, GED, work standards) et s'utilise aussi bien sur le terrain qu’en environnement sédentaire tout en respectant l'intégrité des modèles de données les plus complexes d'une base de données standard, permettant ainsi tous les traitements et calculs ultérieurs.

Au-delà des fonctions de cartographie, le SIG intègre ou s'interface avec des applicatifs métiers permettant une gestion fine des réseaux d’assainissement. DHI Eau & Environnement développe de son côté plusieurs applications interfacées avec ArcGIS d’Esri : Mike Urban pour la gestion de données liées aux réseaux d’assainissement, d'eau pluviale, d’eau potable et la modélisation des écoulements, mais aussi bien d’autres applicatifs dans les domaines de la gestion des inondations, des crues, etc.

Strategis, la filière informatique de Ginger Environnement et infrastructures, a développé quant à elle un outil facilitant la saisie de données sous MapInfo permettant de renseigner directement sur le terrain les données intrinsèques aux regards (profondeur, photo, débit d’eaux claires parasites, …) et aux collecteurs (nature, diamètre, profondeur, arrivée en chute, …).

[Encart : Intégrer la gestion patrimoniale dans le cadre des études de schémas directeurs d’assainissement La réhabilitation et la préservation du patrimoine d'assainissement font partie des réflexions à conduire lors de la réalisation d'un schéma directeur. En effet, si emplacement et les dimensions des ouvrages sont connus, leur âge, leur matériau et surtout leur état structurel le sont moins. Préserver et/ou restaurer le patrimoine des ouvrages d'assainissement constitue ainsi l'un des objectifs majeurs du schéma directeur. Le bureau d'études Safege a ainsi développé dans ce cadre une méthodologie en cinq étapes faisant appel à des outils d’auscultation, de diagnostic et de calcul adaptés : 1) évaluation des risques de dégradation en fonction des contraintes géologiques, géotechniques, hydrauliques et environnementales par une analyse multicritères. Cette étape conduit à sélectionner des zones à risques potentiels devant faire l'objet d'investigations complémentaires ; 2) pré-diagnostic sur site de l’état patrimonial des zones définies dans l’étape 1, intégrant l’utilisation de moyens d’auscultation et d’analyse comme : a) le vidéopériscope, caméra d’inspection télévisuelle à téléobjectif ; b) les visites pédestres des ouvrages visitables ; 3) auscultation plus précise de l’état structurel des secteurs à anomalies structurelles identifiées dans l’étape 2 : a) radar géologique et carottage des parois pour les ouvrages visitables ; b) inspections télévisées des conduites non visitables ; 4) diagnostic de l’état des secteurs dégradés du patrimoine conduisant à la définition des techniques de réhabilitation puis à un programme de travaux chiffrés et hiérarchisés ; 5) prescriptions de conservation de l’état du patrimoine : suivi du programme de travaux, définition d’un programme de surveillance de l’évolution de l’état structurel ainsi que d’acquisition des données sur l’ensemble du patrimoine et poursuite du diagnostic des tronçons moins critiques.]
[Encart : Le robot multifonctions : un outil de réhabilitation Axeo, filiale de Suez Environnement spécialisée dans les travaux sur réseaux, s’appuie régulièrement sur les robots pour réhabiliter ponctuellement les collecteurs d’assainissement non visitables ou pour les préparer avant une opération de chemisage. Ils permettent d’intervenir sur des réseaux de diamètre 150 à 800 mm de toutes natures : grès, acier, béton, PVC, amiante-ciment, conduite chemisée. Le tronçon à traiter est d’abord isolé en détournant ou en stockant les effluents puis nettoyé par hydrocurage. Le robot est ensuite introduit par le regard de visite dans la conduite et téléguidé depuis un poste de pilotage. Il dispose de plusieurs outils adaptés aux défauts à traiter : le fraisage, le masticage et la pose de manchettes chapeau.]
[Photo : Le système d’inspection rapide Hydrozoom V2, d’Hydrovideo intègre un zoom optique X 18 et permet d’atteindre la profondeur de 15 mètres.]

Le fraisage a pour but d’éliminer tout obstacle (branchements pénétrants, racines, radicelles ou joints élastomères apparents, dépôt de laitance, désalignement de conduite). Lors d’une opération de chemisage, il permet également de rouvrir les branchements depuis l’intérieur et ainsi de remettre le collecteur en service.

Le masticage permet de colmater par injection de résine époxy les défauts tels que des fissures circulaires et longitudinales, des trous et perforations ou des joints ouverts ou épaufrés. Le principe consiste à amener le robot au droit du défaut, à positionner l’outil de masticage ou d’injection et à combler les interstices par de la résine. Cette technique permet également d’étancher la liaison entre le collecteur et le branchement après une opération de chemisage. Cette opération est réalisée grâce à la mise en place d’un coffrage spécial au droit du branchement et d’un ballon introduit dans ce dernier. La résine peut ainsi combler toutes les cavités situées autour du branchement.

Les raccordements collecteur-branchement peuvent aussi être étanchés par la pose de manchette chapeau en feutre imprégnée de résine. La manchette est placée sur le système de pose couplé au robot, transportée vers le branchement à réhabiliter et positionnée par coffrage. La polymérisation de la résine est accélérée par un système de chauffe.

Les SIG intègrent aussi désormais la possibilité de gérer les inspections télévisées et leur normalisation via l’encodage des inspections selon EN 13508-2 faisant des ITV, un véritable outil de gestion patrimoniale.

Les ITV : un véritable outil de gestion patrimoniale

L’inspection télévisée ou vidéo n’a cessé de gagner du terrain ces dernières années. Initialement mise en œuvre dans les années 60 pour détecter et qualifier un dysfonctionnement, elle s’est banalisée au cours des années 90 pour le contrôle et la réception de travaux neufs. Sa mise en œuvre est même explicitement prévue par l’arrêté du 22 juin 2007 pour surveiller le fonctionnement d’un système de collecte. Mais c’est aussi un formidable moyen de mise à jour de l’inventaire patrimonial des collectivités. D’autant que la normalisation, au niveau européen du système de codage de l’inspection visuelle des branchements, des collecteurs, des regards et des chambres d’inspection (NF EN 13508-2) qui homogénéise les rapports d’inspection en uniformisant leur codification, permet de comparer les résultats obtenus d’un réseau à l’autre et de mettre en commun les données collectées. Star-Apic intègre dans sa solution Elyx Aqua®, un outil de gestion des ITV qui permet de reporter automatiquement les anomalies détectées par ITV de la canalisation dans le SIG pour contrôles et interventions sur le terrain.

L’obligation faite aux collectivités de réaliser avant la fin 2013 un descriptif détaillé de leur réseau d’assainissement, descriptif qui doit être mis à jour et complété chaque année, dope le marché de l’ITV et contribue à en faire un véritable outil de gestion patrimoniale. Certes, un ensemble d’inspection télévisée motorisé représente en moyenne un investissement de 50 000 € mais les outils se perfectionnent. Les caméras 3D permettent de scanner rapidement les canalisations et d’identifier, sur 360°, tous les défauts qui sont analysés par la suite en laboratoire. La caméra Numhélios d’Hydrovideo assure en un seul passage un enregistrement vidéo intégral de la canalisation en 3D. La vision et l’éclairage s’améliorent également favorisant les moyens d’investigations légers. La Staff Cam de CMR SMR permet de visualiser et d’enregistrer l’état des canalisations des DN 150 au DN 800 depuis le haut d’un regard. Fixée sur une perche télescopique, la caméra couleur équipée d’un centreur de canal, d’un téléobjectif à zoom optique x12 et d’un éclairage de 100 W, visionne la canalisation en quelques minutes. Même chose chez Agrippa dont la caméra d’inspection vidéo verticale Quick View Haloptic bénéficie d’une technologie qui lui permet d’offrir une vision de loin performante et homogène. Hydrozoom d’Hydrovideo est également destiné au contrôle visuel rapide des canalisations depuis un regard de visite. Il est composé d’un pupitre avec écran relié par un câble à un module caméra qui intègre un zoom et un éclairage LED lui permettant de réaliser rapidement un état général des réseaux. LMS - Lindauer Schere® d’Eufor Inter est une caméra satellite dédiée à l’inspection des réseaux d’assainissement et des conduites dérivées capable d’investiguer jusqu’au raccordement individuel.

Les robots progressent également et gagnent en autonomie autant qu’en polyvalence. Chez ECA HYTEC™, les systèmes modulaires “Pipe Cruiser” et “Mini Pipe Cruiser” permettent l’inspection de cana-

…lisations de diamètres allant respectivement de 150 à 1200 mm et de 80 à 500 mm et peuvent tirer jusqu'à 500 m de câble.

Côté polyvalence, la gamme Riezler, commercialisée par Agrippa comprend un chariot permettant des inspections sur des canalisations dont les diamètres vont 100 à 600 mm et un autre pour les inspections de 150 à 1200 mm.

Chez Hydrovidéo, la gamme Evolutis est composée de 3 chariots motorisés et de deux caméras à tête orientable. Ces éléments sont interchangeables et peuvent être complétés d’une caméra pour l’inspection des forages ou d'un module d’inspection “Satellite”, pour l’inspection des branchements depuis la canalisation principale.

À noter que Hydrovidéo développe et commercialise depuis plusieurs années son propre logiciel d’édition de rapports d’inspection “Hydroscan”. Ce logiciel, conforme à la dernière version de la norme EN 13508-2, permet l’export des données du rapport afin de les exploiter dans un SIG.

Toujours côté polyvalence, la société Rausch, riche d’une expérience en construction de système satellite depuis plus de 25 ans, représentée par Rivard, propose une gamme évolutive permettant avec un seul chariot l’inspection du DN 135 au DN 2 000, dont le satellite rotatif et localisable depuis collecteur DN 150.

Modularité également chez IBAK, spécialiste mondial et leader technologique des équipements d’inspection des canalisations, qui dessert en direct le marché français avec sa gamme étendue de produits modulaires. Avec peu de manipulation, ils peuvent être équipés ou transformés selon les circonstances et besoins de l'utilisateur.

[Photo : La Staff Cam de CMR SMR permet de visualiser et d'enregistrer l’état des canalisations des DN 150 au DN 800 depuis le haut d’un regard.]

Par exemple, le module Lisy 3 peut être utilisé avec le chariot T76 ou T86 afin d’obtenir un système satellite complet à partir du DN 150. Son enrouleur KW505 peut contenir jusqu’à 600 m de câble avec un treuil intégré.

Côté performance, Vidhop commercialise le matériel Rico qui permet des inspections sur une longueur de 600 mètres sans déplacement.

Les robots intègrent également différents types de capteurs, à base de micro-ondes, de laser ou d’infrarouges pour détecter les défauts de la canalisation mais aussi au-delà comme la mise en évidence du terrain encaissant autour de la canalisation (vides et compression...).

Les outils d’inspection et de réhabilitation tendent aussi à se rapprocher facilitant d’autant le travail des exploitants et réduisant le montant des investissements nécessaires. Ainsi, Robocana spécialisée dans la construction de robots de réhabilitation et ECA HYTEC™, constructeur de caméras, ont rendu leurs produits compatibles rendant possible le pilotage d'un robot de réhabilitation à partir d'un pupitre et touret fourni par ECA HYTEC™.

Pour les grands collecteurs (Ø entre 600 et 6000 mm), ECA HYTEC™ a développé le système SPC600 permettant, sur des longueurs de plusieurs kilomètres, de réaliser simultanément l'inspection TV, le relevé du profil de la conduite, et, par un sonar haute résolution, la visualisation en temps réel du niveau de sédimentation. Le système est opérationnel sur des conduites en charge partielle ou totale, sans en perturber l’écoulement.

Autant d’outils qui permettent de dresser un état des lieux quantitatif et qualitatif précis des infrastructures d’assainissement qu'il conviendra ensuite de valoriser dans le cadre d'une démarche de gestion patrimoniale.

La codification des observations suivant le cadre-type fourni par la norme 13508-2, pourvu qu'elle soit bien menée, le permet et les outils sont là. Charge aux collectivités maîtres d’ouvrage, et gestionnaires de réseaux, de s’équiper et de se former en veillant à ce que la propriété industrielle des données résultant de cette gestion demeure au sein du patrimoine de la collectivité.

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