Possédant déjà Atlantique Industrie, Tresch et Aspie, le groupe français accélère sa croissance avec l’acquisition d’Aqua-Technologie et la signature d’un partenariat stratégique et capitalistique avec Analysys.
Comme évoqué officieusement lors du salon Pollutec, qui s’est déroulé du 7 au 10 octobre 2025 à Eurexpo Lyon (Rhône) par Régis Desroches (voir photographie), président du groupe, Aquasphère vient d’annoncer l’acquisition d’Aqua-Technologie, pour un montant non dévoilé, et la conclusion d’un partenariat « stratégique et capitalistique » avec Analysys. Créée en 2007 par Nicolas Galvan et employant 42 personnes à Nanterre (Hauts-de-Seine), Aqua-Technologie propose des services de traitement des eaux propres pour les utilités (tours de refroidissement, systèmes de chauffages et de ventilation) à destination de l’industrie, du tertiaire, etc. En plus de disposer de son propre laboratoire d’analyses, la société vend également du petit matériel et des produits chimiques.
De son côté, Analysys, dont la création remonte à 1991, est une entreprise spécialisée dans le traitement des eaux industrielles et implantée à Jarnac (Charente). Initialement fournisseur des producteurs de cognac, elle s’est ensuite diversifiée dans l’agroalimentaire, l’industrie, l’industrie pharmaceutique et l’énergie. Analysys propose une gamme diversifiée de produits chimiques pour le traitement d’eau en s’appuyant d’ailleurs sur un laboratoire de R&D pour réaliser des analyses et développer des formulations spécifiques. Dès 2003, l’entreprise s’est ouverte au marché algérien et a créé deux ans plus tard une filiale à Blida (Algérie), portant le total des employés à 60.
Des savoir-faire complémentaires
Ces deux opérations marquent une nouvelle étape dans le développement du groupe Aquasphère. « La vocation du groupe, créé en 2024, est de regrouper des PME françaises dans le traitement de l’eau et des biodéchets, à destination des industriels et des acteurs tertiaires, pour qu’elles fassent ensemble ce qu’elles n’arrivent pas à faire toute seule, parce que les PME ont des fragilités de par leur taille, leur dispositif géographique », explique Régis Desroches. Derrière ce projet se trouvent le fonds d’investissements lyonnais Albarest Partners et le fonds à impact parisien Swen Capital Partners, spécialiste de l’eau et de l’environnement.
« L’eau est aujourd’hui un terrain de jeu extrêmement entrepreneurial. Les industriels ont gaspillé les ressources (eau, énergie…) depuis 50 ans et sont désormais rattrapées par une prise de conscience environnementale, un besoin de sobriété. Nous constatons ainsi un retournement de paradigme : les industriels doivent réinvestir, faire attention à ce qu’ils font avec l’eau, etc., ce qui attire des investisseurs. Nous nous sommes ainsi rendu compte qu’il existe de très belles PME, de quelques millions d’euros de chiffre d’affaires, solides financièrement et possédant une technologie affirmée », constate Régis Desroches.
Aquasphère possédait déjà les sociétés Atlantique Industrie, Tresch et Aspie (fournisseur lyonnais d’automatisme acquis en mai 2025, qui travaillait avec Tresch). Atlantique Industrie, implanté à Ancenis (Loire-Atlantique), conçoit, fabrique et met en service des stations d’épuration des eaux industrielles et des procédés de méthanisation agro-industriels, en plus de fournir les services associés. Créée en 1981 et située à Chassieu (Rhône), l’entreprise d’ingénierie Tresch, qui a été acquise en juillet 2023, est spécialisée dans les machines de traitement d’eau claire sur mesure destinées aux industriels. Elle fournit aussi des produits chimiques pour équilibrer l’eau et des prestations de services.
Atteindre une taille critique face aux grands groupes
L’une des faiblesses d’Atlantique Industrie et de Tresch résidait dans le manque de couverture nationale. « De grands groupes nous font confiance, mais s’ils avaient un besoin de traitement d’eau en Normandie, par exemple, nous n’avions pas de technicien pour intervenir au quotidien. Quand ils ont la chance d’avoir des techniciens de maintenance, les industriels français les mettent sur le cœur de leur process, et non sur les utilités. Pourtant, le traitement d’eau requiert de grosses compétences en chimie et en procédé. Il fallait donc absolument pouvoir couvrir l’ensemble du territoire national avec un réseau commercial et un réseau de techniciens parce que la réactivité est un facteur clé dans ces métiers », explique Régis Desroches.
C’est dans le cadre de cette stratégie de développement que s’inscrivent le rachat d’Aqua-Technologie et le partenariat avec Analysys – le président, Romain Prulho, a investi dans Aquasphère et a rejoint le comité exécutif où il pilotera les activités liées à la chimie à l’échelle du groupe. En plus de renforcer son maillage géographique, ces opérations rendent également le groupe mieux armé pour faire du foisonnement commercial et répondre aux enjeux locaux de tous les clients industriels. « C’est aussi un atout pour ouvrir les portes des plus grands groupes – ils nous font confiance grâce à une stabilité financière inscrite sur le long terme – , se lancer dans une politique RSE, etc. », se réjouit Régis Desroches.
Le groupe, qui emploie désormais plus de 160 personnes pour un chiffre d’affaires consolidé de 45 millions d’euros, est bien parti pour devenir un acteur de référence capable de proposer une offre intégrée sur l’ensemble de la chaîne de valeur du traitement de l’eau, en France et à l’international (en Afrique du Nord), grâce à des expertises complémentaires et à une couverture territoriale renforcée.

