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Un large choix de techniques pour un marché en progression

28 septembre 2007 Paru dans le N°304 à la page 63 ( mots)
Rédigé par : Julie DOINEL

Avec l'évolution de la réglementation, le marché de la dépollution des sols s'envole. Une multitude de techniques sont proposées, leur choix dépend de la nature de la pollution et des caractéristiques du sol.

[Photo : (crédit photographique en marge)]
Plus de 300 millions d’euros, c’est l’estimation du marché français des études et de la. Avec le renforcement de la réglementation et la prospection de nouveaux terrains pour répondre à la demande croissante de logements, le nombre de sites à dépolluer est en nette progression : à ce jour, près de 3 900 sites pollués ou potentiellement pollués sont officiellement recensés (voir encadré). Pour répondre à cette demande, plusieurs techniques sont proposées. Quatre familles de techniques de traitement se partagent le marché : le traitement in situ, sur site après excavation, hors site, et par confinement. Elles se définissent en fonction du type de la pollution et de la nature du sol.
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[Encart : Une politique de gestion des risques renforcée L’étude détaillée des risques et le diagnostic approfondi ont été introduits dans la circulaire du 10 décembre 1999 pour fixer les règles d'approche, en fonction de l'usage des sites et sols pollués. Le décret d'application du 16 septembre 2005 de la loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages a aussi permis de renforcer les responsabilités des exploitants d’installations classées lors de cessation d'activité. Le principe d'une concertation avec le maire et le propriétaire du terrain pour l'usage futur du site a été inscrit dans le Code de l'environnement. La loi impose aussi un bilan environnemental lors des phases d'administration judiciaire. Mais la réglementation ne s'arrête pas là. Au cours du premier semestre 2007, le gouvernement a adopté de nouvelles prescriptions particulières, dont une destinée aux bâtiments accueillant des enfants. Une circulaire du 14 février, associant les ministères de l’Écologie, de la Santé et de l’Équipement, recommande en effet d'éviter la construction de tels établissements sur les anciens sites industriels, même lorsqu'ils ont été dépollués dans le respect des règles de l'art. D'autres circulaires ont été publiées à la même période permettant « de mieux conduire l'action de l'État et de mieux informer les acteurs sur ces méthodes et sur les outils mis à leur disposition ». Les préfets sont désormais chargés de diffuser auprès de leurs interlocuteurs un guide de gestion des sites potentiellement pollués. Autre grand changement : la notion d’Analyse du risque résiduel (ARR). Plutôt que d’évaluer les risques en fonction des usages, pour fixer un seuil de dépollution, le niveau de dépollution doit être défini au niveau technique et économique, et son seuil résiduel doit être validé en fonction de l'usage envisagé. Cette notion permet ainsi d’éviter de bloquer des projets, dont les seuils élevés engendrent des interventions trop coûteuses et bloquent les projets. D'autres actions sont à venir : mieux préciser le champ d'intervention de l’inspection des installations classées dans les questions de dépollution des sols, et homogénéiser les méthodes de travail par la labellisation des bureaux d'études intervenant lors des problèmes de pollutions des sols. Un guide à l'attention des aménageurs urbains doit aussi être élaboré par le MEDAD et l’Ademe, en associant d'autres acteurs concernés (ministères, collectivités, professionnels, représentants de la société civile...). Grâce à ce renforcement de la législation, les sites pollués ont pu être plus rapidement répertoriés. Aujourd’hui, on recense près de 180 000 sites susceptibles d'avoir généré une pollution des sols. Deux bases de données sont disponibles sur internet : Basias recense l'ensemble des sites, et Basol liste les sites appelant une action des exploitants et des pouvoirs publics à titre préventif ou curatif (3 900 sites répertoriés à ce jour). J.D.]

... d’accidents industriels, mais aussi de cuves de mazout chez les particuliers. En fait, c'est surtout la nature du sol qui permettra de déterminer le type de traitement : perméable ou non, organique, granuleux, présence d'une nappe... Dans un sous-sol riche en matière organique par exemple, les polluants migreront lentement. À l'inverse, un sol poreux et pauvre favorisera leur diffusion.

Des traitements au cas par cas

Pour justifier les choix techniques retenus sur des critères explicites, la politique de gestion des sols pollués est désormais intégrée dans une politique plus large de prévention des risques chroniques et de nouveaux outils méthodologiques ont été définis.

La démarche d’interprétation de l’état des milieux (IEM) vise à s’assurer que l’état des milieux est compatible avec des usages présents déjà fixés. Elle permet ainsi de différencier les situations qui permettent une libre jouissance des milieux de celles qui pourraient poser un problème.

Le plan de gestion intervient lorsque la situation permet d’agir aussi bien sur l’état du site que sur les usages qui peuvent être choisis.

Tableau de l’offre

Produits volatils Principe de traitement : Traitement in situ – extraction des polluants volatils par mise en dépression Technique de traitement : Venting (extraction sous vide) Prestataires : Arcadis, ATI Services, Idra Environnement, Ikos Environnement, Pollution Service, GRS Valtech, Extract-Ecoterres, IDRA, Serpol, Sita Remediation, Sol Environment, TVD, Valgo Remediation
Hydrocarbures Principe de traitement : Dégradation des polluants par des bactéries Technique de traitement : Biodégradation Prestataires : Arcadis, ATI Services, Biobasic Environnement, Biogénie, IDRA, Serpol, ICF Environnement, Extract-Ecoterres, Sers Environnement, Brézillon, TVD, Ortec, Sita Remediation, GRS Valtech, Séché Eco-Services, Sol Environment, Valgo Remediation
Hydrocarbures volatils et semi-volatils Principe de traitement : Combinaison des deux techniques précédentes Technique de traitement : Bio-venting Prestataires : Apinor, Arcadis, ATI Services, Biobasic Environnement, Extract-Ecoterres, Biogénie, Brézillon, IDRA Environnement, Ikos Environnement, Sita Remediation, GRS Valtech, Pollution Service, Séché Eco-Services, Sol Environment, Valgo Remediation
Polluants vaporisables (solvants chlorés) Principe de traitement : Mise en phase vapeur des polluants dissous Technique de traitement : Stripping Prestataires : Arcadis, ATI Services, Brézillon, GRS Valtech, Extract-Ecoterres, Ikos, Serpol, Sita Remediation, TVD, Valgo Remediation
Tous produits (notamment polluants organiques ou métaux) Principe de traitement : Entraînement des polluants à l’eau et ré-oxydation par pompage Technique de traitement : Lessivage Prestataires : ATI Services, Brézillon, Extract-Ecoterres, GRS Valtech, IDRA, Ikos, Serpol, TVD, Valgo Remediation
Hydrocarbures légers et lourds, métaux Principe de traitement : Traitement sur site après excavation – extraction à l’eau ou avec un solvant Technique de traitement : Lavage Prestataires : 3L Ingénierie et Finances, Brézillon, Ecoterres, GRS Valtech, IDRA, Sita Remediation, Séché Eco-Services, Sol Environment, Valgo Remediation
Hydrocarbures volatils non chlorés (essence, fuel, kérosène) Principe de traitement : Évaporation et/ou craquage et/ou combustion incomplète Technique de traitement : Désorption thermique Prestataires : Colas Environnement Recyclage, GRS Valtech, ICF Environnement, Deep Green, Serpol, Séché Eco-Services
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sis ou adaptés. Il est donc utilisé pour des projets de changement d’usage sur des sites pollués ou lors de la cessation d'activité d'une installation classée et de la remise en état du site.

Des modalités de mise en œuvre de l'évaluation quantitative des risques sanitaires (EQRS) ont été définies pour chacune des deux démarches de gestion évoquées ci-dessus.

Dans le cadre de la démarche d’interprétation de l'état des milieux (IEM), l’état naturel de l'environnement et les valeurs réglementaires en vigueur pour les eaux de boisson, les denrées alimentaires et l’air extérieur, deviennent désormais les références pour la gestion des risques. En l'absence de valeurs réglementaires de gestion, une EQRS est réalisée suivant des modalités cohérentes avec la gestion en place pour l'ensemble de la population.

Dans le cadre du plan de gestion, une EQRS est réalisée pour valider l’adéquation du processus de dépollution au regard des usages choisis ou constatés. Lorsque les usages peuvent être choisis, les résultats de l’EQRS menée sur les expositions résiduelles doivent être satisfaisants. Dans le cas contraire, la démarche doit être poursuivie en dépolluant de manière plus poussée ou en choisissant des usages moins sensibles.

Le plan de gestion est désormais un document structuré et aisément exploitable. Il devra expliciter l'ensemble de la démarche de gestion en justifiant, sur la base d'un bilan “coûts-avantages”, les choix retenus. Une fois les opérations de dépollution réalisées, un plan de suivi permettant de réaliser une surveillance environnementale efficace du site traité sera remis à l'administration. Un contrôle de la mise en œuvre du plan de gestion est prévu. Les mesures de gestion seront contrôlées au fur et à mesure du déroulement des opérations de dépollution par une entité indépendante des prestataires en charge de leur réalisation. Une fois les travaux de dépollution réalisés, afin de garantir de façon transparente la bonne exécution des travaux prévus, le rapport de l’entité indépendante citée ci-dessus sera rendu à l’administration.

En pratique, le choix de la technique de traitement doit être défini, le plus souvent au cas par cas. Les deux premières techniques sont le traitement in situ ou sur site après excavation. Le traitement sur site permet d'extraire et de traiter les terres à dépolluer. Le traitement sur site peut être de type biologique ou physico-chimique. Il peut également se faire par lavage ou par désorption thermique. Il concerne les hydrocarbures et les métaux, et les hydrocarbures volatils non chlorés. GRS Valtech a présenté sur le salon Pollutec 2006, son procédé de lavage Ramsol pour le traitement des terres polluées par HCT, HAP et des métaux. L'innovation de ce procédé repose sur un lavage à sec avec tri granulométrique puis un lavage par voie humide. Il présente l’avantage d’un contrôle permanent grâce à un tri analytique réalisé à chaque étape du traitement, et le recyclage des eaux de lavage permettant

[Photo : Le traitement par sonochimie de Sita Remédiation concerne plus particulièrement les nappes polluées : un champ d'ultrasons génère des bulles de cavitation et provoque une élévation de la température, une augmentation de pression, des décharges électriques et des forces de cisaillement. Ces phénomènes vont favoriser la pyrolyse des composés jusqu’à des formes simples et non toxiques pour l'environnement.]
[Encart : Lyon Confluence : la première EDR générique Le projet urbain Lyon Confluence consiste à étendre le centre-ville historique de Lyon, au sud de la presqu'île entre la Saône et le Rhône, sur la base d’anciennes friches industrielles. Pour ce projet d'aménagement majeur, l'agglomération lyonnaise a lancé une politique innovante en matière de dépollution des sols. Pour la première fois en France, une étude détaillée des risques (EDR) générique, c'est-à-dire à l’échelle de l'ensemble du territoire, a été réalisée pour le choix des traitements à effectuer. « La réglementation impose que la dépollution soit traitée en fonction de l'usage futur du terrain. Et comme la future place nautique est destinée à accueillir tout type de public pour tout type d’usage, nous avons décidé d’élargir au maximum l’étude des risques », résume Benoît Bardet, responsable communication à la SEM Lyon Confluence, maître d’ouvrage du projet. À l'origine, une EDR consiste dans la détermination des risques pour la santé en fonction du futur usage ciblé du site, et de la définition de scénarios de réhabilitation en fonction des concentrations des polluants dans les sols et les eaux, sur la base du calcul de la DJE, la Dose journalière d’exposition. Pour le site du projet Lyon Confluence, c'est le cumul des usages qui est pris en compte : des personnes travaillant sur le site aux enfants qui y pratiqueront des loisirs. Cette initiative impose évidemment des démarches plus complexes, et des travaux de dépollution plus exigeants. Mais le grand Lyon est bien décidé à vouloir utiliser comme vitrine, il a d’ailleurs présenté ce « document de référence pour les chantiers de réhabilitation des sols » à l’occasion du salon Pollutec en 2006. Si Lyon Confluence a été initié en 2000, les premiers travaux ont débuté seulement en 2005, sur le site de Montrochet. Cette zone, longtemps occupée par des installations industrielles et ferroviaires, est destinée à accueillir de futurs logements et des bureaux ainsi que des voiries et des espaces verts. Au total, ce sont 7.000 m² de terres, fortement polluées en hydrocarbures, qui ont dû être évacuées. En octobre 2006, les travaux de dépollution de la future place publique ont été engagés. Cet espace de 4 hectares accueillera la Place nautique, où la Saône fera partie intégrante de la ville grâce à la réalisation d'une darse, un bassin abrité de 2 hectares et de 2,2 m de profondeur. « Au total, 175.000 m³ de terres vont être excavées pour le creusement de la darse, élément central de la place nautique. Ces terres vont être passées au crible. Au final ce sont près de 55.000 m³ de fines, soit environ 30 % du volume, qui seront traitées », résume Benoît Bardet. La technique de traitement choisie est la désorption thermique. C’est la société Sogreah Magelis, assistant maître d'ouvrage et maître d'œuvre, qui a réalisé l’EDR générique. La société GRS Valtech est la société mandatée pour assurer le traitement des sols. Le chantier devrait durer 14 mois. ]

J.D.

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Sites et sols pollués : un nouvel opérateur sur le marché national

Dans le cadre de sa stratégie de développement sur le marché du traitement des sols pollués par des hydrocarbures lourds et des HAP, la société 3L Ingénierie et Finance présidée par Eric Azulay fait son entrée sur le marché français des sites et sols pollués. Un rapprochement engagé entre 3L Ingénierie et Finance et la société Land-Clean permet déjà de proposer une offre de traitement par désorption thermique des sols. Dotée d'une unité mobile modèle Tarmac d'une capacité horaire de 30 tonnes, 3L Ingénierie et Finance est capable de proposer une offre globale pour le traitement et la valorisation des terres sur site. Cette offre peut être associée en fonction des conditions futures d'utilisation à un prétraitement par bioremédiation qui aura pour objectif une économie d'eau, ainsi que la valorisation en remblai des matériaux traités. Avec HydroSplit, Valgo Remédiation dispose d'un équipement comparable qui lui permet de se positionner favorablement sur ce type de traitement. Sita Remediation a présenté de son côté son nouveau traitement par sonochimie, qui concerne plus particulièrement les nappes polluées. Celui-ci consiste à la production d'un champ d'ultrasons générant des bulles de cavitation et provoquant ainsi une élévation de la température, une augmentation de pression, des décharges électriques et des forces de cisaillement. Ces phénomènes vont alors favoriser la pyrolyse des composés jusqu’à des formes simples et non toxiques pour l'environnement.

Le traitement in situ permet d’extraire et de traiter les polluants sur place. Ces derniers sont soit dégradés, soit fixés dans le sol grâce à des liants hydrauliques. Les techniques sont nombreuses (voir tableau). La technique hors site consiste à évacuer les déchets vers un centre de traitement ou de stockage adapté (traitement biologique en centre collectif, centres de traitement des terres par voie thermique, incinération en centre spécialisé, ou enfouissement des terres en site de classe I). Elle concerne une grande majorité des natures de pollution, excepté certains polluants qui ne répondent pas aux contraintes d’acceptation. Vient ensuite le confinement, qui ne constitue pas une technique de traitement proprement dite. Le confinement consiste à mettre en place une barrière étanche pour empêcher la propagation des polluants. Cette barrière peut être une géomembrane, une couverture perméable, ou une paroi moulée en béton. Elle évite ainsi la propagation de la pollution vers la nappe, l’érosion ou le ruissellement des polluants vers les sols, et offre souvent une solution dans l’attente de trouver la technologie adaptée. Elle peut aussi être associée à des techniques de drainage qui permettront de traiter les polluants. Des parois drainantes combinées avec des parois d’étanchéité, permettent ainsi l’extraction des polluants par drainage. La barrière perméable réactive est une application de ce principe. Deux configurations existent. La barrière perméable continue où une tranchée perméable remplie d’un réactif (fer zéro ou autre) traite ou retient les polluants en laissant passer l’eau. Ce dispositif, économique, est adapté aux faibles débits mais il n’évite pas les problèmes de colmatage, inévitables tôt ou tard avec les systèmes filtrants.

La barrière perméable réactive à portes filtrantes proposée et réalisée par Sol Environment, filiale de Soletanche-Bachy, se compose de portes à filtres accessibles et donc renouvelables ; en permettant la maintenance, le colmatage est évité. Sol Environment a ainsi développé et mis en place plusieurs systèmes de barrières en Europe pour le traitement d’eaux polluées aux métaux lourds ou aux hydrocarbures.

Une application particulièrement intéressante, vu la fréquence de la problématique solvants chlorés, est le procédé Keops™ développé conjointement par Sol Environment et Sita Remediation. Il consiste à remplacer le fer zéro par un réducteur catalytique dix fois plus efficace et utilisable dans les portes grâce à son volume réduit. Le réactif devient ainsi capable de traiter sur le long terme d’importantes contaminations par solvants chlorés.

Cette palette de techniques permet de faire face efficacement – et surtout rapidement – à la plupart des situations rencontrées. Mais elles peuvent, dans certains cas, être coûteuses. Aussi, avant de s’engager dans une opération de traitement de sols et de nappes pollués, il faut impérativement réaliser une démarche coûts-avantages en considérant les meilleures techniques disponibles, incluant en premier lieu les possibilités d’atténuation naturelle, contrôlée ou renforcée, et se faire assister par des bureaux d’études et par des experts spécialisés en gestion des sites et sols pollués.

Avant toute chose, engager une démarche “coûts-avantages”

Thierry Blondel est directeur du Cabinet-Conseil Blondel. Il explique : « Il existe des traitements très simples et économiques, bien connus de tous depuis longtemps, quand les produits chimiques viennent au secours des problèmes de décontamination. »

[Encart : Quand les produits chimiques viennent au secours des problèmes de décontamination En complément des techniques classiques évoquées dans cet article, il faut prendre en considération toute une série de techniques in situ, mettant en œuvre des produits chimiques et déjà largement utilisées aux USA. Ces techniques sont à la fois adaptées pour décontaminer de fortes pollutions sources : par oxydation chimique, mais aussi des panaches de pollutions : par biodégradation stimulée. Presque tous les contaminants organiques polluant les sols peuvent être ainsi éliminés. La gamme de produits chimiques utilisée pour l’oxydation regroupe le peroxyde d’hydrogène utilisé au travers de la réaction de Fenton’s, le percarbonate de sodium forme solide de peroxyde d’hydrogène, les persulfates de sodium et de potassium. Chaque produit a son spectre d’efficacité et une étude laboratoire préalable est nécessaire pour définir le produit le plus pertinent. Des produits chimiques peuvent aussi améliorer la bioremédiation : parmi eux, les peroxydes de calcium et de magnésium permettent d’introduire dans le sol une source de production lente d’oxygène qui va stimuler l’activité bactérienne. Ainsi, contrairement aux idées préconçues, des produits chimiques peuvent aider très efficacement à résoudre durablement des problèmes de pollution. Solvay, au travers de sa Solution Unit Soil Remediation, propose ainsi pour le marché de la décontamination des sites et sols pollués une gamme de produits chimiques adaptés et spécialisés.]
[Encart : texte : HISTOIRES D’EAUX PARISIENNES par Maurice Paquier Dans cet ouvrage, Maurice Paquier reconstitue l'histoire de l'eau à Paris. À l'époque où seule l'Ile de la Cité était habitée, l'eau puisée dans le fleuve était de qualité satisfaisante. Elle devint de moins en moins salubre au fil du temps. Puis, la population de plus en plus dense sur les rives s'est vue amenée à s’éloigner de la Seine. Dès lors, il faut envisager des moyens d’approvisionnement hors des limites de la ville. La plaine d’Arcueil, les villes de Rungis et l’Haÿ possèdent d'abondantes ressources. Sous l’empereur Julien, on va construire un aqueduc qui alimentera une partie de la rive gauche de Lutèce. Les eaux des coteaux Est de la cuvette parisienne vont être captées et dirigées vers les abbayes et quelques maigres fontaines. Sous le règne de Henri IV, des pompes entrainées par le courant du fleuve vont élever l’eau pour desservir quelques fontaines. La technique évoluant sans cesse va permettre la naissance d'une nouvelle génération de pompes entrainées par la vapeur, les fameuses pompes à feu. La période du Moyen Âge à la fin du XIXe siècle sera de grande activité pour les porteurs d'eau à la courge. Vers 1750, les porteurs d’eau au tonneau font leur apparition. Puis Napoléon fait creuser le canal de l'Ourcq pour approvisionner Paris en eau et favoriser le transport. Plus tard, le courant hygiéniste va dénoncer avec force le manque chronique d'eau à Paris. Le duo Haussmann-Belgrand, avec courage et ténacité va créer des chantiers de grande envergure pour permettre à Paris de recevoir une eau de source de qualité, provenant de 100 à 150 kilomètres par la construction de canalisations, de réservoirs ainsi qu'un réseau de distribution afin de desservir chaque étage des immeubles en cours de construction. Bon nombre de ces réalisations sont encore en service aujourd'hui après avoir été aménagées ou améliorées. Disponible aux Editions Johanet : 60, rue du Dessous des Berges 75013 Paris – Tél. : +33 (0)1 44 84 78 78 – Fax : +33 (0)1 42 40 26 46 Internet : www.editionsjohanet.com – E-mail : info@editionsjohanet.com]
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applicables au cas par cas, respectueux de l'environnement et allant dans le sens des véritables préceptes du développement durable. Ces techniques, plus douces, entièrement naturelles, n'utilisent aucun produit chimique ni aucune bactérie exogène, ne nécessitent que peu ou pas de transport, et peu de moyens techniques coûteux à la mise en œuvre et à l'entretien.

Parmi celles-ci, on peut citer le traitement in situ de nappes d’eaux souterraines par atténuation naturelle contrôlée ou renforcée (MNA : Monitored Natural Attenuation ou ENA : Enhanced Natural Attenuation). Cette technique nécessite la mise en place d'un réseau de piézomètres de suivi suite à une étude hydrogéologique et hydrodispersive détaillée et l’analyse régulière des accepteurs et donneurs d’électrons dans les eaux, agissant comme des réacteurs naturels qu'il est possible de renforcer en injectant, en quantité raisonnable et si nécessaire, des composés chimiques non toxiques pour l'environnement (fer, sulfates, mélasse…).

Le traitement sur site de sols par aération naturelle, renforcée ou non, est une autre de ces techniques : elle consiste en une excavation des terres polluées par des COV, une mise en andains ou en biopiles sur site et en un contrôle de l'atténuation naturelle. L’atténuation des teneurs en COV, parfois très rapide, peut atteindre plus de 95 % en quelques mois, le brassage régulier des terres permettant une accélération drastique de cette atténuation naturelle.

La phytoremédiation, la phytostabilisation ou la phytoextraction sont d'autres techniques susceptibles d’être mises en œuvre au cas par cas, in situ ou sur site, selon le type de polluants à traiter (organiques ou minéraux-métalliques).

Ces méthodes font largement appel à l’atténuation naturelle et au “travail” de la nature en termes d’extraction et de stabilisation pour les composés minéraux-métalliques, et de décomposition, métabolisation, dégradation et volatilisation pour les composés organiques. « Les principales contraintes sont l'espace et le temps », rappelle Thierry Blondel. Il faut en général plusieurs mois, voire plusieurs années pour que ces traitements soient efficaces et il faut également de la place, ou geler des terrains pour pouvoir mettre en œuvre ces types de traitement.

Le Cabinet-Conseil Blondel dispose de nombreuses références reposant sur des traitements sur site par aération/atténuation naturelle contrôlée. « Les rendements en termes de traitement, sur des durées de 6 mois à 2 ans sont bons, les coûts sont très raisonnables, et il est possible de réutiliser sur site les terres ainsi traitées naturellement, ou de les envoyer en décharges de classe 3 à la place d’une décharge de classe 1... d'où des économies substantielles, avec possibilité dans le futur de réutiliser hors sites des terres polluées » indique Thierry Blondel (cf. projet de circulaires “terres excavées” du 14/02/2007).

Il est donc essentiel d’engager une démarche “coûts-avantages” en considérant les meilleures techniques/technologies disponibles avant de se lancer dans toute démarche de traitement et de dépollution d'un site quel qu'il soit... D’où l'intérêt pour les industriels, les aménageurs et les promoteurs, de se faire assister, en tant qu’AMO et expert ès pollution, par un bureau d’études indépendant. Pour Thierry Blondel, « Les coûts de dépollution peuvent en effet être divisés par un facteur 10, 100 voire 1 000 par rapport à des techniques certes très efficaces en termes de temps, mais parfois génératrices de pollutions annexes : trans-

[Encart : texte : L’analyse physico-chimique fait partie intégrante d’un projet de dépollution des sols L’analyse physico-chimique permet de rechercher et quantifier les polluants présents sur le site à traiter. La recherche de polluants peut s’effectuer à partir d'un cahier des charges précis, issu de la recherche historique de l'activité du site, ou au travers d'une recherche à spectre plus large sur les grandes familles de polluants généralement rencontrés sur les sites. Le produit « Soil2Control » d’ALcontrol effectue une recherche quantitative sur plus de 200 composés, par exemple. Des développements analytiques spécifiques peuvent avoir lieu. Les différentes techniques de dépollution imposent des contraintes de gestion de projet diverses : des délais très courts pour les projets ayant opté pour une excavation et mise en décharge ou en centre de traitement des terres, des capacités importantes et aussi une fiabilité dans les délais de livraison des résultats des analyses. La contrainte pour le laboratoire est importante et nécessite la mise en place d’une organisation de gestion des échantillons et des commandes capable de faire face à des demandes très variées en termes de volume, délai et programme analytique. Des laboratoires permettant de suivre ces demandes se sont développés, comme ALcontrol qui traite pour sa partie environnement plus de 5 000 échantillons par jour au niveau européen sur les matrices environnementales (sol, eau, gaz du sol, air), avec des délais pour les analyses dites « de routine » variant entre 24 h et 5 jours.]
[Encart : texte : Biogénie obtient la certification MASE Le MASE est une structure composée d'entreprises engagées dans un processus d'amélioration de la sécurité, de l'hygiène industrielle et de l'environnement. La structure est dotée d'un conseil d'administration et d'un comité de pilotage. Des sociétés spécialisées indépendantes sont chargées d'effectuer les audits dont les résultats sont présentés devant le comité de pilotage qui accorde ou non la certification. Le fonctionnement du MASE a pour objectif d'aider à pérenniser les systèmes de management de la sécurité par l'analyse périodique des résultats des entreprises et l'attribution d'une certification après réalisation d'un audit confié à un organisme extérieur. Le référentiel MASE apparaît donc comme une base de réflexion qui permet à l'entreprise de mieux structurer sa démarche SHE (Sécurité, Hygiène industrielle, Environnement) en explorant les cinq axes préconisés par le MASE : - l'engagement de la direction de l'entreprise ; - la compétence et la qualification professionnelle du personnel ; - la préparation et l'organisation du travail ; - les contrôles ; - l'amélioration continue. Ce référentiel est une synthèse des exigences qui s'appliquent à tous, mais son utilisation doit être adaptée aux spécificités de chaque entreprise (activités, taille, etc.). L'obtention de la certification MASE pour ses activités de travaux de dépollution de sites traduit la volonté de Biogénie de mettre l'accent sur la sécurité au niveau de ses réalisations, de son personnel et plus généralement de l'ensemble des intervenants sur le chantier.]
[Publicité : Biobasic Environnement]
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[Photo : Du lavage des sols au venting en passant par la biodégradation et la stabilisation, IDRA Environnement est spécialisé dans la dépollution globale de sites.]
[Encart : Serpol assure le pilotage du projet Valorsites Dans le cadre du Pôle de Compétitivité Axelera (Chimie-Environnement) Serpol assure le pilotage du projet Valorsites dédié à la dépollution et la réhabilitation des sites. Ce projet qui a démarré le 1ᵉʳ septembre 2007 regroupe cinq sous-projets axés sur le développement de nouvelles techniques de dépollution des sols et des eaux : traitement in situ du MTBE, traitement des boues par cavitation hydrodynamique, phytoremédiation des eaux contenant des COHV, traitement in situ par couplage malaxage-venting, extraction des polluants à l’aide de molécules cages. Le budget global du programme Valorsites est de 5,2 M € sur trois ans.]

transport par camions, rejets de CO2, consommation d’énergie, utilisation de substances toxiques ou cancérigènes, ou encore utilisation de souches bactériennes exogènes venant perturber l'équilibre naturel des sols ou des eaux.

[Publicité : Pollution Service]
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[Publicité : 3L Ingénierie et finance]
[Publicité : Editions JOHANET]
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