Des quantités de plus en plus importantes de données d'exploitation sont recueillies sur les réseaux d'eau et les usines de traitement. Les outils de télégestion les recueillent puis les centralisent avant que les logiciels de supervision les exploitent pour donner une vision globale, produire des rapports fiables pour optimiser l'exploitation et l'administration des ouvrages. De plus en plus, les collectivités, même modestes, s'équipent dans une approche d'hypervision intégrant tout à la fois les réseaux d'eau, la gestion des bâtiments, l'éclairage, la surveillance d'accès'
Dans le domaine de l'eau comme dans tous les autres secteurs, les économies sont à l’ordre du jour : les exploitants souhaitent optimiser les prélèvements d’eau, distribuer sans pertes, réduire les consommations d’énergie et de réactifs, les déplacements de personnels. Les outils de recueil de données, d’automatisation, de télégestion, de supervision, sans oublier la formidable évolution des capteurs, des automatismes, des logiciels, des télécommunications et la dissémina-
Sur le terrain, les avancées de la technologie, l’apparition des PC, la popularisation de l’internet (IP) offrent aujourd’hui des solutions quasiment infinies. Chacun trouvera chaussure à son pied pour optimiser ses ouvrages et systèmes, les rendre plus fiables. Si les grandes agglomérations disposent de moyens importants à consacrer au déploiement de systèmes avancés, les collectivités moyennes et petites y voient désormais aussi leur intérêt. Les motivations sont diverses.
S’équiper en systèmes avancés : des motivations diverses
Une des priorités qui se dégage est la réactivité en cas d’incident pour, d’une part, éviter une dégradation de la situation, et d’autre part, assurer la continuité de service. Cette évolution se place dans la succession historique des besoins comme le
SDEA du Bas-Rhin :
près d’un millier d’installations en supervision
Le Syndicat des Eaux et de l’Assainissement du Bas-Rhin compte 740 000 habitants et plus de 450 communes du Bas-Rhin. Il gère et exploite tout ce qui touche à l’eau potable et aux eaux usées. Il produit 33 millions de mètres cubes d’eau potable (260 sources et 120 puits) grâce à 190 stations de pompage, 111 stations de traitement et les distribue au travers de 240 réservoirs et plus de 4 000 km de réseau. En eaux usées, ce sont 5 800 km de réseau, 440 bassins de dépollution, 620 stations de pompage et 80 stations d’épuration d’une capacité de traitement de 670 000 EH. Le syndicat dispose aussi d’une flotte de 255 véhicules d’interventions (hydrocureuses, tractopelles, etc.).
Un patrimoine conséquent
Il faut à la fois gérer de manière globale tout en étant au plus près du terrain dans l’exploitation au quotidien et la résolution au plus vite de tout problème en réagissant rapidement aux alarmes afin d’assurer la continuité de service.
Cet ensemble est largement télésurveillé par le superviseur ControlMaestro™ développé par Elutions qui regroupe 315 installations d’eau potable, 506 installations d’assainissement, 54 stations d’épuration (dont 17 sous ControlMaestro). Courant 2013, le SDEA lance la sectorisation de l’eau potable (déjà 80 installations) et l’autosurveillance des réseaux d’assainissement (200 déversoirs d’orage équipés mi-2013).
Yves Carmans, technicien en charge de la supervision-télégestion au SDEA, souligne le rôle de la supervision : « C’est un outil d’étude, de diagnostic et d’analyse pour l’ensemble des services ouvrages et logistique. Au-delà du suivi quotidien des installations, nous utilisons l’astreinte centralisée à 100 % car nous répondons aux alarmes 7 jours sur 7 et 24 h/24. » La question de l’astreinte, la réactivité aux alarmes pour assurer la continuité de service étaient particulièrement importantes dans le déploiement récent de la supervision globale ; la supervision était présente depuis plusieurs années. Aujourd’hui, toute l’information est consultable par les agents de n’importe quel point grâce à l’accès web.
Une information à double sens : en cas d’incident le SDEA alerte si besoin ses abonnés grâce à l’internet (information sur le site et sur les réseaux sociaux) et par appel téléphonique par un serveur local (nature de l’incident et mesures à prendre).
L’aspect maintenance est important. Le contrôle journalier des courbes d’assainissement permet de vérifier le bon fonctionnement de chaque installation et de détecter des anomalies grâce à des seuils de fonctionnement pour réagir avant de subir des dégâts. Avec le télédiagnostic, les interventions sur site sont mieux ciblées : il y a d’ailleurs un engagement dans la réduction des coûts de déplacement des agents. D’autres économies sont tirées de la supervision en hiérarchisant le renouvellement des armoires électriques sur les installations qui présentent le plus de défauts et de défaillances de fonctionnement.
La supervision participe à l’optimisation énergétique. Le SDEA est en phase d’analyse des données de consommation des installations. Sur les stations d’épuration, les moteurs commencent à être équipés de variateurs de vitesse, mais d’autres méthodes sont envisagées pour réduire les consommations.
Plus globalement, la vision claire de l’ensemble du territoire permet une optimisation globale : « Nous avons un programme d’amélioration de la télégestion pour l’ensemble de la société qui nous permet d’élaborer des stratégies de déploiement de la télégestion, l’intégration de nouvelles fonctionnalités et, in fine, d’innover dans l’exploitation de toutes ces données », explique Yves Carmans.
Tout ceci ne s’est pas fait en un jour comme le montre la progression du nombre d’ouvrages télégérés : de 683 en 2008 à 875 en 2012. Plus finement : sur l’eau potable, le pourcentage passe de 44 % (269) en 2008 à 52 % (315) en 2012 ; pour les stations de pompage d’eaux usées de 61 % (369) à 72 % (506) sur cette période. Le démarrage de la collaboration avec Elutions s’est fait en 2005 avec l’installation d’une supervision Wizcon™ sur une station d’épuration puis un déploiement progressif lors du remplacement d’autres supervisions sur les stations d’épuration. À partir de 2008, les applications existantes ont suivi l’évolution du produit vers la nouvelle plateforme ControlMaestro.
Au niveau des matériels et des logiciels utilisés, l’essentiel est réalisé sur Windows XP (quelques postes en Windows 7) qui voisinent avec d’autres OS comme Linux.
Si le SDEA fait appel sur certains points à des intégrateurs, la supervision centrale et celle des stations d’épuration est réalisée en interne. Cette importante compétence interne permet de faire une veille active sur les technologies et sur les évolutions logicielles avec des retombées immédiates, par exemple pour le déploiement de l’autosurveillance et la sectorisation ou sur la WiFi/3G pour l’utilisation de tablettes pour la téléconsultation.
rappelle Alain Cruzalébes chez Perax : « au début, la télégestion s'est imposée pour réduire les coûts de personnel, éviter les déplacements, aller sur un site seulement en cas de besoin avéré. Ensuite, le besoin de continuité de service s’est accru, on est passé aux aspects préventifs. Actuellement, nous sommes à nouveau dans une phase d’optimisation des coûts, pas tellement ceux liés à la main-d'œuvre déjà bien optimisés, mais ceux de fonctionnement : en distribution d'eau, la sectorisation porte le marché car toute perte d'eau est un gaspillage de ressource et d’énergie. Dans le domaine des télécommunications, le sans-fil devient plus avantageux que le réseau filaire. »
Paul Raad, responsable commercial chez Wit, distingue « le client final, qui souhaite une interface simple, facile d'accès, pour consulter l'état du système (savoir si tout va bien) de l'exploitant qui a des besoins techniques, veut aller dans les détails techniques, être réactif en cas de défauts et d’alarme, anticiper un défaut mineur avant qu’il ne dégénère en pannes successives. »
Avis comparable d’Elie Laurent, responsable commercial de CAD.eau OTV Sud-Afrique, filiale d’OTV qui conçoit, réalise des outils de contrôle-commande, qui distingue « l’exploitant qui connaît bien ses installations et a besoin d'un superviseur temps réel pour faire du pilotage fin (solutions de type PC-Vue d’Areal Informatique, Topkapi d’Areal, Panorama de Codra, Intouch de Wonderware, Z-View de PL-Systems etc.) selon des profils donnés, de l'utilisation en temps différé (bilans, rapports, planification de travaux etc.) avec regroupement de plusieurs systèmes sur un poste central, on parle alors d’hypervision. »
Le terme hypervision émerge chez beaucoup de concepteurs. Codra argumente sur la fin de la multitude de systèmes dédiés, tous les métiers étant désormais accessibles de façon unifiée.
Pour Thierry Ballot de Rockwell Automation, « les enjeux des marchés de l'eau sont
L’énergie avec plus d’efficacité énergétique (utilisation de vitesse variable notamment dans les eaux usées), la continuité de service, surtout en eau potable où l’on n’a pas le droit à l’erreur, et la traçabilité des données. Les automates programmables (ou contrôleurs) ont gagné en puissance de traitement et mémoire et assurent des fonctions avancées en local. Une des retombées, par exemple, est l’horodatage au niveau du contrôleur et non pas à partir de l’horloge du superviseur. Thierry Ballot constate aussi « l’accroissement dans l’industrie de la demande de traitement des effluents en vue de recycler l’eau, stimulé par l’arrivée de la notion d’empreinte environnementale ».
Des objectifs diversifiés
Que font vraiment les collectivités et exploitants de tous ces outils ?
Le mouvement est amorcé depuis longtemps en eau potable pour réduire les coûts de pompage mais il continue de se déployer car de nombreux réservoirs ne sont toujours pas instrumentés ni équipés d’automatismes afin de profiter au mieux des tarifs électriques pour le pompage en fonction des tranches horaires. Une large gamme de solutions et applications en automation et informatique industrielle mises en œuvre par Bouygues Energie & Services, IP Systèmes ou Crouzet Automatismes permettent de satisfaire ce type de besoins.
Si la continuité du service est une motivation constante pour les utilisateurs, la simplicité de mise en place et d’exploitation est également un critère décisif dans ce domaine. Pour répondre aux besoins en télégestion des installations ou des machines de traitement de l’eau, Crouzet a établi un partenariat avec la société suédoise HMS afin de rendre son contrôleur logique Millenium 3 gérable à distance. Le principe : une passerelle Netbiter EasyConnect est connectée directement au contrôleur logique Millenium 3 sur le terrain. La passerelle Netbiter communique avec un hébergeur de données sécurisé « Cloud », Netbiter Argos, qui collecte, stocke et organise les données de l’équipement de terrain. En se connectant à ce serveur, les utilisateurs peuvent consulter à tout moment dans un tableau de bord Web le statut précis de l’installation gérée par le Millenium 3.
Ils reçoivent également des alertes et des informations lorsque des événements spécifiques se produisent, consulter et télé-
Une nouvelle solution de télégestion centralisée
« Jusqu'à présent, avec nos différentes solutions matérielles et logicielles, dont Talk2M, nous nous étions focalisés sur l'accès distant à la demande vers un API, explique Serge Bassem, CEO et cofondateur d'eWON. Nos clients sont pour la majorité des constructeurs de machines qui se connectent en cas de problème pour effectuer un diagnostic ou une maintenance de l'API sur une machine. »
Avec eFive, eWON répond à un autre type de besoin, à savoir des connexions permanentes et temps réel avec des installations et sites distants. « Nos clients sont ici des gestionnaires d'infrastructure ou d'installations techniques qui veulent alimenter une télégestion centralisée de type SCADA avec des données temps réel. »
Avec eFive, eWON s’attaque donc à un nouveau marché, celui de la télégestion centralisée au moyen de SCADA. Ces systèmes de télégestion permettent de traiter en temps réel un grand nombre de mesures et de contrôler à distance des installations techniques. eFive permet aux exploitants de disposer de connexions permanentes et sécurisées (VPN) entre le SCADA et les sites distants. « Avec eFive, nous adressons les marchés de l'eau et des énergies renouvelables comme le biogaz, le photovoltaïque ou encore l’éolien, explique Serge Bassem. eFive permet de connecter entre 25 et 100 sites distants en fonction du modèle. Nous visons les petites et moyennes télégestions jusqu’à 100 sites distants. C’est là que les attentes sont les plus fortes sur le marché pour une solution ouverte aux API et aux SCADA. »
eFive permet également de charger des rapports sur les données archivées. Cette solution offre aux utilisateurs et ingénieurs en charge de la maintenance et de l'exploitation un moyen rapide d’améliorer le contrôle des applications telles que contrôle du niveau d'un bassin, actionnement d'une pompe de filtration, etc., et de réduire les coûts.
Plus généralement, le volet énergétique dans l’exploitation est un puissant moteur à l'adoption d'outils de supervision comme le confirme Paul Raad en pointant un problème particulier : les pics de consommation entraînant un dépassement de consommation par rapport au contrat qui coûtent très chers. En étudiant bien les consommations grâce aux bilans, on pourra limiter les puissances souscrites et mettre en place des outils évitant les surconsommations.
La réduction des pollutions, surtout en zone sensible, pousse à l'automatisation et la supervision. Un exemple parmi d’autres, la station d’épuration de l’usine Henaff (6 000 Eh en épuration biologique) supervisée par un automate Easy de Wit, programmé et paramétré spécifiquement par Wit et installé par Veolia Quimper : 1 000 points sont contrôlés en continu, supervisés avec accès et possibilité de modification de paramètres par navigateur internet, ceci sans licence d’exploitation, la supervision étant intégrée à l’automate. « Les automates plus puissants ne remplacent pas une vraie supervision qui réalise la consolidation et la validation de données, s’interface avec d'autres logiciels comme la GMAO. Cette solution Easy est une facilité pour le client qui n’a pas à payer de logiciel et accède par internet », explique Paul Raad, responsable commercial chez Wit.
Concernant les économies sur l’eau potable et celles qui en découlent, Arnaud Judes d’Areal cite le syndicat mixte d’eau et d’assainissement de la Haute Bourbre en Isère. Samuel Rochas, directeur technique de ce syndicat : « Le réseau d’eau potable compte 400 km de canalisations alimenté par des sources et des captages. Le syndicat souhaitait faire plus de préventif concernant les fuites et l’entretien. Il existait un PCWin développé par Lacroix-Sofrel pour consulter certains sites. L'appel à projets de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée sur les économies d'eau mi-2012 a accéléré les choses. Nous avons défini un cahier des charges (250 k€ au total, subvention de 50 %) pour installer des débitmètres et une supervision Topkapi qui récupère les données issues du PCWin et de dataloggers LS42 de Lacroix-Sofrel pour les sites isolés. Nous disposons maintenant d’une vision globale du réseau et visons une économie d’environ 100 000 m³/an (passer de 71 % à 80 % de rendement). Cela entraîne une baisse des redevances, une économie de pompage, de réactifs de désinfection… »
Stations et pourquoi pas les chaudières et les intrusions sur site ». Samuel Rochas n’oublie pas non plus les retombées positives dont bénéficie l’image du Syndicat.
Une constante : optimiser l’exploitation
Au sein d’une communauté de communes, la supervision permet également d’identifier le rôle de chacune d’entre-elles. C’est le cas sur la communauté de communes Maurienne Galibier (CCMG), pour les eaux usées. Elles sont traitées dans la station Calypso (35 000 Eh) supervisée par un PCVue développé par Arc Informatique. Le réseau de collecte et ses postes de relevage constituent un autre marché de la compétence de la CCMG dont l’intégration à la télégestion de la station était assez naturelle, particulièrement pour les astreintes et le suivi de leur fonctionnement. C’est désormais chose faite suite à l’intervention de CAD.eau. « Les postes sont équipés de postes locaux Lacroix-Sofrel qui communiquent par liaison RTC les données (hauteurs d’eau, temps de fonctionnement etc). La CCMG souhaitait aussi…
PcVue au service de l’usine de traitement des eaux Super Rimiez
L’usine Super Rimiez est une référence en matière de traitement des eaux. Créée en 1972, cette usine a été plusieurs fois amendée avec, en 1998, une rénovation complète du site, puis, en 2007, une mise à jour système. L’ensemble « Alpes Maritime Secteur Nice » comporte douze sites de production d’eau potable dotés d’une capacité totale de 460 000 m³ par jour, et un réseau hydraulique de 3 400 kilomètres de long pour distribuer en eau potable plus de 64 communes correspondant à plus de 950 000 habitants. Super Rimiez approvisionne la ville de Nice (350 000 habitants) ainsi que son agglomération. La distribution d’eau est assurée par un réseau long de 1 200 km et équipé de multiples vannes, pompes et équipements de régulation.
L’usine de Super Rimiez gère l’ensemble des étapes du processus qui mène l’eau des points de collecte jusqu’aux robinets des habitants. Outre la collecte des eaux et leur distribution, sont également pris en charge par Super Rimiez le traitement des eaux ainsi que leur stockage dans des réservoirs situés sur des points hauts. Cela inclut donc une gestion des processus sur le site lui-même mais aussi de toutes les fonctions de commande et de contrôle à distance effectuées au niveau des stations de pompages et des installations de transformation secondaires localisées en amont et en aval, notamment les 20 stations d’épuration et les 90 stations de relèvement que compte l’ensemble du dispositif.
Pour mener à bien la surveillance et le bon fonctionnement de cette infrastructure complexe, Veolia Eau exploite un système de télésurveillance et d’acquisition de données ou SCADA géré par une solution logicielle PcVue d’ARC Informatique. Le superviseur collecte les données vers un système informatique centralisé et les exploite. Ces données sont traitées directement par PcVue pour être affichées dans des synoptiques au travers de symboles pouvant être instanciés. Les informations recueillies sont traduites dans des objets standards PcVue (objet d’événements et objets d’alarmes pour les données « tout ou rien », exploitation de courbes pour les données analogiques) puis archivées dans des bases de données en vue de les exploiter par la suite dans des outils de type tableurs.
Dans le cas de Super Rimiez, ce logiciel gère à la fois les processus de contrôle et de surveillance sur le site principal mais aussi sur les sites secondaires.
Le réseau de contrôle et de télésurveillance mis en place comprend 26 terminaux SCADA qui procèdent à l’acquisition d’environ 50 000 variables provenant de quelque 400 API et terminaux distants. Pour ce faire, l’équipe d’ingénieurs du site de Super Rimiez a configuré 1 800 synoptiques et 600 objets. « Outre ses performances de haut vol, l’un des principaux atouts de la solution PcVue réside dans la facilité d’utilisation de l’interface graphique, ce qui a permis à notre équipe d’ingénieurs de développement de configurer les synoptiques et les objets beaucoup plus rapidement qu’avec une solution de supervision SCADA traditionnelle. Ce qui contribue à réduire de manière significative les coûts et les temps de déploiement de l’application », explique Marc Pons, ingénieur expert chez Veolia Water et directeur du département « Contrôle Commande » du centre d’exploitation de la Côte d’Azur.
En ce qui concerne le réseau de transmission de données, le protocole de communication TCP/IP est utilisé dans toute l’usine, y compris au niveau des 26 terminaux SCADA. Le réseau s’appuie sur un réseau privé virtuel, sur des lignes ADSL et sur le réseau GPRS, ainsi que sur une liaison satellite pour les connexions principales, et sur une transmission RTC, GSM ou SMS par paquet pour la transmission des données horodatées via un serveur d’archivage sécurisé. Ce réseau dessert environ 450 sites de télésurveillance et, chaque mois, est capable en moyenne de délivrer 8 000 commandes à distance et de reconnaitre et de superviser 7 000 alarmes.
Du nouveau chez PL Systems Unitronics France
Le nouveau V350J, commercialisé par PL Systems Unitronics France, est un automate puissant combiné à un affichage tactile graphique de 65 536 couleurs TFT à LED. Il rejoint la gamme des API et IHM avec façades plates d’Unitronics, les V570J et V1210J.
Conformément à la norme IP 66/NEMA 4X, cet automate avec écran plat tactile est résistant aux conditions extrêmes et étanche à l'eau. Il répond aux exigences des exploitants dans tous les secteurs de l’industrie, du bâtiment, de l'automobile, de l'agroalimentaire (chambre de repos, dosage…), de l'agriculture, de l'environnement et notamment de la gestion de l’eau (production et distribution).
Son concept monobloc permet un gain rapide en coût, en développement, en câblage et en encombrement. Il met à disposition de nombreuses fonctionnalités : 120 Ko de database pour la gestion de recettes, jusqu’à 24 boucles PID auto tune, une application ladder de 1 Mo, images 6 Mo, fonts 512 Ko, jusqu’à 512 E/S ; entrées analogiques, PT100, thermocouples…
Il est doté également d'une IHM de qualité avec un écran tactile de 3,5", 320 × 240 pixels (QVGA) avec 5 touches de fonctions programmables et personnalisables, 65 K couleurs à LED, jusqu’à 1024 pages différentes et, en termes de communication : Ethernet, Wifi, Modem GPRS/GSM/CDMA, Bluetooth, Web Serveur, Email Serveur, CANopen, CANbus, protocole libre ASCII, Modbus, Profinet, Communication Machine to Machine.
Enfin, il permet l’acquisition de données sur Excel, l'enregistrement de données (Recettes), l’envoi d’emails avec pièces jointes en CSV, facilitant la gestion de données et la traçabilité. Il est livré avec un soft de développement complet en instructions ladder, facile à utiliser, ainsi qu’avec des softs de pilotage à distance simples d’utilisation et intuitifs.
Autre innovation, le nouveau JAZZ® série 2, 10 fois plus rapide et avec 2 fois plus de mémoire que l'ancien JAZZ, un automate incluant dans un même boîtier 40 E/S maximum et toutes les fonctions d'une interface avec clavier. En répondant aux applications et aux exigences du milieu industriel à un prix mini, il constitue une bonne solution pour les petits automatismes et pour remplacer les relais, boutons, voyants, afficheurs, régulateurs par un automate complet. Le Jazz® série 2 propose également plusieurs types de communication comme l’accès à distance par modem (fonction « Remote Access »), envoi et réception de SMS via Modem GSM, OPC serveur, Réseau Modbus, et est maintenant disponible avec Ethernet.
mesurer les débits des eaux usées rejetés en limite de chaque commune. Des compteurs ont été installés et nous avons tous les jours sur notre poste de supervision à la station les bilans de la station, des sous-stations et débits aux limites de communes ainsi que ceux des déversoirs d'orage », explique Claude Mottard, responsable de la station d’épuration. Celle-ci a été construite en 2006, la supervision sur les postes de relèvement s'est déployée sur 2008 et 2009, puis sur les déversoirs en 2012.
La Communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée regroupe douze communes et l'assainissement est entré en 2009 dans ses compétences. Chaque commune a son mode de gestion et plusieurs régies et contrats de délégation de service public gèrent les stations d’épuration et chaque délégataire dispose de sa propre supervision. « L’autosurveillance du réseau d'eaux usées a poussé à la mise en place d’une nouvelle supervision et le choix s'est porté sur un Topkapi d’Areal mis en place par CAD.eau en novembre dernier. Pour l’instant, 25 points sont surveillés (niveau, vitesse, débits) et le déploiement se poursuit » explique Candice Mizon, adjointe au responsable du service assainissement. Le déploiement
Se fera en coordination avec les délégataires qui pourront remonter certaines de leurs données à la supervision réseau. L’apport de la surveillance du réseau se situe au niveau des exigences réglementaires d’autosurveillance, sur la connaissance de l'état en temps réel du réseau et le déclenchement d’alarmes et d’interventions notamment au niveau des points de rejet au milieu naturel. « Nous voyons ainsi sur quels points du réseau il y a des surcharges et nous aurons une meilleure connaissance du fonctionnement du réseau pour mieux intervenir dessus », souligne Candice Mizon.
Au Seacam, Syndicat Eau & Assainissement de la Communauté d’Agglomération Montluçonnaise, la télégestion installée en 1994 était vieillissante avec ses lignes de communications spécialisées peu fiables et coûteuses et des automates en fin de course. « L'ensemble du système a été revu et remplacé par un système Panorama E2 de Codra, l'arrivée de 14 automates Modicon M 340 de Schneider Electric et l’utilisation privilégiée de modems Westermo DR-250 ADSL pour diminuer les coûts ; les échanges ont lieu sur VPN pour sécuriser les échanges », explique Guillaume Pszonak qui précise que tout est opérationnel depuis début 2012. Le système regroupe toutes les données de l’usine de traitement (captage sur le Cher), des 17 stations secondaires plus quelques informations issues de trois postes équipés en Lacroix-Sofrel et des reports d’alarmes sur quelques postes locaux sans automatismes. Comparé au système précédent, l’utilisation est beaucoup plus simple : « nous pouvons modifier directement des paramètres, des valeurs seuils alors qu’avant il fallait faire intervenir l’installateur » explique Guillaume Pszonak.
Le poste de supervision est installé à l’usine des eaux mais accessible par PC portable de n'importe où avec une licence dédiée. Toutefois, il n'y a pas possibilité d’accès direct en ligne, procédure pas suffisamment sécurisée d’après Guillaume Pszonak. L’ADSL et son accès instantané a permis de diviser les coûts par trois au moins. À l'avenir, d'autres économies sont attendues notamment en affinant l’exploitation pour profiter au mieux des heures creuses. La modernisation et la réhabilitation de l’usine en cours fera encore évoluer la supervision.

