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Risque inondations : prévenir pour ne pas subir

30 octobre 2009 Paru dans le N°325 à la page 94 ( mots)
Rédigé par : Stéphane QUéMENEUR

Pour se prémunir contre le risque inondations et ses conséquences, des solutions existent qui permettent de limiter les dégâts en mettant en place des protections permanentes ou amovibles anti-inondation dans le cadre d'un plan de gestion de crise. Explications.

Ces dernières années, des événements climatiques hors-normes comme l'ouragan Katrina en août 2005, le Tsunami du 26 décembre 2004 ou plus récemment la tempête qui a frappé le Sud-Ouest de la France, événements majeurs suivis d'inondations, ont éveillé les consciences sur ce risque porteur de menaces sur des zones entières, autant sur la vie des personnes que sur l’activité économique : les inondations peuvent paralyser et/ou endommager l'outil de production, empêcher l’accès aux entreprises comme leur approvisionnement.

Pour se prémunir contre le risque inondations et ses conséquences, des solutions existent qui permettent de limiter les dégâts en mettant en place des protections permanentes ou amovibles anti-inondation dans le cadre d’un plan de gestion de crise. Explications.

D’ailleurs, considérant que la France sous-estimait encore largement les conséquences du risque inondations sur la vie économique du pays, plusieurs associations nationales de collectivités locales viennent d’annoncer tout récemment l’adoption d’une position commune pour doter notre pays d'une véritable stratégie de prévention des inondations à la hauteur des enjeux. L’objectif de cette initiative est de mieux prendre conscience et faire prendre conscience de la réelle menace qu’est l’inondation et ses effets dévastateurs, de faire évoluer les manières de considérer le territoire, de l’aménager et de le préparer à un avenir qui comprendra certainement une inondation grave et enfin d’inciter chaque habitant, chaque chef d’entreprise, chaque gestionnaire de réseau à se tenir prêt à faire face aux atteintes et aux dommages et à remettre en état au plus vite son bien après l’inondation, que celui-ci soit atteint directement par l’inondation ou que son activité soit perturbée ou arrêtée indirectement à cause de l’inondation.

Selon le Centre européen de prévention du risque inondation (CEPRI), cet aléa concerne directement une commune

[Photo : Installation d’une barrière anti-inondation dans une usine chimique contre les crues de la Seine.]

métropolitaine sur trois, de 5 à 7 millions d'habitants et environ 400 000 entreprises sans parler des nombreux réseaux électriques, routiers ou ferroviaires situés en zone inondable.

Exemple de la crue centennale de Paris

Dans la seule région parisienne, près de 2 millions de personnes seraient concernées par une nouvelle crue centennale dont la probabilité est loin d’être nulle. Les dommages d’une telle crue sont estimés à plus de 12 milliards d’€ sur l'ensemble de la région Île-de-France, malgré l’action des dispositifs de protection existants. La moitié concernerait des dommages aux activités, d’après les estimations communiquées par les pouvoirs publics. Cela signifie qu'il y a 1 % de chance par an pour être inondé par une crue centennale, et « 22 % pour que le site soit inondé dans 25 ans » selon l’étude Jean Chevalier, FM Global. Autrement dit, tous les ans, la probabilité de survenance de la crue est la même. Ainsi, une crue centennale peut ne pas survenir pendant une très longue période et survenir ensuite plusieurs années d'affilée. La perception du risque est faussée par la faible récurrence de l'inondation. Souvent, de mémoire humaine, personne ne se rappelle d’une inondation et de ses conséquences. Il en résulte le sentiment qu'il s’agit d'un événement extrême, qui, rationnellement, ne surviendra pas puisqu’il est extrême.

En revanche, ceux qui ont vécu les conséquences d’une inondation sont plus à même d'engager des mesures de prévention, démarche que la société 2 l'eau Protection favorise aujourd'hui pour diminuer les effets négatifs de ces phénomènes.

Les études de la Compagnie d’Assurance FM Global montrent qu’une usine située en zone inondable a 6 fois plus de chance d’être touchée par un sinistre inondation plutôt qu’un incendie dont les risques et la prévention sont depuis longtemps passés dans la réflexion et les procédures collectives.

L'inondation ne survient pas souvent, mais quand elle survient, elle peut toucher une région entière et atteindre des coûts astronomiques.

L’inondation : un risque cumulé

Les grandes inondations exceptionnelles que l’on dit majeures et qui marquent l’opinion publique sont provoquées par une conjonction de facteurs exceptionnels. À l’origine, il y a souvent de très fortes précipitations en amont. Mais ce n'est pas un facteur suffisant. La chronologie des pluies, leur répartition spatiale sur le bassin, l'état hydrique initial, l'importance du ruissellement dû à l’occupation et l’imperméabilisation des sols, ou encore à leur gel en période de grand froid, etc., interviennent également.

Au niveau planétaire, les épisodes sont plus fréquents ces dernières années et d’une ampleur souvent plus importante. Une crue majeure comme celle de 1910, qui concernait la Seine et la Marne, et qui a vu le niveau des eaux atteindre 8,62 mètres à l’échelle du Pont d’Austerlitz, alors qu’en période normale ce niveau est inférieur à 2 mètres, est néanmoins possible, une nouvelle conjonction des facteurs déclenchants étant toujours envisageable.

Mais la crue majeure de type centennal, par exemple, n’est pas la seule à devoir être considérée : l'eau peut monter par débordement, ruissellement, refoulement, rupture de digue, remontée de nappe, infiltration des toitures par pluie d’orage, rupture de canalisations, surcôte marine, tsunamis.

Des conséquences économiques souvent incalculables

Outre les risques sanitaires liés aux boues et pollutions charriées par les eaux de crue, les coupures électriques et les pertes de

[Photo : Vue d'un portail totalement étanche installé sur un mur anti-crues le long d'une rivière dans le sud de la France.]
[Photo : Protection d'un local sprinkler contre une crue de la Seine. Hauteur : 90 cm.]

Les stocks nécessitent souvent les arrêts d’activités avec les conséquences toujours coûteuses, parfois fatales qui s’ensuivent. La gestion post-sinistre sera d’autant plus difficile et d’autant plus longue que le risque n’a pas été anticipé : les sociétés de nettoyage sont sollicitées de partout, il faut parfois des semaines pour retirer les boues et limons.

À Prague, deux hôtels voisins ont subi l’inondation exceptionnelle en août 2002 : celui qui avait élaboré son plan de prévention a rouvert en moins de trois mois. Pour l’autre, plus d’une année de remise en état a été nécessaire à cause des pollutions et des boues à éliminer.

Rien ne peut arrêter l’eau si des mesures de précaution et de prévention n’ont pas été préalablement arrêtées. Pour ce faire, il est nécessaire d’avoir pris conscience de ce risque bien en amont, afin de lui fermer la porte de façon étanche et au bon moment pour limiter les dégâts le jour venu.

Une seule solution : se protéger et se préparer

Le diagnostic relève de la seule initiative du chef d’entreprise, qui n’a pas d’obligation, sauf en matière d’ICPE. Lorsqu’il s’agit d’une démarche volontaire, une implication forte du dirigeant est nécessaire pour obtenir une implication et une collaboration efficaces du personnel. La réalisation d’un tel diagnostic nécessite en effet la collecte de nombreuses informations et documents.

Une démarche de prévention et de protection contre les risques liés aux inondations comprend plusieurs étapes qu’il convient de respecter.

Identifier et analyser le risque

Au-delà des références historiques, il est nécessaire d’étudier les risques actuels et leur évolution, tant pour la détermination des zones inondables d’un site considéré que pour l’évaluation des dommages potentiels. À noter que les risques de pollution des eaux et du sol lors d’une inondation ne doivent pas être négligés lorsque le site présente des stockages de substances dangereuses.

Protéger les biens et les personnes

Grâce à une protection adaptée au scénario de crue et à l’organisation d’une exploitation considérée, il est possible de réduire l’impact des sinistres et d’organiser une remise en route plus rapide ou une continuité de l’activité et parer les impacts négatifs de l’événement sur les marchés de l’entreprise affectée par le risque. Les protections permanentes et temporaires amovibles peuvent être combinées. Des systèmes efficaces peuvent être installés sur des fondations existantes, si celles-ci le permettent. Les barrières étanches, basées sur un système de poutres à encastrer, en sont un bon exemple. Depuis 1994, des milliers de barrières étanches en aluminium ont été installées en Europe. Tous les utilisateurs de ces barrières considèrent aujourd’hui qu’ils se sentent en totale sécurité à l’approche d’une crue. Ce système pérenne, allié à une mise en œuvre simple et rapide, assure une étanchéité parfaite dès le premier millimètre d’eau.

De même, les barrages amovibles, conçus pour fournir le même niveau d’étanchéité que les digues permanentes avec l’avantage d’être invisibles en temps normal, offrent solidité, robustesse et efficacité alliées à la légèreté d’un équipement totalement démontable et rapide de mise en œuvre. Ce sont les protections efficaces pour fermer des routes, des entrées d’usine, des devantures de magasins, des entrées de véhicules ou pour fermer des ouvertures de murs anti-crues dans des protections de zones inondables. Ces barrages sont également utilisés pour rehausser des digues et des quais dans des protections urbaines, de berges de rivières ou des aménagements littoraux.

Les portails étanches, Flip-up, barrières de

[Photo : Séparation d’un bassin intérieur et d’un bassin extérieur en piscine municipale, Alpes.]
[Photo : Barrière à descente automatique, hauteur 1,20 m, magasin, Rhône-Alpes.]

Rétention manuelles et pivotantes, portes et trappes automatiques étanches, garde-corps, protections souples en bâche PVC, sont autant de solutions simples et faciles à mettre en œuvre qui permettent, lorsque le risque inondations survient, de préserver les installations. À noter que certaines d’entre elles offrent également une protection efficace de rétention anti-pollution qui accroît leur intérêt. Pour faciliter l’installation dans les projets de nouvelles constructions, 2 L’eau Protection fournit des plaques d’assise avec des ancrages. Les barres de tension incorporées et soudées aux fondations en béton armé garantissent la stabilité et la reprise des efforts de la charge d’eau. Elles sont intégrées à la surface du sol et peuvent aussi être cachées en temps normal.

Établir un plan d’urgence

Un plan d’urgence requiert un engagement de la direction afin de constituer une équipe et de déterminer les scénarios en temps d’alerte, de catastrophe et post-crue.

Entre autres, il détaillera les procédures d’alerte, organisera l’équipe d’intervention, devra étudier les sous-sols et points bas, recenser le matériel disponible et mettre en œuvre le Plan de gestion de crise.

Il ressort de l’expertise et des savoir-faire accumulés par la société 2 L’eau Protection et ses partenaires que tous les sites et toutes les configurations peuvent être protégés, si l’on s’en donne les moyens et le temps.

En fonction des enjeux et des risques qui auront été identifiés suite à l’analyse de risques, les moyens correspondants devront être intégrés à la démarche de protection mise en place sur une ou plusieurs années. En gardant bien à l’esprit que le montant moyen des investissements consentis en matière de protection sera toujours plus d’une centaine de fois inférieur à celui des dégâts occasionnés lorsque le risque s’est réalisé...

[Encart : Références bibliographiques • Entreprises et risques de crues à Paris et en petite couronne – Rapport présenté par M. Michel Valache au nom de la Commission de l’Aménagement Régional, de l’Environnement, du Tourisme et des Transports et adopté à l’Assemblée Générale du 4 février 1999, mise à jour mars 2003. • Rapport Le Risque d’Inondation, Compagnie d’Assurance AFM/FM Global, Séminaire Prévention des Risques, Jean Chevalier, 23 septembre 2008.]
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