Patrick Suire, Coved
Jean-Pierre Murzeau, Atlantique Industrie
Jean-Marie Vandeput, Hydro Fluide
Filiale “propreté” du Groupe Saur, la société Coved, qui représente 2 800 collaborateurs et un C.A. de 233 M€ (2003), maîtrise l'ensemble de la chaîne des métiers de la collecte, du nettoiement, du tri, de la valorisation et du traitement des déchets. Avec cette gestion multifilière, Coved assure aux collectivités et aux industriels le respect des normes environnementales en vigueur et la traçabilité des déchets collectés. Trente-trois centres de stockage des déchets ultimes recueillent les refus issus des centres de tri, les ordures ménagères non triées, les refus de compostage et les déchets industriels banals.
Le site de Chanceaux près Loches (37) en fait partie. La mise en place de la norme ISO 14001 au sein de ce site – ainsi que de tous ses CSDU – a permis aux exploitants de repenser complètement leur métier. Le service technique de Coved à Angers, en partenariat avec la société Atlantique Industrie, a dressé différents constats simples.
- L'utilisation de pompes submersibles ainsi
[Photo: La mise en place de matériels (pompes, vannes,…) en fond de poste nécessite souvent une descente des exploitants dans ces puits pour la maintenance.]
- - que leurs maintenances, lors de transfert de fluides de lagunes existantes, créent des risques de déchirure de bâche importants.
- - Une modification de l'environnement des lagunes (pose de passerelle ou création de puits) en cours d'exploitation est très délicate.
- - Dans le cadre des postes de relevage de collecte d'eaux de drainage des casiers, la mise en place de matériels (pompes, vannes,…) en fond de poste nécessite une descente des exploitants dans ces puits pour leurs maintenances.
À la lumière de ces constats et des règles sanitaires élémentaires et de sécurité, il était indispensable de mettre en place des solutions simples et efficaces qui puissent permettre d'entrer en totale conformité avec l'application des normes ISO 14001. « Nous ne pouvions plus autoriser la descente de nos opérateurs dans les puits sans un appareillage respectant les normes de sécurité », expliquent Guillaume Pepin, chef de centre, et Tony Guilbauld, responsable d'exploitation. « Même sous-traité, cela représente un coût et un délai d'intervention trop important. »
La solution “hors eau”
La solution mise en place à la Coved a consisté à installer des pompes de surface, auto-amorçantes, permettant aux opérateurs de ne plus devoir manutentionner celles-ci, offrant ainsi une maintenance “au sec” totalement sans risque. Cette solution a pu être mise en place par l'utilisation de pompes auto-amorçantes Gorman-Rupp pour eaux chargées, spécialement adaptées à la maintenance préventive et aux pompages de liquides fortement chargés. Ces pompes, sans crépine ni clapet de pied ou pompe à vide, permettent également la vidange complète des canalisations, évitant tout risque de gel en période hivernale. L'expérience montre que ce type de pompe, très rustique et très robuste, nécessite une maintenance réduite à sa plus simple expression. Par un surdimensionnement du bain d'huile de la garniture mécanique, ces pompes acceptent même de tourner “à sec”, sans nouvel apport de liquide.
La pompe étant à l'extérieur de l'eau, l'opérateur pourra réaliser une maintenance préventive, tant auditive que visuelle. En effet, très silencieuses à l'utilisation, ces pompes “avertiront” l'utilisateur d'un quelconque problème de cavitation, d'usure de roulements… De plus, des niveaux d'huile extérieurs donneront de précieuses indications sur l'état des lubrifiants de la garniture mécanique et des roulements à billes. Ajouté à cela, un passage libre important de 76 mm et une hauteur de réamorçage jusqu’à 7,60 mètres, les pompes Super T de chez Gorman-Rupp donnent une solution simple et efficace aux pompages d'eaux chargées dans les centres de traitement. « Le simple passage régulier permet à l'opérateur, à l'œil et à l'ouïe, de vérifier le bon fonctionnement des unités de pompage », confirme Jean-Pierre Murzeau, d'Atlantique Industrie.
Trois solutions d'installation peuvent être proposées à l'installation de ce type de pompe. Tout d'abord, le local dédié à la réception des unités de pompage qui permet d'offrir au personnel de maintenance un espace clos et couvert afin d'y réaliser d'éventuelles interventions au sec. Ce local pourrait recevoir tous les tableaux de commande et de contrôle des lagunes, ce qui centralise les interventions. Mais ce type de local n'est nullement indispensable à la mise
[Photo: La solution a consisté à installer des pompes de surface, auto-amorçantes, permettant aux opérateurs de ne plus devoir manutentionner celles-ci, offrant ainsi une maintenance “au sec”, totalement sans risque.]
[Photo : Chaque investissement doit être analysé en fonction du prix d’achat mais aussi du coût de la maintenance et de la consommation énergétique, tout au long de son utilisation.]
La mise en œuvre de solutions auto-amorçantes.
Les pompes peuvent être équipées, à l'extérieur, de résistances chauffantes automatiques qui évitent le gel du liquide pompé et éliminent toutes les opérations de purges nécessaires sur d'autres types de pompes centrifuges. La solution retenue à la Coved a été de créer des box extérieurs en inox, assurant ainsi une protection thermique et mécanique face aux intempéries hivernales.
Des solutions économiques
Chaque investissement industriel doit être analysé tant au niveau de son achat qu'au niveau de sa maintenance et de sa consommation énergétique, tout au long de son utilisation. Est-il bien raisonnable de se forger une opinion sur le coût d'utilisation d'un produit seulement au travers de son prix d'achat ? Certainement pas lorsqu'on analyse le Life Cycle Cost (LCC) d'une pompe (information valable pour tout type de pompe).
Littéralement « coût du cycle de vie », le LCC comptabilise l'ensemble des coûts d'un matériel et permet sa répartition en grandes familles, à savoir :
- le coût d'acquisition, égal, en moyenne pour tout type de pompe, à 10 % du LCC ;
- le coût de maintenance, avoisinant les 40 % ;
- le solde affecté à la consommation énergétique, soit 50 %.
Il va donc de soi qu'une analyse des rendements hydrauliques de la pompe et des coûts de maintenance devrait dicter les achats. Malheureusement, la réalité est bien loin de ce constat. Sans compter que cette analyse ne fait pas intervenir des coûts annexes inhérents à la technologie de pompage retenue, tel qu'un palan, par exemple, ou la création d'un génie civil particulier. Jean-Pierre Murzeau souligne que la solution « auto-amorçante », bien qu'apparemment plus chère à l'achat dans l'esprit de bon nombre d'utilisateurs non informés, est en réalité très économique, tant à l'investissement qu'à son utilisation.
Par le biais d'un collecteur à l'aspiration et au refoulement et d'un jeu de vannes commandées, il est même possible de n'utiliser qu'un seul groupe de pompage pour le transfert ou l'évacuation des eaux chargées de plusieurs lagunes. Les tuyauteries d'aspiration de chaque lagune, une fois posées, sont amenées vers le collecteur à l'aspiration de la pompe. On évite ainsi de placer une pompe par lagune. Mais force est de constater que le choix d'une solution de pompage n'est malheureusement dicté, dans la grande majorité des cas, que par le simple prix d'achat. Une solution extérieure au liquide à pomper, d'un rendement au minimum identique à la solution submersible ou immergée, permettra de réduire fortement les temps et coûts de maintenance tout en offrant une qualité d'intervention respectueuse des règles sanitaires élémentaires.
Une décision mûrement réfléchie
Pour Guillaume Pepin, l'investissement dans cette technologie permet d'être tranquille et d'apporter plus de confort à nos équipes d'intervention. Une maintenance simplifiée et une robustesse de la pompe permettent un gain de temps appréciable. Le choix de ce matériel, d'après Patrick Suire, responsable des centres de stockage des déchets ultimes, s'est imposé par le souci de mettre en place une solution nécessitant peu d'entretien. Même si le cas ne s'est pas encore présenté, un quelconque arrêt de pompe ne doit pas durer plus d'une heure. Cet objectif peut être atteint avec la solution Gorman-Rupp. Il est évident que la hauteur d'amorçage limite l'utilisation des pompes auto-amorçantes GR mais elles peuvent résoudre de nombreux problèmes de pompage et de maintenance.
Par le biais d'une adaptation des vitesses de rotation aux points de fonctionnement requis par diverses applications, il a été possible d’homogénéiser les pompes. Il est ainsi possible de prendre la pompe d'un autre groupe pour la placer sur la ligne critique à l'arrêt. Flexibilité, maintenance simplifiée et respect des règles sanitaires sont les éléments marquants de Gorman-Rupp qui ont donc dicté les choix de cette solution de pompage, imaginée par le service technique de Coved et d'Atlantique Industrie.
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